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Société

Électrification des transports collectifs: une association sonne l'alarme

«Il est temps de revoir cette stratégie pour propulser le Québec sur la voie de la mobilité durable.»

Un autobus public du Réseau Transport de la Capitale (RTC) le mardi 13 juin 2023 est en démonstration à Québec.
Un autobus public du Réseau Transport de la Capitale (RTC) le mardi 13 juin 2023 est en démonstration à Québec.
/ Noovo Info

L'Association du transport urbain du Québec (ATUQ), qui représente une dizaine de sociétés de transport en commun de la province, demande au gouvernement du Québec de revoir sa stratégie en matière d'électrification afin de mieux protéger les services et de se concentrer sur les besoins des usagers.

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Dans le cadre du Plan pour une économie verte, le gouvernement du Québec prévoit d'électrifier 55% du parc d'autobus urbains d'ici 2030. Or, l'ATUQ demande de revoir cette cible afin qu’elle soit «réaliste et atteignable» en fonction des contraintes actuelles, «qui ralentissent la mise en place du projet», au niveau budgétaire et administratif gouvernemental.

 

«Le maintien de cette orientation risque d’accélérer le vieillissement du parc, d’alourdir les coûts d’entretien, de diminuer la fiabilité du service et, ultimement, d’impacter directement les usagers et usagères du transport collectif», prévient-on par communiqué diffusé mardi matin.

«Face à l’urgence climatique, à la pression sur les réseaux et aux besoins croissants des citoyens et citoyennes, nous appelons le gouvernement à agir maintenant. Il est temps de revoir cette stratégie pour propulser le Québec sur la voie de la mobilité durable.»
-L'Association du transport urbain du Québec

Cette intervention des sociétés de transport en commun du Québec survient à l'occasion du Jour de la Terre. Ces dernières réaffirment d'ailleurs leur engagement envers la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques. «À Saguenay, Sherbrooke, Montréal ou ailleurs, des milliers de travailleurs, familles, aînés, personnes à mobilité réduite et étudiants choisissent le transport collectif chaque jour», a-t-on indiqué par communiqué.

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À travers son communiqué, l'association déplore également que le financement public soit désormais réservé qu'aux autobus 100% électriques et non aux autobus hybrides, qui sont «indispensables pour assurer une transition graduelle et réaliste vers l’électrification». L'ATUQ souhaite que Québec révoit ses programmes de financement pour acquérir des autobus hybrides (40 et 60 pieds) dans les plans de renouvellement du parc. 

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Selon les sociétés de transports, il faudrait également investir et poursuivre dans des projets d'infrastructures adaptées pour la recharge et l’entretien des autobus. Elles demandent au gouvernement d'agir rapidement sur les projets en cours de réalisation et ceux essentiels pour accueillir les premiers autobus électriques.

«De nombreux projets d’infrastructures sont laissés en suspens [...] Pire encore, certains ont été abandonnés par le gouvernement, malgré des autorisations préalablement émises», a soutenu l'ATUQ par communiqué.

Parmi les autres actions demandées par l'ATUQ au gouvernement, il y a également l'adoption d'une «approche concertée» avec les sociétés de transport pour faciliter la transition vers l'électrification en les laissant utiliser leur expertise pour faire les «meilleurs choix opérationnels». De plus, on demande de prioriser certains aspects comme la qualité du service et la bonification de l'offre notamment, en concordance avec les politiques environnementales.

«Une stratégie d’électrification efficace ne peut se construire au détriment de la fiabilité, de la capacité et de l’accessibilité des réseaux. Pour réussir, elle doit s’ancrer dans les réalités opérationnelles et répondre aux besoins concrets du terrain», a-t-on ajouté dans le communiqué diffusé mardi matin.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente des milliers de travailleurs dans le transport collectif, a également réagi et appuie leur demande. «Le gouvernement ne peut pas imposer l'austérité au transport collectif d'une main et s'imaginer que l'électrification va aller de l'avant comme par magie de l'autre», a lancé, François Enault, premier vice-président de la CSN. «La guerre économique qu'on subit est une occasion de définir l'économie qu'on veut pour l'avenir. Pour nous, ça doit être une économie qui mise sur le transport collectif et il faut donc des investissements conséquents.»

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Le secteur des transports est le plus polluant au Québec, selon le plus récent inventaire de GES publié en 2021.

Le transport routier, excluant les autres types de transport donc, représente 31 % des émissions de GES du Québec, soit 24 millions de tonnes d’équivalent CO2. Pas moins de 6,72 millions de tonnes de GES étaient émises par les véhicules lourds, soit une hausse de 2,5 millions de tonnes par rapport à l’année de référence 1990.

Avec des informations de La Presse canadienne