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Le député libéral fédéral de Louis-Hébert, Joël Lightbound, n'y va pas de main morte dans le dossier.
Le débat ravivé sur le troisième lien Québec-Lévis ressemble à un «dîner de cons», lance le député libéral fédéral de Louis-Hébert, Joël Lightbound. Une «belle image», acquiesce le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique, Alexandre Boulerice.
Les deux hommes n'ont pas mâché leurs mots, mercredi, lorsqu'ils ont été appelés à commenter la décision du premier ministre du Québec, François Legault, de déterrer le projet de tunnel autoroutier entre les deux rives.
Rappelons que la veille, M. Legault avait attribué sa cuisante défaite dans Jean-Talon à l'abandon du volet routier du projet. Il entend désormais consulter la population afin de déterminer la forme que prendrait un troisième lien version 3.0.
D'Ottawa, M. Lightbound a rappelé que le gouvernement Legault avait largué le troisième lien autoroutier au printemps dernier pour des raisons financières et d'achalandage.
«Entre le lundi 2 octobre et le mardi 3 octobre, est-ce que les raisons invoquées par le gouvernement pour renier cet engagement-là ont soudainement (...) disparu?» a-t-il demandé.
«Est-ce qu'il y a soudainement beaucoup plus de trafic entre la Rive-Sud et la Rive-Nord? Est-ce que les coûts du projet ont drastiquement diminué? Ça me laisse perplexe comme (...) bien des gens dans la région de Québec.»
«Des fois, quand je regarde toute cette saga-là, ça me fait un peu penser au dîner de cons. Tristement, c'est la population de Québec qui semble y être conviée», a renchéri le député fédéral, qui réfléchit à la chefferie du Parti libéral du Québec.
Le 21 avril dernier, il avait publiquement critiqué le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) et fait valoir que les Québécois se sentaient `dupés'.
C'est que la CAQ a continué de promettre la réalisation d'un tunnel autoroutier coûte que coûte pendant la campagne électorale de 2022, pour abandonner le projet six mois plus tard.
S'il dénonce la manière dont le dossier a été géré, M. Lightbound maintient qu'il était tout à fait judicieux d'abandonner le projet.
Au printemps, son collègue, le ministre et député libéral fédéral de Québec Yves Duclos, avait parlé d'un «soulagement». «Le projet passait mal dans ma circonscription», a-t-il expliqué mercredi.
«Je ne vois pas l'intérêt de ce projet-là, construire l'un des plus gros tunnels au monde (...) avec la facture (...) salée. Je pense qu'il y a des projets plus porteurs», a affirmé pour sa part M. Lightbound.
Il croit que les gens de Jean-Talon se réjouissent de l'abandon du projet, mais se sont sentis trahis par le gouvernement Legault, qui a brisé assez cavalièrement une promesse électorale phare.
«Le sentiment de plusieurs (à) Québec, c'est qu'on ne leur a pas tout dit avant la dernière campagne», selon lui.
De toute façon, pas question de délier les cordons de la bourse pour financer un projet de troisième lien autoroutier, a rappelé mercredi le ministre fédéral de l'Environnement, Steven Guilbeault.
«Notre position n'a pas changé sur cette question-là, a-t-il déclaré. Le gouvernement fédéral ne finance pas la construction de nouvelles infrastructures routières. On finance, bien entendu, l'entretien du réseau routier et le transport collectif.»
Au Nouveau Parti démocratique, Alexandre Boulerice ne s'est pas gêné pour qualifier la CAQ de «girouette». «Le mot "girouette" a été banni de l'Assemblée nationale? C'est dommage, je pense que ça décrirait bien la situation», a-t-il dit.
«Ça commence à être un peu loufoque cette histoire-là», a ajouté M. Boulerice. De son côté, le Parti conservateur de Pierre Poilievre a réaffirmé mercredi être en faveur du projet de troisième lien «incluant des automobiles».