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«Avant de penser au prochain projet intéressant, est-ce qu’on ne pourrait pas faire accoucher ce projet-là?», demande Yvon Charest, président de la campagne «J’ai ma passe».
Après la récente annonce du premier ministre François Legault sur une consultation sur le troisième lien, une quinzaine d’organisations font front commun pour demander de concrétiser le tramway de Québec avant de rouvrir le débat sur le troisième lien.
La sortie des organismes de mercredi est reliée à l’annonce de M. Legault sur le troisième lien, a indiqué Yvon Charest, président de la campagne «J’ai ma passe» — qui fait partie de la quinzaine d’organismes qui s’unissent.
«La raison pour laquelle on décide de faire une sortie aujourd’hui, c’est évidemment après l’élection complémentaire de Jean-Talon. (...) Le premier ministre a dit la semaine passée que ça serait normal qu’on parle du troisième lien tous les cinq ans, et bien nous on trouve que le tramway, il faut en parler dans les cinq prochaines semaines», a fait valoir M. Charest.
«Avant de penser au prochain projet intéressant, est-ce qu’on ne pourrait pas faire accoucher ce projet-là?», demande-t-il.
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Parmi les organisations en appui au tramway, on retrouve la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, le Conseil du patronat du Québec, l’Université Laval et le Conseil régional de l’environnement de la région de la Capitale-Nationale ainsi que plusieurs institutions financières, acteurs économiques et organismes environnementaux.
Dans un communiqué de presse, ils parlent du Réseau express métropolitain (REM) qui s’est concrétisé en 20 ans. «Montréal ne peut pas rester la seule ville québécoise dotée d’un réseau structurant de transport en commun. Ne pas réussir le tramway au point où nous sommes rendus serait un grand échec collectif», peut-on lire dans la missive.
«Le tramway est dans le dernier droit de sa concrétisation, avec le dépôt imminent des soumissions à l’appel d’offres.»
M. Charest souligne l’importance de cet argument. «On réalise qu’il y a beaucoup de projets qui ont pris un temps fou, alors il faut éviter de faire cette erreur-là. Si le gouvernement du Québec veut vraiment faire de la ville de Québec une deuxième métropole, il faut être conséquent au niveau des décisions».
Les organismes et entreprises en faveur du tramway de Québec s’inquiètent que la hausse anticipée du coût du projet suspende son développement.
La Ville de Québec a annoncé cet été qu’elle repoussait au 2 novembre la date à laquelle les consortiums pouvaient déposer leur document pour le coût du volet infrastructure. Le maire de Québec, Bruno Marchand, avait alors reconnu que le prix du tramway dépasserait sûrement les estimations de 4 milliards $.
Selon les partisans du tramway, le réseau actuel de transport en commun —qui se limite aux autobus — a atteint ses limites depuis des années. Ils estiment que le tramway de Québec est nécessaire pour atteindre les objectifs environnementaux et pour l’attractivité de la région.
«On le sait d’avance, ce n’est pas un secret que les coûts vont avoir augmenté», a admis M. Charest.
Il craint que l’on pointe du doigt la hausse des coûts du tramway sans prendre en considération les bénéfices.
«S’il n’est pas question d’accepter n’importe quel prix de construction du tramway, il faut rappeler que repousser la décision ne fera qu’augmenter le coût du projet», indique le communiqué qui appelle au leadership des décideurs pour poursuivre le projet de transport en commun.
«Oui les coûts vont être plus élevés, mais tous les coûts de tous les projets ont été plus élevés (ces dernières années). Alors quand on va ouvrir les enveloppes le 2 novembre, il faut avoir à l’esprit que l’inflation s’est invitée dans le débat», a déclaré M. Charest.
Il indique que le tramway permettra de relier les rives nord et sud à la ville de Québec, car il est prévu qu’il y ait un transit des autobus vers le tramway.
De plus, le tramway répondrait aussi à un besoin criant de logement, car des promoteurs immobiliers dans la région de Québec attendent de voir si le projet sera suspendu ou non.
«Avec sa vitalité économique, le nombre de voitures qui a augmenté, son potentiel de croissance dans des secteurs intéressants, avec le manque de logement qui pourrait être comblé par le 1,5 milliard de projets immobiliers qui attendent juste ça, je pense que ça serait une décision vraiment bénéfique de dire qu’on va de l’avant avec le tramway», soutient M. Charest.
Les entreprises et organismes qui plaident pour le tramway rappellent aussi qu’il s’agit du projet de transport en commun d’envergure le plus avancé jusqu’à présent. Environ 400 millions $ ont déjà été investis dans la préparation de son implantation.
Le coût total du tramway n’a pas encore été dévoilé. Les gouvernements provincial et fédéral se sont engagés à financer 51% et 40%, respectivement, du coût du projet. Le reste de la facture reviendra à la Ville de Québec.