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Les républicains du Kentucky votent pour protéger les thérapies de conversion

ARCHIVE - Le Capitol du Kentucky vu de l'extérieur, le 7 avril 2021, à Frankfort.
ARCHIVE - Le Capitol du Kentucky vu de l'extérieur, le 7 avril 2021, à Frankfort.

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Associated Press
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Les législateurs républicains du Kentucky ont adopté une mesure visant à maintenir les thérapies de conversion pour les jeunes LGBTQ+ dans le cadre d'un projet de loi qui interdirait également l'utilisation des fonds Medicaid pour payer les soins de santé visant à affirmer le genre des résidants transgenres du Kentucky. 

Le vote à la Chambre s'est tenu tard vendredi, à moins d'une heure avant minuit, l'heure de tombée pour que la législature à majorité républicaine adopte des projets de loi et conserve sa capacité à passer outre les veto du gouverneur de l'État. Le projet de loi a été adopté après que la version du Sénat, qui interdisait l'utilisation de Medicaid, a été acceptée par la Chambre.

La thérapie de conversion est une pratique scientifiquement discréditée qui consiste à utiliser la thérapie pour « convertir » les personnes LGBTQ+ à l'hétérosexualité ou aux attentes traditionnelles en matière de genre.

Les législateurs républicains ont voté pour supprimer les restrictions imposées par le gouverneur démocrate Andy Beshear l'année dernière sur cette pratique. M. Beshear avait interdit l'utilisation des fonds publics pour financer ces thérapies controversées sur les mineurs par voie de décret, affirmant que ce geste était nécessaire pour protéger les enfants. Ce décret demandait aux conseils des ordres professionnels de réfléchir à l'adoption de politiques strictes sanctionnant toute personne reconnue coupable d'avoir fait subir une thérapie de conversion à des mineurs.

La mesure votée vendredi et dénoncée par M. Beshear a franchi les deux chambres avec des marges suffisantes pour passer outre un veto. Les législateurs examineront les veto lors de la clôture de la session de cette année fin mars.

Chris Hartman, directeur exécutif de la Fairness Campaign, un groupe de défense des droits des personnes LGBTQ+ établi dans le Kentucky, a déclaré qu'il s'agissait de l'un des projets de loi les plus «honteux» de l'histoire du Kentucky.

La députée démocrate Lisa Willner a condamné ces thérapies, les qualifiant de «pratiques discréditées, dangereuses et favorisant le suicide».

David Walls, directeur exécutif de Family Foundation, un groupe socialement conservateur, a affirmé qu'il s'agit d'une réaction nécessaire contre le décret signé par M. Beshear, que M. Walls a qualifié d'attaque contre la liberté d'expression et la liberté religieuse. 

Sachant qu'ils disposaient des voix nécessaires à l'adoption de la loi, les membres républicains de la Chambre ont peu commenté le projet de loi vendredi soir. Son principal auteur, le député David Hale, a fait valoir que les familles devraient avoir accès aux soins de santé mentale de leur choix et que cette loi protégerait les professionnels de la santé mentale et les institutions contre la discrimination lorsqu'ils fournissent des services de conseil. 

Un débat à l'échelle du pays

Le débat sur le Kentucky s'inscrit dans le cadre de la bataille nationale sur les droits des personnes LGBTQ+. La Cour suprême examinera une affaire récente du Colorado pour décider si les États et les collectivités locales peuvent appliquer des lois interdisant les thérapies de conversion pour les enfants LGBTQ+.

M. Beshear, qui est largement considéré comme un candidat potentiel à la Maison-Blanche en 2028, a critiqué jeudi dernier le projet de loi visant à annuler son décret contre les thérapies de conversion.

«La thérapie de conversion a été discréditée par toutes les grandes organisations médicales qui s'y sont intéressées, a déclaré le gouverneur. Elle augmente considérablement les risques de suicide chez les jeunes LGBTQ+. C'est l'équivalent de la torture, et nous ne devrions pas permettre que cela se produise ici, dans notre État. Ce sont des enfants de Dieu qui méritent notre protection.»

En ce qui concerne la partie du projet de loi relative à Medicaid, M. Beshear a affirmé que les décisions médicales devraient être laissées à l'appréciation d'experts en soins de santé. 

«Nous ne déterminons pas les soins de santé d'une personne en fonction de la politique du jour», a-t-il ajouté.

Vendredi, les républicains de la Chambre des représentants ont également adopté définitivement un projet de loi ciblant les quelques dizaines de personnes transgenres incarcérées dans le Kentucky. Cette mesure leur interdirait d'accéder à des soins d'affirmation de genre. Ce projet de loi a également été transmis au gouverneur.

Les partisans du projet de loi ont admis faire une distinction claire entre les traitements médicaux essentiels et les procédures électives. Les détenus continueront de recevoir des soins médicaux pour des conditions légitimes, ont-ils précisé, mais l'État ne financera pas ce qu'ils appellent les traitements facultatifs de transition de genre.

«L'idée que les contribuables de l'État devraient payer la facture des traitements de transition de genre de n'importe quel individu, mais surtout de ceux qui ont causé du tort à notre État, est scandaleuse», a affirmé M. Walls.

M. Hartman, quant à lui, est d'avis que le refus de prescrire des médicaments aux détenus transgenres, sous prétexte d'économiser de l'argent des contribuables, est cruel et inconstitutionnel.

Dans un discours prononcé vendredi, la députée démocrate Sarah Stalker a déclaré que les législateurs auraient dû consacrer leur temps à des questions essentielles, telles que l'emploi, les soins de santé, l'éducation publique et le logement abordable, au lieu de « continuer à s'en prendre à de si petites communautés d'individus qui sont déjà vulnérables ».

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