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«Je vous le dis tout de suite: on se retrouve avec un budget qui est largement déficitaire. Beaucoup plus déficitaire qu'il l'était avant ces négociations.»
Alors qu'il faisait le point sur le renouvellement des conventions collectives du secteur public dimanche, le premier ministre François Legault a affirmé être «fier» des résultats obtenus dans les négociations du gouvernement avec les professionnels de l'éducation.
«Dans les ententes qu'on a négociées, au-delà des hausses salariales historiques, on revoit l'organisation du travail afin de maximiser le potentiel des ressources disponibles dans nos écoles et d'apporter de l'aide aux enseignants», a-t-il tenu à souligner.
Le premier ministre a toutefois mentionné que ses «investissements massifs» en éducation auraient des répercussions sur son prochain budget, qui sera présenté le mois prochain. «On a fait le choix de bonifier de façon importante les conditions de travail des enseignants et du personnel scolaire. Mais, je veux m'adresser à tous les Québécois: ce choix qu'on a fait, d'investir massivement dans les services publics, ça aura des conséquences financières», a-t-il prévenu.
«Je vous le dis tout de suite: on se retrouve avec un budget qui est largement déficitaire. Beaucoup plus déficitaire qu'il l'était avant ces négociations.»
M. Legault a tout de même assuré assumer ce choix, qu'il a qualifié de «responsable». Il a ajouté que malgré un budget déficitaire, le Québec n'entrerait pas en période d'austérité.
Pour sa part, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a salué la volonté des parties patronales et syndicales de «sortir des sentiers battus». «Nous sommes allés au-delà de nos habitudes respectives, nous avons abordé des sujets historiquement négociés localement et nous avons changé des façons de faire qui ne répondaient plus aux besoins actuels, comme pour l'affectation des enseignants», a-t-elle déclaré.
Les pourparlers en éducation ont permis d'atteindre trois objectifs, selon le gouvernement: offrir plus d'aide pour les enseignantes et les enseignants ainsi que les élèves, assurer une plus grande stabilité dans les écoles et accorder davantage d'autonomie aux enseignants.
Ces avancées sont par exemple illustrées avec l'ajout de 4000 aides à la classe, un processus d'affectation qui débutera plus tôt afin de diminuer «l'incertitude» pour les enseignants, les parents et les enfants et par davantage de flexibilité accordée aux enseignants en ce qui a trait au télétravail.
«Sans tout régler, ces mesures auront des répercussions positives et concrètes et elles nous permettront de continuer à bâtir un réseau de l'éducation plus fort dans les années à venir.»
Différents professionnels de l'éducation auront désormais droit à un meilleur salaire au sommet de leurs échelles salariales respectives. Un enseignant gagnera par exemple 109 000 $ annuellement au lieu de 92 000 $ auparavant, les psychologues en milieu scolaire, 135 000 $ au lieu de 98 000 $ et les techniciens en éducation spécialisée, 77 000 $ au lieu de 65 000 $.
Les éducatrices en service de garde verront quant à elles leur salaire doubler, passant de 27 000 $ à 56 000 $, et leurs horaires passer de 20h par semaine à 35h.
La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) avait adopté le mois dernier une entente avec le gouvernement alors que cinq des neuf syndicats se sont prononcés en faveur de la nouvelle convention collective.
Du côté de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), les ententes aux tables sectorielles ont été entérinées, mais les membres ne se sont pas encore prononcés officiellement sur les questions salariales qui se discutent à la table centrale du Front commun.
La présidente de la FSE, Josée Scalabrini, a perçu cette sortie médiatique du gouvernement comme une «provocation».
«On cherche encore à comprendre à quoi servait cette sortie-là», s'est demandé la présidente de la FSE, Josée Scalabrini.
« On ne comprend toujours pas pourquoi le gouvernement, au lieu d'envoyer un message positif aux enseignants, s'est mis à parler de déficit budgétaire», s'est indignée Mme Scalabrini, qui refuse que le personnel scolaire devienne la tête d'affiche de ce fardeau financier.
En santé, les négociations se poursuivent, mais en présence d'un conciliateur, avec la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), et le climat sont plutôt tendus.
Le gouvernement du Québec dit notamment vouloir obtenir plus de «flexibilité» de la part des infirmières, c'est-à-dire de pouvoir les déplacer d'unité de soins, voire d'établissement, selon les besoins. La FIQ dénonce qu'il s'agisse plutôt de déplacements obligatoires, sous peine de sanctions disciplinaires advenant un refus.
La FIQ représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques dans l'ensemble du Québec.
Avec de l'information de La Presse canadienne.