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Il y a eu une augmentation des crimes haineux basés sur l'orientation sexuelle. Les données de Statistique Canada publiées en mars ont révélé une augmentation de près de 64 %, passant de 258 incidents en 2020 à 423 en 2021.
Fae Johnstone dit que «rien n'aurait jamais pu la préparer» au barrage de harcèlement en ligne qu'elle a enduré après avoir été présentée dans une campagne de la Journée internationale de la femme pour Hershey Canada.
La militante transgenre de 27 ans était l'une des cinq femmes présentées sur des tablettes de chocolat en édition limitée en mars.
Elle a relaté que dans les 72 heures suivant le lancement de la campagne, elle avait reçu des menaces de mort, ainsi que des encouragements au suicide et à l'automutilation. Ses informations personnelles ont été publiées en ligne.
Hershey a embauché des gardiens de sécurité privés pour surveiller l'extérieur de sa maison pendant sept jours, a-t-elle déclaré.
«Cela a eu un impact horrible sur ma santé mentale», a confié Mme Johnstone en entrevue.
«C'est stupéfiant de réaliser que ma simple existence en tant que femme trans dans les espaces publics, et avec une sorte de plateforme aux yeux du public canadien et dans les médias, déclenche une vague continue de commentaires et de rhétorique haineux qui (créent) des inquiétudes persistantes à propos de ma sécurité au quotidien.»
Elle n'est pas seule à éprouver ces problèmes.
Les experts et les membres de la communauté LGBTQ s'inquiètent de la normalisation de la haine et de son impact sur la santé mentale et la sécurité, alors que la rhétorique en ligne se répand dans le monde réel. Les défenseurs de la communauté plaident pour mettre davantage de mesures en place pour assurer la sécurité des membres LGBTQ.
«Nous devons traverser ce moment de front, car cela en dit long sur qui nous sommes en tant que pays si nous laissons cette haine s'installer comme nous voyons cela commencer», a soutenu Mme Johnstone.
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Il y a eu une augmentation des crimes haineux basés sur l'orientation sexuelle qui ont été rapportés à la police. Les données de Statistique Canada publiées en mars ont révélé une augmentation de près de 64 %, passant de 258 incidents en 2020 à 423 en 2021.
Mais Olivier Ferlatte, professeur à l'Université de Montréal, a déclaré que de telles statistiques sous-estiment probablement l'ampleur du problème.
«De nombreuses personnes et la communauté LGBTQ, pour diverses raisons, ne se sentiront pas en sécurité pour aller à la police et divulguer des crimes de haine», a-t-il souligné, notant leur manque de confiance envers la police.
Debbie Owusu-Akyeeah, directrice générale du Centre canadien pour la diversité des genres et de la sexualité, affirme que le sentiment haineux entourant les personnes LGBTQ n'est «pas nouveau».
«C'est juste élevé et cela semble nouveau parce que nous avons de nouveaux outils à notre disposition, y compris internet», a-t-elle expliqué.
Fae Johnstone dit qu'une grande partie de la haine qu'elle reçoit est en ligne et, bien que de tels commentaires puissent ne pas être représentés de manière significative dans les données de la police, la rhétorique a des effets réels.
«Tout cela se combine pour augmenter la prévalence de la haine et du harcèlement dans la vie quotidienne des personnes trans et queer», a-t-elle mentionné.
Les professionnels de la santé mentale préviennent que la haine anti-LGBTQ a un impact au-delà des victimes individuelles.
Sarah Kennell, directrice nationale des politiques publiques de l'Association canadienne pour la santé mentale, a déclaré que l'organisation est «vraiment préoccupée par les effets d'entraînement» que la normalisation des crimes haineux a sur les communautés LGBTQ à travers le Canada.
«En tant qu'organisation de santé mentale, on voit les impacts de la montée de la honte, de la stigmatisation et de la discrimination, et nous tirons la sonnette d'alarme», a-t-elle indiqué.
Cela peut se manifester par «des taux accrus de stress, d'anxiété, de dépression, de suicidalité, d'attaques de panique, d'insomnie et une gamme d'autres symptômes physiques et émotionnels qui accompagnent l'incapacité de vivre sa véritable identité», dit-elle.
Les données de l'Enquête sociale canadienne publiées par Statistique Canada en mars indiquent qu'au quatrième trimestre de 2022, près de 42 % des personnes identifiées comme LGBTQ2+ ont déclaré avoir une «santé mentale perçue comme passable ou mauvaise», contre environ 19 % pour les personnes non LGBTQ2+.