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Société

Inquiète pour la communauté LBGTQ aux É.-U., Égale n'ira pas à un forum de l'ONU

«Il n'y a rien de plus important que la sécurité de mon personnel et des membres de notre communauté.»

La directrice générale d'Égale Canada, Helen Kennedy, au cours d'une conférence de presse le 28 novembre 2017.
La directrice générale d'Égale Canada, Helen Kennedy, au cours d'une conférence de presse le 28 novembre 2017.
Dylan Robertson
Dylan Robertson / La Presse canadienne

Inquiète pour la sécurité de la communauté LGBTQ + américaine, la principale organisation canadienne de défense des droits de la communauté refuse de se rendre aux États-Unis.

Égale Canada a annoncé qu'elle ne participera pas à un forum important organisé par l'ONU le mois prochain à New York parce qu'elle craint que ses employés aient des difficultés à entrer sur le sol américain.

Le président des États-Unis, Donald Trump, a signé un décret affirmant que seulement deux genres, mâle et femelle, seraient dorénavant reconnus.

La directrice générale d'Égale Canada, Helen Kennedy, s'inquiète pour quiconque s'identifie comme non binaire, transgenre ou intersexué et voyageant avec un passeport canadien marqué d'un X à la case d'identification du genre.

«Il n'y a rien de plus important que la sécurité de mon personnel et des membres de notre communauté. Cela envoie aussi un message fort aux États-Unis», lance-t-elle. 

«C'est aussi l'accumulation des changements législatifs, des politiques et des discours discriminatoires visant les personnes de genre divers qui nous a amenés à prendre cette décision.»
- Helen Kennedy, directrice générale d'Égale Canada

Les douanes américaines ont déjà indiqué que les gens entrant aux États-Unis doivent apporter la documentation appropriée. Les passeports valides avec le genre X détenus par des «Américains seront vérifiés tout comme avant le décret de M. Trump. 

À VOIR ÉGALEMENT | Décret de Trump sur les genres: les communautés trans et non binaire du Québec replongent dans l’angoisse

Le protocole s'applique-t-il aux Canadiens entrant aux États-Unis munis d'un passeport avec le genre X ? Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis répond que tout document non américain doit être délivré par une autorité gouvernementale légitime et que l'individu doit être le légitime détenteur dudit document. L'agence ajoute que «chaque individu sera traité conformément aux lois, procédures et politiques en vigueur aux États-Unis».

Égale ne participera pas sur place à la Commission de la condition de la femme de l'ONU qui se déroulera le mois prochain. L'organisation attend être présente aux activités virtuelles ou écrites, elle ne pourra pas développer ses réseaux qui sont essentiels, selon Mme Kenney, à la défense des personnes de genre divers.

«Ce n'est pas facile pour nous de taire notre voix de tout système qui nous laisse habituellement dans les marges de toute façon», dit Mme Kennedy.

Égale n'a pas mis en garde la communauté LGBTQ+ contre les voyages aux États-Unis, mais conseille aux Canadiens d'être bien au courant des règles qui sont en vigueur dans chaque État où ils pourraient ne pas obtenir les médicaments nécessaires dont ils ont besoin.

«Il y a aussi des lois très spécifiques qui ciblent les personnes transgenres. Les membres de notre communauté doivent en être conscients», souligne Mme Kennedy. Je ne suis pas prête à prendre le risque d'envoyer mon personnel dans cet environnement.

Sur son site internet, Affaires mondiales Canada mentionne que «certains États ont adopté des lois et des politiques qui pourraient affecter les personnes 2ELGBTQI+». L'American Civil Liberties Union dit avoir recensé 388 lois ou projets de loi anti LGBTQ + aux États-Unis.

Le comité de l'Assemblée des Premières Nations représentant les gens bispirituels et LGBTQIA+ mettra le sujet des voyages aux États-Unis sur son ordre du jour,  dit Duane Aucoin, coprésident du Conseil 2ELGBTQIA+ de l’APN.

Rainbow Railroad, une organisation torontoise qui aide les réfugiés LGBTQ+, a un bureau à New York. Le groupe a déclaré qu'aucun de ses employés ne sera contraint à se rendre aux États-Unis s'ils ne se sentent pas en sécurité.

Dylan Robertson
Dylan Robertson / La Presse canadienne