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M. Mahama, âgé de 65 ans, a recueilli 56,5 % des suffrages exprimés, soit 6,3 millions de voix.
L’ancien dirigeant du Ghana, John Dramani Mahama, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle lundi et a promis une «vie d’opportunités illimitées» pour les citoyens, après que les électeurs ont exprimé leur colère face à la pire crise du coût de la vie que le pays ait connue depuis une génération.
Président de la nation ouest-africaine entre 2012 et 2017, M. Mahama, âgé de 65 ans, a recueilli 56,5 % des suffrages exprimés, soit 6,3 millions de voix, selon la commission électorale. Son principal adversaire du parti au pouvoir, le vice-président Mahamudu Bawumia, a concédé sa défaite dimanche et a obtenu 41 %, soit 4,6 millions de voix.
La commissaire électorale, Jean Mensa, a indiqué que le décompte des voix se poursuivait dans neuf circonscriptions, mais que cela ne changerait pas le résultat final. Le taux de participation a été d’un peu plus de 60 %.
John Dramani Mahama avait promis de «réinitialiser» le pays sur plusieurs fronts. Sa campagne a donné la priorité à l’économie et a largement séduit les jeunes ghanéens qui ont vu dans le vote un moyen de sortir de la crise économique.
Dans son discours de victoire, lundi, M. Mahama a souligné que le Ghana devait être en mesure de répondre aux besoins fondamentaux de sa population, notamment en matière de logement abordable, de soins de santé, de nourriture, d’eau potable, de sécurité au travail et de salaires équitables.
«Nous voulons un Ghana qui prenne en compte le bien-être de tous ses citoyens et qui leur offre à chacun la possibilité de vivre une vie digne, une vie d’opportunités illimitées, a-t-il soutenu. Ce pays, cette terre, n’est pas destiné à une seule personne, ni à une seule famille, ni à une seule tribu ou à un seul groupe ethnique.»
Les huit dernières années sous le président sortant Nana Akufo-Addo ont «laissé une cicatrice sur notre psyché nationale, qui pourrait prendre un certain temps à effacer», a-t-il avancé.
La victoire de M. Mahama suit la tendance des élections à travers le monde, qui favorisent les partis d’opposition au détriment des sortants. Le Congrès national démocratique de M. Mahama a également remporté la majorité au Parlement.
Après que M. Bawumia a reconnu sa défaite, des célébrations ont éclaté parmi les partisans de l’opposition dans la capitale, Accra, et ailleurs. Les femmes et les jeunes ont dansé au son de la musique et des trompettes.
L’élection du président et des députés a été considérée comme un test décisif pour la démocratie dans une région secouée par la violence extrémiste et les coups d’État. La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a qualifié l’élection de globalement pacifique, ce qui n’est pas inhabituel pour le Ghana.
Le Nouveau Parti patriotique au pouvoir s'est efforcé de résoudre la crise économique sous le mandat du président sortant Akufo-Addo.
L’ancien président est «la seule personne» qui peut redresser l’économie en difficulté du Ghana, l’une des puissances économiques d’Afrique de l’Ouest, a affirmé Jude Agbemava, analyste politique qui a voté pour lui.
La population a exprimé son mécontentement à l’égard d’un gouvernement qui a perdu sa bonne volonté, a mentionné Seidu Alidu, chef du département de science politique à l'Université de Legon au Ghana.
L'économie est «en grande partie une question de gagne-pain pour chaque Ghanéen, a déclaré M. Alidu. Lorsque le peuple vous élit, il exige que vous fassiez certaines choses pour lui. Mais il s'agissait aussi du style de gouvernance, (car) même dans d'autres pays confrontés à des défis économiques, les gouvernements étaient honnêtes avec le peuple, lui expliquant la réalité et les mesures qu'ils avaient prises pour la gérer.»