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Des données sur les besoins anticipés en aide alimentaire, établies par Deuxième Récolte, prévoient une augmentation de 60% du nombre de personnes recevant de l’aide alimentaire en 2023 au Canada.
Des données sur les besoins anticipés en aide alimentaire, établies par Deuxième Récolte, prévoient une augmentation de 60% du nombre de personnes recevant de l’aide alimentaire en 2023 au Canada.
Selon la plus grande organisation canadienne de récupération alimentaire, cette hausse s’ajoutera à l’augmentation de 134% qui a lieu en 2022.
La directrice générale de Deuxième Récolte, Lori Nikkel, précise que l’arrêt du soutien financier lié à la COVID-19, l’inflation alimentaire et la stagnation des salaires sont tous des facteurs qui expliquent le recours grandissant à l’aide alimentaire.
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«Malgré la nouvelle année, le Canada n’a pas pris de résolution pour contrer l’insécurité alimentaire au pays, souligne-t-elle. «Si des changements ne sont pas mis en place à l’échelle du système, la précarité alimentaire au pays grimpera en flèche.»
Voici une publication de Deuxième Récolte | Second Harvest sur les réseaux sociaux au sujet de cette étude :
«Second Harvest a lancé aujourd'hui une nouvelle recherche, concluant que les organismes sans but lucratif qui soutiennent les Canadiens avec de la nourriture s'attendent à une augmentation de 60 % de la demande cette année. C'est une nouvelle année, mais aucune solution n'est en vue pour la crise de l'insécurité alimentaire au Canada.»
Second Harvest launched new research today, finding that non-profits supporting Canadians with food are expecting a 60% increase in demand this year. It's a new year, but there's no resolution in sight for Canada's food insecurity crisis. Summary here: https://t.co/E9dpT9hqYC pic.twitter.com/vlJVb8Ia5K
— Second Harvest (@SecondHarvestCA) January 11, 2023
Les programmes alimentaires sans but lucratif qui viennent en aide aux Canadiens en situation de précarité alimentaire (banques alimentaires, organismes confessionnels, écoles et groupes communautaires) sont donc confrontés à d’importants défis.
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Plus de 1300 organismes partout au pays ont été sondés à la fin de 2022 afin de connaître l’ampleur de leurs programmes d’aide alimentaire et les besoins anticipés.
Du nombre, 39% des OSBL affirment qu’ils auront besoin d’un minimum de 50% d’aliments périssables de plus pour répondre à la demande en 2023 alors que ce taux est de 44% pour les besoins en aliments non périssables.
Par ailleurs, 70% des OSBL affirment qu’ils auront besoin à la fois de plus de nourriture et de plus de fonds pour 2023.
Les organismes sans but lucratif qui ont répondu au sondage prévoient un manque à gagner total de 94 millions de dollars pour répondre à la demande en 2023, une moyenne de 70 000 $ par organisme.
«Les OSBL ont vraiment besoin d’un soutien financier à court terme pour arriver à répondre au bond dans la demande», explique Suman Roy, directeur général du Scarborough Food Security Initiative.
M. Roy souligne que depuis la pandémie, le nombre de programmes alimentaires sans but lucratif a augmenté de 214 % au Canada, «et qu’une hausse de 60 % est prévue encore en 2023.»
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Lori Nikkel ajoute que «l’accès à la nourriture est un droit humain, pas un privilège» et que l’augmentation des programmes alimentaires «ne réglera pas l’insécurité alimentaire au Canada.»
«Ça apporte un coup de main, mais ça ne résout pas le problème à la source. À long terme, le gouvernement doit mettre en place un soutien à la population, par exemple une régulation des revenus en fonction de l’inflation et l’assurance d’une offre de logements abordables, pour que les programmes d’aide alimentaire ne soient plus une aussi grande nécessité», conclut-elle.
L'aide alimentaire est également une préoccupation importante pour les élus(es) au Québec alors que le gouvernement de la CAQ a annoncé, en décembre dernier, une aide de 6 millions de dollars aux banques alimentaires du Québec.
Le gouvernement répondait ainsi à un cri du coeur du réseau de Banques alimentaires du Québec qui compte 32 membres, notamment 19 membres Moisson, ainsi que 1200 organismes de terrain qui ont pour mission de venir en aide aux familles québécoises qui sollicitent l’aide alimentaire.
«Les organismes d’aide alimentaire de notre réseau font face à un niveau de demandes jamais vu dans l’histoire de notre organisation», rapportait à ce moment le directeur général des Banques alimentaires du Québec, Martin Munger.
«Aujourd’hui, le réseau reçoit plus de 2,2 millions demandes pour de l’aide alimentaire par mois», avait dit M. Munger. «C’est trop. C’est phénoménal […] La situation s’est vraiment détériorée».
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L'aide de 6 millions de dollars de Québec s’ajoute à l’aide de 5 millions de dollars qui avaient été accordée en juin dernier. De plus, 3 millions de dollars ont également été octroyés à d’autres organismes d’aide alimentaire, ce qui amène le montant total à 14 millions de dollars en aide financière pour les banques alimentaires dans la province en 2022.