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En sachant que le Québec doit composer avec un déficit historique de 11 milliards $, il s’est trouvé peu d’intervenants du public pour se réjouir du dépôt du budget Girard.
En sachant que le Québec doit composer avec un déficit historique de 11 milliards $, il s’est trouvé peu d’intervenants du public pour se réjouir du dépôt du budget 2024-2025 du gouvernement Legault, mardi.
Chez les aînés, on ressent une certaine satisfaction, surtout parce qu’Eric Girard a annoncé qu’il n’y aura pas plus de réduction de la rente de retraite pour les aînés invalides à partir de 65 ans – c’est d’ailleurs la mesure budgétaire dont le ministre des Finances «est le plus fier».
Chez les travailleurs du secteur public, on entretient également un optimisme prudent… «pour l’instant», au terme de négociations ardues pour la conclusion d’ententes de conventions collectives dans les derniers mois.
Mais dans de nombreuses autres sphères, on se montre très critiques envers les choix du gouvernement Legault en matière de finances. Noovo Info a recueilli plusieurs réactions. Les voici.
À VOIR ÉGALEMENT | Budget du Québec 2024-2025: pourquoi le déficit du Québec est-il si gros?
Le gouvernement Legault n’a pas directement reconnu la crise du logement au Québec par le passé. Ce n’est plus le cas depuis avril 2022 et le budget comprend notamment la prolongation d’une aide au logement de 100 $ par mois pour trois ans.
Autrement, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) n’affiche que déception, au moment où le Québec enregistre une croissance annuelle en février 2024 de 9% des prix locatifs, avec un loyer total moyen demandé de 1981 $.
Les acteurs du transport collectif, dont la Société de transport de Montréal (STM), déplorent l’inaction du gouvernement Legault pour éponger le déficit d’environ un demi-milliard de dollars des sociétés de transport en commun de la province en 2024. Ce déficit a d’ailleurs fait l’objet d’un bras de fer entre ces sociétés et la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, dans la dernière année.
Un des faits saillants du sixième budget Girard: l’élimination progressive du programme de subventions aux véhicules électriques, Roulez vert. Le gouvernement Legault arrime cette décision avec celle d’électrifier complètement les transports de demain, mais l’organisme Équiterre voit d’autres écueils dans les efforts de Québec en matière d’environnement.
«François Legault obtient (presque) la note de passage», écrit la Fédération autonome de l’Enseignement (FAE) dans un communiqué. La réaction du regroupement syndical, qui représente plus de 60 000 enseignants du Québec, est importante, compte tenu du conflit hautement médiatisé et qui a impliqué une longue grève dans les écoles à la fin de 2023.
«Un budget qui évite le pire… pour l’instant»: c’est l’objet d’un communiqué de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Son président, Éric Gingras, a souvent pris la parole dans les négociations du secteur public qui ont aussi été marquées par des jours de grèves pour plusieurs travailleurs en 2023, donc des employés en santé et en enseignement.
Nous parlions plus tôt de la fin de la «pénalité» aux aînés de 65 ans et plus en situation d’invalidité. Cette décision réjouit le Réseau FADOQ.
Le réseau des Banques alimentaires du Québec (BAQ) applaudit l’aide de 40 millions de dollars sur deux ans annoncée dans le budget, mais il faudra plus, selon le regroupement.
Voici d’autres réactions à chaud d’intervenants d’autres sphères publiques.
AFFAIRES MUNICIPALES
«Outre les besoins en logement, auxquels le gouvernement n’a pas répondu, nous ne comprenons pas comment le gouvernement pourra respecter son engagement d’investir 470 millions $ dans nos cœurs villageois, concernant le maintien des services de proximité, avec l’annonce d’un investissement de 50 millions $ sur cinq ans. Nos municipalités ont besoin d’un soutien urgent pour conserver ces services essentiels à notre population.» - Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et maire de Sainte-Catherine-de-Hatley
AFFAIRES
«Avec des prévisions de croissances faibles de 0,6% pour la prochaine année et 1,6% l'année suivante, le gouvernement aurait eu avantage à aider davantage les entreprises québécoises pour stimuler la croissance économique. Cela aurait pu se faire en améliorant l'accès aux incitatifs fiscaux et financiers, en stimulant la productivité au travail et en renforçant l'écosystème entrepreneurial.» - Charles Milliard, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)