Début du contenu principal.
L'année dernière, le gouvernement a adopté à l'unanimité la loi 10, qui met fin au recours systématique aux agences privées d'ici à 2026. Le Québec espère maintenant attirer 11 000 travailleurs dans le secteur public, dont 3 000 infirmières.
Le Québec tente de réintégrer dans le système public les infirmières qui ont quitté pour le secteur privé de la santé.
La province a conclu un accord avec le syndicat CSN pour permettre aux infirmières de conserver une partie de leur ancienneté, mais beaucoup estiment que cela ne règle pas les raisons de leur départ.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Après avoir travaillé pendant près de 20 ans comme infirmier au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Naveed Hussain passe au secteur privé.
«Je suis valorisé, je suis payé correctement, je suis respecté et je m'amuse. Je pense que beaucoup de gens sont dans cette situation» a-t-il déclaré lors d'une interview mercredi.
En 2022, le Québec a dépensé plus de 1,5 milliard de dollars pour embaucher des travailleurs d'agences privées de soins de santé afin de combler les lacunes du système public. Natalie Stake-Doucet, qui a été infirmière, estime que les conditions de travail, notamment les heures supplémentaires forcées, sont la principale raison pour laquelle les gens quittent leur emploi.
«Le fait d'être obligé de faire des heures supplémentaires et de ne jamais savoir quand on rentrera à la maison est un véritable casse-tête pour les infirmières», explique Natalie Stake-Doucet, professeure de sciences infirmières à l'Université de Montréal. «Il y a très peu de considération pour la personne en tant qu'être humain.»
Dans le cadre d'un nouvel accord avec le syndicat CSN, les infirmières qui ont quitté le secteur privé pour retourner dans le secteur public peuvent commencer leur nouvel emploi avec jusqu'à cinq ans d'ancienneté.
«Je suis optimiste, mais je veux aussi être réaliste. C'est vraiment conforme à ce que nous aimerions avoir», a déclaré le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé.
Mais l'opposition n'est pas aussi optimiste.
«Gardons à l'esprit que tous ces travailleurs ont choisi d'abandonner leur ancienneté, ils ont choisi d'abandonner ces années parce que le réseau de la santé n'était plus un endroit où ils voulaient travailler», a déclaré le porte-parole du Parti libéral du Québec en matière de santé, André Fortin.
«Si on veut garder les infirmières dans le réseau public ou les attirer à nouveau, il faut évidemment améliorer les conditions de travail», a ajouté Joël Arseneau, porte-parole du Parti québécois en matière de santé.
À voir aussi : Flexibilité des infirmières: une nouvelle mesure risquée pour les patients, prévient la FIQ
L'année dernière, le gouvernement a adopté à l'unanimité la loi 10, qui met fin au recours systématique aux agences privées d'ici à 2026. Le Québec espère maintenant attirer 11 000 travailleurs dans le secteur public, dont 3 000 infirmières.
Mais il n'a toujours pas conclu d'accord avec le syndicat de la FIQ, qui représente des milliers d'autres infirmières. Le syndicat n'a pas réagi à cette dernière initiative, mais il a indiqué que l'ancienneté était l'un des sujets de discussion.
«Si l'on ne s'attaque pas au problème de fond de cette crise d'exode que nous connaissons avec la rétention des infirmières, je ne vois pas en quoi cela aura un impact important», a déclaré Mme Stake-Doucet.
«Je connais des infirmières qui ont quitté 20 ans d'ancienneté pour aller travailler ailleurs.»