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Pour le chef du PCQ, le conservatisme est «rendu ailleurs» au Québec. «Je suis le premier chef d’un parti conservateur au Canada, que ce soit au provincial ou au fédéral, qui est ouvertement gai.»
En route vers les élections provinciales du 3 octobre 2022, Noovo Info s’entretient avec les chefs des principaux partis pour discuter de leurs idées, leurs programmes et leurs solutions aux principaux enjeux qui touchent les Québécoises et Québécois.
C’est au tour de l’ex-animateur de radio et chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, de s’entretenir avec les animateurs des bulletins Noovo Le Fil, Marie-Christine Bergeron et Michel Bherer.
Ont notamment été abordés les sujets de la réduction de l’État, sa vie privée ainsi que le retour de la «grogne» au Salon bleu.
À VOIR | Les chefs en entrevue sur Noovo Info
Éric Duhaime soutient qu’un éventuel gouvernement conservateur ne couperait pas nécessairement dans les services publics, comme le voudrait un conservatisme plus «traditionnel».
On vise plutôt un ralentissement des dépenses de l’État. «On veut tout d’abord couper le financement aux multinationales», soutient le politicien de 53 ans qui écorche les mesures caquistes. «Le ministre de l’Économie qui distribue des milliards aux entreprises, j’estime qu’il faut mettre un terme à tout ça», enchaîne Éric Duhaime.
Ce dernier veut aussi s’assurer de la nécessité de remplacer les employés qui partent pour la retraite. «On ne veut pas couper de poste», assure Duhaime qui désire ultimement réduire le gabarit de l’État. «On ne veut pas réduire les services au citoyen, mais la taille de la bureaucratie», précise-t-il.
«Ça fait 30 ou 40 ans que les gouvernements achètent la prochaine élection en hypothéquant l’avenir de la prochaine génération […] Pour moi l’équité intergénérationnelle est très importante», indique l’aspirant premier ministre. «On a pour la première fois de notre histoire une génération qui va vivre plus pauvre que ses parents et ce n’est pas parce qu’il y a eu un cataclysme. C’est parce qu’on a planifié ça pour acheter des votes», ajoute-t-il. «Ce clientélisme-là me pue au nez».
Éric Duhaime déplore que les milliers de personnes qui ont manifesté contre les mesures sanitaires n’aient pas eu de représentant à l’Assemblée nationale. «C’est pour ça que je suis revenu en politique», rétorque le leader du PCQ après avoir confirmé qu’il ne préconisera jamais la violence pour faire valoir ses idées.
«Il y a eu un gros déficit démocratique au Québec ces dernières années. De faire rentrer des députés conservateurs au Salon bleu fera «diminuer la pression», croit Éric Duhaime qui prévoit que plusieurs conservateurs feront leur entrée à l’Assemblée nationale cet automne.
«On préfère que ces gens-là [les manifestants] aient voté le 3 octobre plutôt que manifester tout le temps et d’être en rogne. Il faut être capable de canaliser cette grogne et la transformer en quelque chose de positif. On appelle ça la démocratie.»
«Les troupes conservatrices sont dans la cour des grands», se félicite le chef Éric Duhaime qui qualifie déjà le parcours de sa formation politique de victoire.
Éric Duhaime ne s’en cache pas : il est un adepte de la liberté de conscience et de parole. Ceci étant, des «lignes directrices» s’appliquent au sein du parti conservateur et certains propos ne seront pas tolérés.
On apprenait il y a quelques jours que le candidat conservateur dans la circonscription de Laval-des-Rapides a remis en doute la théorie de l’évolution.
S’il peut «faire ce qu’il veut» dans sa vie privée ou son milieu religieux, aucun candidat ne peut faire la promotion de telles idées lorsqu’il représente le parti mené par Éric Duhaime.
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«Le Québec n’est pas conservateur», lance celui qui a été à l’emploi de Radio X de nombreuses années. «On va se le dire, nous sommes une société ouverte et tolérante […] Je ne pense pas qu’il y ait un conservatisme social au Québec. Mon conservatisme à moi est économique», observe M. Duhaime. Ce dernier réitère qu’il milite pour une réduction des pouvoirs de l’État et une plus grande «liberté» pour les Québécois et Québécoises.
Éric Duhaime, qui se dit par ailleurs le premier chef d’un parti conservateur sur la scène nationale ou fédérale ouvertement gai, a effectué une rare sortie publique avec son conjoint François. «J’étais plus nerveux de voir mon chum à mes côtés que de présenter nos politiques économiques à des centaines de convives du milieu d’affaires montréalais», affirmait ce dernier il y a quelques jours lors d’un passage dans la métropole.
Cette nervosité, relate-t-il lors de l’entrevue, a été générée par «l’effort» que M. Duhaime demandait à son conjoint d’effectuer et non par l’orientation sexuelle du leader du PCQ.
De nature «discrète et réservée», le conjoint du chef conservateur lui avait déjà spécifié qu’il ne désirait pas être «visible» lors de la campagne.
M. Duhaime n’est par ailleurs pas étonné que ça soit au Québec où un homme homosexuel a été élu à la tête d’un parti de droite. «Les mentalités sont ailleurs […] Je n’ai pas rencontré un seul électeur qui m’a dit qu’il ne voterait pas pour moi parce que j’étais gai», rapporte-t-il.
Même si la plateforme conservatrice prévoit un arrêt des subventions des Centres de la petite enfance (CPE), Éric Duhaime estime qu’ils pourront continuer d’exister.
Ce dernier plaide pour une transition qui laisserait une plus grande place aux garderies en milieu privé qui, selon le candidat de la circonscription de Chauveau, ont 30 000 places disponibles.
Ainsi, le chef conservateur propose de verser un «bon de garde» de 200 $ par semaine à tous les parents qui pourront choisir leur service de garde, selon ses tarifs, sa proximité, les services qu’il offre.
«Au lieu que l’argent aille directement du gouvernement aux CPE, on veut que l’argent aille aux parents qui lui le donnera au CPE» explique l’ex-chroniqueur qui estime que les CPE pourront continuer à exister avec ce mode de financement. Rappelons qu’environ 52 000 enfants attendent toujours d’obtenir une place en service de garde au Québec.
En rafale
Son meilleur adversaire : le cynisme
Son pire ennemi : lui-même
Souverainiste ou fédéraliste : Fédéraliste
Pour aller prendre un café, Trump ou Biden : Ni un ni l’autre