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Économie

Le Canada ripostera aux tarifs imposés par les États-Unis, assure Trudeau

«Les tarifs proposés sur l'aluminium et l'acier canadiens sont complètement injustifiés.»

Entrevue :
/ Noovo Info
Anja Karadeglija
Texte :
Anja Karadeglija / La Presse canadienne

Le premier ministre Justin Trudeau promet une réponse «claire et ferme» aux tarifs que compte imposer le mois prochain le président Donald Trump sur toutes les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis.

Lors d'une brève mêlée de presse à Paris, où il participe à un sommet international sur l'intelligence artificielle, M. Trudeau a soutenu mardi que le Canada travaille avec ses «alliés à l'international» pour organiser la riposte.

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«Les tarifs proposés sur l'aluminium et l'acier canadiens sont complètement injustifiés.»
-Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le premier ministre a rappelé que l'aluminium et l'acier du Canada font «partie intégrante» de plusieurs industries américaines, comme la défense, la construction navale, le manufacturier, l'énergie et l'automobile.

«Ça rend l'Amérique du Nord compétitive. Ça aide et les travailleurs américains, et les travailleurs canadiens», a-t-il fait valoir.

M. Trudeau a également souligné que le gouvernement fédéral utilisera le temps dont il dispose avant l'entrée en vigueur des tarifs pour tenter de convaincre l'administration Trump que les droits de douane auraient des conséquences négatives pour les deux pays.

«Conversations initiales»

Le président Trump a signé lundi un décret présidentiel pour mettre en œuvre des tarifs douaniers de 25 % sur toutes les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, à compter du 12 mars.

 

«Je peux vous dire que notre réponse, évidemment, sera claire et ferme», a déclaré M. Trudeau.

Le premier ministre a mentionné avoir eu des «conversations initiales» avec les alliés du Canada au sujet de la riposte. Il a aussi évoqué sa visite à Bruxelles, mercredi, où il rencontrera les dirigeants de l'Union européenne pour parler, entre autres, des efforts de coordination.

Questionné en anglais à savoir si son gouvernement pourrait imposer des droits de douane réciproques «dollar pour dollar», M. Trudeau a répondu: «On espère que nous n'en arriverons pas là.»

Discussion avec le vice-président

M. Trudeau a aussi été interrogé par les journalistes à savoir s'il avait parlé avec le vice-président américain, J.D. Vance, lors d'un événement organisé lundi soir en marge du sommet sur l'intelligence artificielle. À cette question, le premier ministre n'a pas offert de réponse claire.

Cependant, une source gouvernementale de haut niveau qui s'est confiée à La Presse Canadienne a indiqué que les deux hommes se sont bel et bien parlé.

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Selon cette source, M. Trudeau aurait utilisé cette conversation pour mettre de l'avant les impacts négatifs qu'auraient les tarifs en Ohio, où M. Vance était sénateur jusqu'à son entrée en poste comme vice-président.

MM. Vance et Trudeau participent tous deux mardi à une session du Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, lors de laquelle le vice-président américain a pris la parole.

Lors de son allocution, M. Vance a affirmé que l'administration Trump «veillera à ce que les systèmes d'intelligence artificielle conçus aux États-Unis soient exempts de préjugés idéologiques», ajoutant que les États-Unis «ne restreindront jamais le droit de (leurs) citoyens à la liberté d'expression».

Il a également profité de son discours prononcé devant des dirigeants mondiaux, des patrons d'entreprises technologiques et des chercheurs pour s'élever contre la «réglementation excessive» du secteur de l'intelligence artificielle, qui connaît une croissance rapide.

Les oppositions veulent une réplique

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a aussi assuré mardi que d'éventuels droits de douane sur l'acier et l'aluminium «ne resteront pas sans réponse».

Lundi, l'ambassadeur du Canada en France, Stéphane Dion, a fait savoir que les pays européens travaillent sur une stratégie cohérente pour répondre aux menaces tarifaires de M. Trump.

De son côté, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a publié lundi soir un communiqué dans lequel il a tranché que la «guerre commerciale» déclenchée par M. Trump ne peut rester sans réponse, surtout alors que des travailleurs craignent de perdre leur emploi.

M. Singh a plaidé pour que des tarifs de représailles équivalents soient imposés «de toute urgence». Il souhaite aussi que le gouvernement impose un tarif douanier de 100 % sur les voitures Tesla et que des modifications soient apportées aux marchés publics afin de favoriser l'achat local d'acier et d'aluminium au Canada.

Le chef conservateur Pierre Poilievre a également appelé à des contre-tarifs équivalents à ceux imposés par les États-Unis sur l'acier et l'aluminium, lundi, lors d'une conférence de presse à Iqaluit.

M. Poilievre a promis que, sous un gouvernement conservateur, les revenus collectés par les tarifs canadiens seraient utilisés pour rembourser les industries touchées, tandis que tout excédent servirait à financer des réductions d'impôt plus larges.

Alors que M. Trudeau visite Paris et Bruxelles, les premiers ministres des provinces et territoires prennent le relais de l'Équipe Canada à Washington, cette semaine, lors d'une mission conjointe visant à convaincre l'administration Trump d'abandonner pour de bon les menaces de tarifs.

Entrevue :
/ Noovo Info
Anja Karadeglija
Texte :
Anja Karadeglija / La Presse canadienne