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La Fondation québécoise du cancer a lancé jeudi un signal d’alarme: «le Québec accuse un grand retard» par rapport au reste du Canada dans la lutte contre la maladie, malgré qu’il soit la principale cause de décès au pays.
La Fondation québécoise du cancer a lancé jeudi un signal d’alarme: «le cancer est grandement oublié» dans le système québécois de la santé et, malgré qu’il soit la principale cause de décès au Canada, «le Québec accuse un grand retard» par rapport au reste du pays dans la lutte contre la maladie.
La fondation, mais aussi la Société de recherche sur le cancer, Leucan et PROCURE, demandent d’une seule voix que les autorités mettent en marche un plan d’action axé sur l’accès à des données récentes, davantage d’investissement en recherche, un accroissement de la sensibilisation, des diagnostics rapides et un accès élargi à des traitements novateurs et plus efficaces.
Dans les faits, le tableau de bord des statistiques du Registre québécois du cancer dispose d’un portrait de l’incidence, de la mortalité et des cancers pédiatriques dans la province entre 1984 et 2020. À titre comparatif, le rapport 2022 de l’Ontario sur le cancer contient des statistiques qui remontent à 2018.
Marco Décelles, directeur général de la Fondation québécoise du cancer, convient qu’un rattrapage est en cours, mais déplore qu’encore beaucoup de travail reste à faire et que le cancer n’est pas identifié comme une priorité à adresser.
«On n’a pas d’organisation axée sur le cancer», a rappelé M. Décelles dans un entretien téléphonique avec Noovo Info. Il souligne que la lutte contre le cancer n’est qu’une des 50 priorités du Plan santé présenté au printemps 2022 par le ministre de la Santé, Christian Dubé, pour «guérir le système».
«Il est essentiel de se doter d'un plan pour lutter contre le cancer, et ce, rapidement», réclame le DG de la Fondation québécoise du cancer, en se basant sur le fait qu’il y a une hausse de 80% des cas de cancer chez les moins de 30 dernières années, selon les données de la Société de recherche du cancer.
Aussi, Fonds de recherche du Québec a lancé un projet d’accélération de la recherche et des soins pour le cancer au Québec (ACCES-Onco) en 2022, et profité d’un investissement d’environ 5 millions de dollars en recherche et en innovation, a-t-il été annoncé en juin dernier.
Cet investissement est beaucoup trop mince aux yeux de M. Décelles. Il ne faut pas comparer des pommes avec des oranges, mais aux États-Unis, les investissements contre le cancer se compte en milliards de dollars depuis que l’administration du président Joe Biden a lancé le Cancer Moonshot, qui consiste en une mission pour accélérer le progrès dans la lutte contre la maladie.
Ici, au Québec, «on n’a pas de vraie stratégie», dit M. Décelles.
Leucan, organisme québécois en soutien aux enfants atteints de cancer et leurs familles, soutient que la recherche clinique «demeure sous-financée» aujourd’hui, ce qui est pourtant «essentiel pour permettre à de nouveaux traitements personnalisés de voir le jour», selon Juli Meilleur, directrice générale.
«70 % des enfants qui guérissent du cancer auront des séquelles, dont 30 % éprouveront des séquelles graves. Il faut trouver des solutions à ces problématiques.»
Il faudrait plutôt «investir en recherche afin de mieux comprendre les causes du cancer, ainsi que de développer des méthodes de dépistage précoce, des traitements plus efficaces et des approches de prévention novatrices», atteste Manon Pepin, présidente et cheffe de la direction de la Société de recherche du cancer.
En 2022, 58 400 Québécois ont reçu un diagnostic de cancer et 22 200 en sont décédés, note la Fondation québécoise du cancer.
Avec de l'information de La Presse canadienne.