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L'ambassade de Chine soutient que les cas de peine de mort impliquant des ressortissants canadiens étaient fondés sur des preuves «solides et suffisantes».
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a affirmé mercredi que la Chine a exécuté quatre Canadiens au cours des derniers mois.
La ministre a précisé que tous les quatre avaient la double nationalité et qu'ils faisaient tous l'objet d'accusations liées à des activités criminelles liées au trafic de drogue, selon la Chine.
«C'est une question que je suis personnellement de très près depuis des mois, et j'ai personnellement demandé la clémence», a affirmé Mme Joly, ajoutant que l'ancien premier ministre Justin Trudeau avait également exhorté la Chine à ne pas exécuter les Canadiens.
Mme Joly a précisé que les familles ont demandé au gouvernement de ne divulguer aucun détail sur l'identité des quatre personnes.
L'ambassade chinoise à Ottawa a confirmé mercredi que Pékin avait exécuté des citoyens canadiens plus tôt cette année. Elle a déclaré à l'Associated Press que la Chine ne reconnaissait pas la double nationalité.
«Les faits concernant les crimes commis par les ressortissants canadiens impliqués dans ces affaires sont clairs, et les preuves sont solides et suffisantes», a écrit l'ambassade dans un communiqué de presse mercredi.
«Les autorités judiciaires chinoises ont traité ces affaires dans le strict respect de la loi et ont pleinement garanti les droits et les intérêts des ressortissants canadiens concernés.»
Affaires mondiales Canada a confirmé dans un communiqué de presse que Robert Lloyd Schellenberg, originaire d'Abbotsford, en Colombie-Britannique, condamné à mort pour trafic de drogue par un tribunal chinois en 2019, ne faisait pas partie des personnes exécutées.
«Le Canada condamne fermement le recours à la peine de mort par la Chine, qui est irréversible et contraire à la dignité humaine fondamentale, a écrit le ministère. Le Canada a demandé à plusieurs reprises la clémence pour ces personnes aux plus hauts échelons.»
Dans son communiqué, l'ambassade chinoise a déclaré que Pékin appliquait une politique de «tolérance zéro» à l'égard des crimes liés à la drogue.
Pékin a déclaré que le Canada devrait «respecter l'état de droit et la souveraineté judiciaire de la Chine» et «cesser de tenir des propos irresponsables».
Le «Globe and Mail» a été le premier à annoncer ces exécutions mercredi matin.
La Chine exécuterait chaque année plus de prisonniers que le reste du monde, mais ce chiffre est un secret d'État. Les exécutions en Chine se font généralement par balle, bien que l'injection létale ait été introduite ces dernières années.
«La Chine nous envoie un message clair: nous devons agir si nous voulons une amélioration de nos relations», a indiqué l’ancien ambassadeur du Canada en Chine, Guy Saint-Jacques.
Ottawa entretient des relations difficiles avec Pékin depuis la fin de 2018, lorsque le Canada a arrêté un dirigeant chinois de haut rang à la demande des États-Unis, ce qui a entraîné la détention de deux citoyens canadiens en Chine et diverses perturbations commerciales.
Le gouvernement fédéral a qualifié la Chine de «puissance mondiale de plus en plus perturbatrice» dont les «intérêts et les valeurs s’éloignent de plus en plus des nôtres».
Pékin a déclaré que le Canada devrait avoir une «connaissance juste» et se concentrer sur des objectifs communs plutôt que de souligner les divergences.
Amnistie internationale a condamné les exécutions et a rappelé que la Chine avait exécuté des milliers de personnes en 2023.
«Ces exécutions choquantes et inhumaines de citoyens canadiens par les autorités chinoises devraient servir d’avertissement au Canada», a écrit Ketty Nivyabandi, responsable d'Amnistie internationale pour le Canada anglophone, dans un communiqué de presse.
Michael Kovrig, qui a été détenu en Chine durant plus de 1000 jours, a réagi à cette nouvelle en déclarant que le système judiciaire chinois était «extrêmement politisé»; presque tous les suspects sont condamnés et les autorités arrachent des aveux.
«Dans le cas de citoyens étrangers, le gouvernement chinois prendra très probablement en compte les implications politiques internationales lors de la condamnation et de la sanction», a écrit M. Kovrig, précisant qu'il répondait à titre personnel et non en tant qu'analyste.
«Cette décision montre clairement que le gouvernement chinois ne souhaite pas sincèrement améliorer les relations bilatérales. Il s'attend à ce que toute amélioration de ces relations se fasse entièrement selon ses propres conditions», a-t-il ajouté.
Note de la rédaction: la version initiale de cet article de la Presse canadienne comportait une imprécision concernant le sort du détenu Robert Lloyd Schellenberg. Le prisonnier serait toujours vivant. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.
- Avec des informations de l'Associated Press.