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Le dernier sondage de la firme Leger suggère que près d'un quart des électeurs du PQ voteraient non lors d'un référendum sur l'indépendance.
Près d'un an et demi après avoir été considéré comme proche de la mort, le Parti québécois (PQ) est en tête des sondages provinciaux, son leader Paul St-Pierre Plamondon étant considéré comme la meilleure personne pour devenir premier ministre.
Pourtant, malgré la promesse de St-Pierre Plamondon d'organiser rapidement un référendum sur la souveraineté, l'ascension du parti ne s'inscrit pas dans le cadre d'une montée en puissance du soutien à l'indépendance.
Les observateurs attribuent le rebond du PQ en grande partie à l'impopularité croissante du premier ministre François Legault et de son gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ).
«Il n'y a pas de remontée du désir de souveraineté du Québec», a déclaré Christian Bourque, vice-président exécutif de l'institut de sondage Léger.
Le dernier sondage de sa société, publié dans les journaux de Quebecor mercredi dernier, basé sur une enquête réalisée ce mois-ci auprès de 1032 Québécois, indique que le soutien au PQ est de 32 %, alors que 25 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles voteraient pour la CAQ.
Le soutien à l'indépendance se situe à 35 %, selon M. Bourque, à peu près au niveau où il se situe depuis plus d'une décennie.
Vingt-neuf pour cent des répondants ont déclaré que St-Pierre Plamondon était le chef qui ferait le meilleur premier ministre, loin devant M. Legault, le chef et premier ministre de la CAQ, qui arrive en deuxième place avec 18 %.
La CAQ, qui est arrivée au pouvoir sur un programme nationaliste qui recherche l'autonomie mais pas l'indépendance du Québec, a attiré des partisans du PQ qui semblent maintenant revenir à leur ancien parti, a déclaré M. Bourque. «Il n'est peut-être pas si surprenant, compte tenu de l'insatisfaction croissante à l'égard du gouvernement Legault, qu'ils reviennent à ce qu'ils connaissent et à ce qui était leur parti de prédilection dans le passé.»
La montée du PQ est un changement important pour le parti, qui a obtenu 14,6 % des voix lors de l'élection d'octobre 2022 et seulement trois des 125 sièges de la législature du Québec, ce qui a suscité des interrogations sur son avenir.
Depuis lors, il a ajouté un autre siège lors d'une élection partielle dans la ville de Québec.
Bien que cette augmentation soit une bonne nouvelle pour le PQ, son soutien pourrait être fragile, selon M. Bourque.
Le dernier sondage de sa société suggère que près d'un quart des électeurs du PQ voteraient non lors d'un référendum sur l'indépendance.
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Valérie-Anne Mahéo, professeur de sciences politiques à l'Université Laval, a déclaré que les volte-face du gouvernement au sujet d'un tunnel dans la ville de Québec, d'un plan visant à payer jusqu'à 7 millions de dollars pour faire venir les Kings de Los Angeles dans la capitale provinciale pour deux matchs d'exhibition et d'une grève des enseignants ont aigri de nombreux Québécois à l'égard du gouvernement.
Les libéraux du Québec étant à la recherche d'un leader et d'une identité politique, le PQ est mieux placé pour représenter l'alternative.
M. Mahéo est d'accord avec M. Bourque pour dire qu'il n'y a pas nécessairement de lien entre le soutien à l'indépendance et le soutien au PQ.
«Les deux ne sont pas étroitement liés», dit-elle.
Si la mission première du PQ est la souveraineté du Québec, son programme politique comporte d'autres éléments susceptibles d'attirer des personnes qui ne soutiennent pas nécessairement l'indépendance.
Les prochaines élections ne devraient pas avoir lieu avant 2026.
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M. St-Pierre Plamondon, 46 ans, a déclaré cette semaine qu'il pensait que le soutien à la souveraineté allait dans la bonne direction, et il a réitéré son engagement à tenir un référendum dans un premier mandat.
Il a ajouté qu'il ne laisserait pas les sondages dicter son approche.
«Nous ne faisons pas de la politique avec ce genre de calculs. Nous faisons ce que nous avons à faire, nous disons aux gens ce que nous pensons être dans le meilleur intérêt du Québec et c'est ensuite à eux de décider», a-t-il déclaré aux journalistes.
Joël Arseneau, député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, qui accompagnait St-Pierre Plamondon à la conférence de presse, a déclaré que le gouvernement Legault n'obtenait pas ce que les Québécois voulaient d'Ottawa.
«Paul démontre jour après jour que le Canada ne fonctionne pas pour le Québec, que ce soit en termes d'immigration, de culture ou de médias», a-t-il déclaré.
Cependant, M. Bourque a déclaré que le soutien à la souveraineté, qui n'a pas progressé, constitue un défi pour le parti.
«Le problème avec le Parti Québécois, et nous l'avons vu au cours des 30 dernières années, c'est que s'ils veulent gagner plus de votes, ils mettent en quelque sorte de côté la question de la souveraineté, mais ils déçoivent alors leur noyau dur de membres, ce qui veut dire qu'ils sont damnés s'ils le font, et damnés s'ils ne le font pas», a-t-il déclaré.
Marie-Anne Alepin, présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, a déclaré qu'elle pensait que les jeunes étaient de plus en plus ouverts à l'idée d'un Québec indépendant et qu'elle croyait que ce rêve se réaliserait de son vivant.
«Chaque nation a le devoir de travailler à son autodétermination, c'est la plus grande action sociale qui soit, alors parler d'indépendance, la remettre au menu et en parler ouvertement, c'est une bonne nouvelle pour l'avenir et une bonne nouvelle pour nos enfants et nos petits-enfants», a-t-elle dit.