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Il existe un risque de tremblements de terre majeurs dans les zones sismiques de la Colombie-Britannique et le corridor touchant Ottawa, Montréal et Québec.
La première ébauche d'un nouveau rapport national d'évaluation des risques de catastrophe prévient qu'un tremblement de terre majeur en Colombie-Britannique ou dans certaines régions du Québec et de l'Ontario pourrait rapidement devenir la catastrophe naturelle la plus coûteuse que le Canada ait jamais connue.
Le «Profil national des risques» indique qu'il existe des lacunes majeures dans les plans d'intervention du Canada en cas de tremblement de terre, dont les informations limitées sur les risques et la façon de s'y préparer.
Le Profil national des risques, publié jeudi, constitue la première tentative du gouvernement fédéral d'identifier les plus importantes menaces auxquelles le Canada fait face en cas de catastrophe naturelle, afin de trouver des moyens de limiter les dommages possibles.
«C'est un peu comme conduire sur l'autoroute, et c'est notre tentative d'éclairer — d'allumer les lumières et d'éclairer plus loin sur la route afin que les gens puissent anticiper les dangers», a déclaré jeudi le ministre de la Protection civile, Bill Blair, en conférence de presse.
Ce premier rapport traite des inondations, des incendies de forêt et des tremblements de terre. Une deuxième version, actuellement en cours de rédaction, devrait se concentrer sur la chaleur extrême et les ouragans.
Et à l'heure actuelle, même si les inondations et les feux de forêt sont devenus des problèmes annuels dans plusieurs régions du pays, la population semble mal informée et mal préparée face aux risques croissants de catastrophes naturelles.
Il existe également des lacunes importantes dans la planification gouvernementale, une connaissance limitée des mesures d'atténuation les plus efficaces et des problèmes de coordination entre les différents ordres de gouvernement en cas de catastrophe.
Le rapport indique qu'en 2021, un sondage a révélé que les trois quarts des Canadiens estimaient vivre dans des zones à risque faible ou modéré de catastrophes naturelles; tous les autres, sauf une petite minorité, ont déclaré qu'ils n'avaient aucune idée de leur niveau de risque.
De plus, seulement un Canadien sur 10 a posé un geste pour réduire le risque qu'une urgence liée aux conditions météorologiques pose à son domicile.
Les tremblements de terre sont plus rares au Canada que les inondations et les feux de forêt, mais lorsqu'un important séisme frappe, les dégâts sont beaucoup plus importants.
La Colombie-Britannique est exposée à un risque de tremblement de terre pouvant atteindre une magnitude de 9,0. À titre de comparaison, le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie en février dernier était de magnitude 7,8. C'est un tremblement de terre de magnitude 9,0 au Japon qui a déclenché un tsunami de 15 mètres en 2011, désactivant l'alimentation électrique et les systèmes de refroidissement d'une centrale nucléaire.
Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) a estimé dans le rapport que les dommages causés par un tremblement de terre de 9,0 en Colombie-Britannique pourraient dépasser 75 milliards $. À ce jour, la catastrophe naturelle la plus coûteuse au Canada a été le feu de forêt de 2017 à Fort McMurray, en Alberta, qui a entraîné des pertes d'environ 10 milliards $.
Le Québec compte deux zones sismiques, et bien que les tremblements de terre qui en résultent ne soient pas susceptibles d'avoir une magnitude aussi élevée que ceux de la Colombie-Britannique, le BAC estime qu'un séisme majeur pourrait causer jusqu'à 61 milliards $ de pertes. La zone sismique de Charlevoix a connu au moins cinq séismes de magnitude supérieure à 6,0 au cours des quatre derniers siècles.
«Les pertes prévues à la suite d’un tremblement de terre qui n’arrive qu’une fois en 500 ans dans la zone sismique de Charlevoix ou sur la côte ouest du Canada seraient plus importantes que toute autre catastrophe naturelle que le pays a connue», indique le rapport.
Ce qui augmente encore plus le risque de tremblement de terre, c'est que les zones toucheront plusieurs des villes les plus peuplées du Canada – Vancouver, Montréal, Ottawa, Toronto et Québec.
En raison de la géologie de la région Québec-Ontario et du fait que de nombreux bâtiments dans certaines parties de ces villes ont été construits avant que les codes du bâtiment n'incluent la préparation aux tremblements de terre, un petit séisme pourrait faire plus de dégâts.
Le Canada prévoit de lancer l'année prochaine un système d'alerte précoce pour les tremblements de terre, ce qui peut donner de précieuses secondes à ceux qui ne se trouvent pas à l'épicentre immédiat pour se mettre en sécurité avant que de graves secousses ne commencent.
Le ministre Blair a déclaré que des efforts sont également déployés pour fournir des cartes d'inondation modernes qui sont de meilleurs indicateurs des maisons ou des entreprises les plus exposées aux risques d'inondation. Le budget de mars a également promis 15,3 millions $ pour créer un portail en ligne où les Canadiens peuvent accéder à des informations sur leur propriété et les zones inondables.
Il a ajouté que des efforts étaient également en cours pour établir une cartographie des risques d'incendie.
M. Blair a déclaré que les événements graves ont augmenté en fréquence et en gravité, et les responsables doivent réfléchir à ce qui pourrait arriver pour s'assurer que le pays est prêt.
Il a déclaré que les conclusions du rapport montrent la nécessité de faire «des investissements importants, par exemple dans certains types d'infrastructures critiques, pour prévenir ces types d'événements».