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«Le Canada a toujours été là pour appuyer l'Ukraine avec de l'aide humanitaire, avec de l'aide financière, mais aussi avec des armements de façon significative, a toutefois indiqué M. Trudeau.
La pression s'est encore accentuée sur le Canada, mercredi, pour qu'il envoie certains de ses chars de combat Leopard 2 en Ukraine, après que l'Allemagne a décidé de fournir ces armes lourdes _ et de permettre aussi à d'autres pays de le faire.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé mercredi la décision de son gouvernement après des semaines d'hésitations qui ont suscité l'impatience chez des alliés de Berlin en Europe. Le chancelier a finalement annoncé que l'Allemagne enverra 14 de ses chars Leopard 2A6 en Ukraine.
L'annonce de M. Scholz est intervenue peu de temps avant que le président américain, Joe Biden, ne révèle son intention d'envoyer 31 chars M1 Abrams en Ukraine, après des semaines d'appels du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L'objectif est que l'Allemagne et ses alliés fournissent à l'Ukraine 88 Leopard, de fabrication allemande, qui constitueraient deux bataillons et combattraient aux côtés des Abrams de fabrication américaine pour lancer des contre-offensives contre les forces russes.
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La décision de Berlin intervient après que des responsables à Washington ont déclaré qu'un accord préliminaire avait été conclu pour que les États-Unis envoient eux aussi des chars — des «M1 Abrams». En liant ainsi son geste à celui des États-Unis, l’Allemagne espère éviter une réaction violente de Moscou, qui parle déjà de «provocation».
Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, n'a pas tardé à apporter son soutien à la fourniture de chars canadiens à l'Ukraine. «Nous devons envoyer tous les outils possibles, toutes les armes possibles pour soutenir les Ukrainiens qui se défendent contre la violence, l'agression et la guerre illégale de la Russie», a déclaré M. Singh.
Mais d'autres préviennent qu'un tel don à l'Ukraine aura un prix.
Les Forces armées canadiennes disposent actuellement de 112 chars Leopard 2, déclinés dans un certain nombre de variantes. Parmi ces 112 chars, 82 sont conçus pour le combat et 30 autres sont utilisés
à des fins d'ingénierie et de récupération de véhicules en panne.
Le lieutenant-général à la retraite Jean-Marc Lanthier, ancien commandant de l'Armée canadienne, a déclaré dans une entrevue que le Canada devra mesurer l'impact potentiel de ce don sur les capacités de l'armée canadienne.
«Comme nous en avons si peu, et si peu qui travaillent activement, se débarrasser de chars aura un impact immédiat sur le niveau de préparation de l'armée», a estimé M. Lanthier, qui a été officier d'unités blindées.
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«Est-ce que ça devrait nous empêcher d'envoyer des chars? Je pense que nous avons une responsabilité morale, en termes d'immédiateté des exigences des forces armées ukrainiennes et du peuple ukrainien. Ils mènent une guerre; pas nous.»
Le Canada a acheté ses Leopard à l'Allemagne pendant la guerre en Afghanistan. Ils sont théoriquement divisés en escadrons de 19 chars chacun, avec deux escadrons à Edmonton et un troisième à la base de Gagetown, au Nouveau-Brunswick. La plupart des autres sont stationnés à l'école de formation des blindés à Gagetown.
«Et normalement, vous en gardez plusieurs dans un entrepôt, prêts à être déployés, mais ce n'est pas quelque chose que nous faisons nécessairement (au Canada) parce que nous n'en avons pas assez», a souligné M. Lanthier.
Pour ajouter encore à la pression sur le Canada: environ la moitié seulement de ses Leopard sont opérationnels chaque jour, en raison des besoins d'entretien et de réparation de ces véhicules étonnamment complexes, a ajouté le lieutenant-général à la retraite.
Au ministère de la Défense nationale, le porte-parole Andrew McKelvey n'a pas voulu, pour des raisons de sécurité, commenter mercredi le nombre de chars Leopard 2 de l'armée qui sont actuellement opérationnels ou qui sont hors service, notamment pour maintenance.
Le gouvernement sera confronté en fin de compte au dilemme de savoir si l'avantage d'envoyer des chars en Ukraine l'emporte sur l'impact que ce don aura sur l'armée canadienne, a résumé M. Lanthier. Si c'est le cas, une autre question sera de savoir si ces chars seront remplacés _ et si oui: à quelle vitesse.
Le porte-parole conservateur en matière de défense, James Bezan, déclarait à La Presse Canadienne cette semaine qu'Ottawa devrait envisager d'envoyer des chars si cela ne mine pas les besoins essentiels du pays. «Si on envoie de nos chars, on devra s'assurer que des chars sont achetés pour remplacer tout ce qui sort de ce pays», a estimé le député Bezan.