Début du contenu principal.
Donald Trump a fait des affirmations diverses et répétées sur les relations commerciales de son pays avec le Canada pour justifier ses menaces de tarifs douaniers.
S'agit-il d'un déficit commercial de 100 ou 200 milliards de dollars, ou d'une subvention?
Le président américain Donald Trump a fait des affirmations diverses et répétées sur les relations commerciales de son pays avec le Canada pour justifier ses menaces de tarifs douaniers.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
«Le Canada a été très difficile à traiter au fil des ans», a indiqué M. Trump jeudi lors d'un discours virtuel au Forum économique mondial de Davos, en Suisse. «Il n'est pas juste que nous ayons un déficit de 200 ou 250 milliards de dollars.»
Il a évoqué à plusieurs reprises ce prétendu déficit dans ses discours et dans ses remarques aux journalistes. Il l'a également qualifié de subvention.
Le Canada et les États-Unis ont l'un des partenariats commerciaux les plus intégrés au monde. Les États-Unis importent plus de produits canadiens qu'ils n'en exportent au nord de la frontière. Cette différence s'appelle un déficit commercial.
En 2023, le déficit commercial des États-Unis avec le Canada s'élevait à 40,6 milliards de dollars américains, selon une étude du Centre for Future Work basée sur les données du Bureau du recensement des États-Unis.
À voir également: Pas de tarifs si le Canada devient le 51e État, dit Trump
En 2024, le déficit commercial devrait s'élever à environ 45 milliards de dollars américains, selon les Services économiques TD.
Dans un rapport publié en ligne, TD note qu'il n'est pas clair où Trump a obtenu le chiffre de 200 milliards de dollars, qui «est environ quatre à cinq fois plus élevé que les statistiques officiellement rapportées.»
Ces chiffres sont faibles par rapport aux quelque 1000 milliards de dollars de biens et de services qui traversent la frontière dans les deux sens chaque année.
Ils sont également inférieurs à ceux d'autres marchés. Les données du Bureau du recensement américain montrent que le déficit commercial des États-Unis avec le Canada n'était que le dixième plus important en 2023.
Le déficit commercial des États-Unis avec le Canada est nettement inférieur à celui de pays comme la Chine et le Mexique, même si le Canada est le plus grand marché d'exportation des États-Unis.
«Trump invente carrément ces chiffres et ils peuvent changer d'un jour à l'autre, 100 milliards de dollars, 200 milliards de dollars, 300 milliards de dollars. C'est comme un jeu télévisé», a expliqué Jim Stanford, économiste et directeur du Centre for Future Work, basé à Vancouver.
Donald Trump n'a pas précisé pourquoi il qualifiait le déficit commercial avec le Canada de subvention.
«Je pense que lui et son équipe comprennent les aspects économiques de la question, et qu'au fond d'eux-mêmes, ils savent qu'un déficit commercial n'est pas une subvention», a indiqué M. Stanford.
«Au contraire, c'est le reste du monde qui subventionne l'Amérique, car celle-ci enregistre chaque année un important déficit commercial avec le reste du monde.»
«En économie, une subvention consiste pour le gouvernement à fournir de l'argent ou quelque chose de valeur à une entité privée ou à un individu pour l'inciter à produire quelque chose ou à faire quelque chose», a déclaré Carlo Dade, directeur du commerce et de l'infrastructure commerciale de la Canada West Foundation.
«Je n'ai pas vu de chèque arriver à Ottawa en provenance de Washington, libellé à l'ordre du gouvernement canadien», a-t-il ajouté.
Le pétrole brut représente la majorité des exportations canadiennes vers les États-Unis.
«Chaque dollar de déficit avec les États-Unis, et il s'agit principalement de pétrole, est considéré comme une contribution à l'emploi», a indiqué M. Dade. «Nous ne raffinons pas le pétrole au Canada. Ce sont les Américains qui le font.»