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La session parlementaire qui s'est achevée aura été particulièrement éprouvante non seulement pour le premier ministre François Legault, mais pour ses piliers, Geneviève Guilbault et Simon Jolin-Barrette.
La session parlementaire qui s'est achevée aura été particulièrement éprouvante non seulement pour le premier ministre François Legault, mais pour ses piliers, Geneviève Guilbault et Simon Jolin-Barrette.
Les deux ministres ont été empêtrés dans plusieurs controverses au cours des derniers mois, et le premier ministre a tenu à les défendre lors d'une conférence de presse pour faire le bilan de la session, vendredi.
Fiasco à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), abandon du projet phare de troisième lien autoroutier Québec-Lévis, Mme Guilbault s'est retrouvée au cœur des ratés de son gouvernement.
La vice-première ministre et ministre des Transports a poussé l'audace jusqu'à jouer à un jeu de mots lors de l'étude des crédits, en mai dernier. Elle a par la suite dû s'excuser auprès de ceux qui trouvaient qu'elle avait manqué de jugement.
M. Jolin-Barrette a quant à lui nommé un ami à la magistrature, sans prendre le soin de signaler le potentiel conflit d'intérêts. Il a modifié le financement du Conseil de la magistrature, ce qui n'a qu'alimenté son conflit avec la juge en chef Lucie Rondeau.
«On ne peut pas (...) dire: "Je vais siéger moins de jours, vous n'allez pas contrôler mes budgets"», a notamment déclaré François Legault au sujet de la responsabilité de la juge Rondeau de faire fonctionner le système de manière «efficace».
M. Legault en a profité pour affirmer, devant ses deux ministres pressentis à sa succession, qu'il n'a aucune intention d'abandonner la chefferie de son parti, la Coalition avenir Québec (CAQ), dans un avenir rapproché.
«J'ai l'intention de rester encore longtemps. (...) Il est beaucoup trop tôt pour parler de relève», a-t-il lancé.
Le premier ministre a par ailleurs affirmé avoir tenu 90 % de ses promesses électorales. Il a dit comprendre que l'abandon du troisième lien décevait «des députés et des citoyens», mais la décision s'imposait, selon lui, à la lumière des nouvelles études.
Fier de ses actions en matière de langue française, et encouragé par le développement de la filière batterie, M. Legault a également vanté le dépôt des projets de loi 15 et 23 qui réorganisent les réseaux de la santé et de l'éducation.
Il a glissé un mot sur les négociations des conventions collectives dans le secteur public, en disant s'attendre à un «automne chaud», puisque les syndicats auront le droit de grève. «Reposez-vous» cet été, aurait-il dit à ses 89 députés.
La hausse de 30 000 $ du salaire des députés, votée en toute fin de session, n'aurait pas d'impact sur les négociations, selon lui.
«Écoutez, dans la dernière négociation, on a augmenté de façon exceptionnelle le salaire des enseignants, des éducatrices et des préposés aux bénéficiaires. (...) Des fois, il faut qu'il y ait des groupes qui aient un rattrapage», a-t-il rappelé.
La session aura également vu le premier ministre renouer avec la gestion de crise. En plus de la tragédie dans une garderie à Laval, et des piétons happés à Amqui, M. Legault a dû gérer les inondations à Baie-Saint-Paul et maintenant, les incendies de forêt.
Voyez le compte-rendu de Simon Bourassa dans la vidéo ci-dessous:
D'ailleurs, les partis d'opposition ont salué, vendredi, les diverses interventions du premier ministre sur le terrain.
«Je suis capable de reconnaître que, quand les populations sont en détresse, (...) François Legault a cette bonne habitude de se déplacer et d'aller voir le monde», a déclaré le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois.
«Ce que je souhaite, c'est qu'il soit aussi à la hauteur de sa deuxième responsabilité comme chef d'État, pas seulement d'être là quand ça va mal, mais de travailler avec les autres pour prévenir les prochaines crises», a-t-il ajouté.
QS estime que le gouvernement Legault n'en fait pas assez en matière d'adaptation aux changements climatiques, tandis que le Parti libéral du Québec (PLQ) accuse les caquistes d'être «brouillons» dans leurs politiques et actions.
«L'équipe libérale a fait ressortir, par toutes ses interventions, la vraie nature de la CAQ: un gouvernement brouillon, pas fiable, qui brise ses promesses. Notre constat est clair, ça va mal partout», a déploré le leader parlementaire du PLQ, Monsef Derraji.
De son côté, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a accusé François Legault de se comporter «exactement comme Jean Charest» et de passer «toutes ses énergies à éteindre notre projet de société».
Il a promis que le Parti québécois continuerait sa «remontée» dans les prochains mois.
Avec les informations de Simon Bourassa pour Noovo Info