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Le Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI) annonce qu’une nouvelle directrice, Lyson Dompierre, remplace l’actuel directeur pour une durée indéterminée.
Dans la controverse entourant une enseignante qui hurlait après ses élèves de première année à l’école primaire des Grands-Vents, le Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI) a annoncé mercredi matin avoir remplacé la direction actuelle de l’établissement.
Ainsi, Lyson Dompierre occupe dès maintenant les fonctions du directeur Éric Campeau à la tête de l’institution scolaire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, et ce, pour une durée indéterminée.
«Visiblement, le lien de confiance est rompu entre les parents et l’école. Nous avons la responsabilité de restaurer le climat pour assurer à nos élèves et à notre personnel un milieu de vie sain et sécuritaire. En parallèle, des enquêtes administratives et policières sont ouvertes et doivent être menées dans des conditions optimales. Dans ce contexte, et sans faire le procès de qui que ce soit, il nous apparaît opportun d’apporter des changements rapidement. La nouvelle directrice choisie dispose de l’expérience et du recul nécessaire pour gérer l’établissement et restaurer la confiance avec les parents et les élèves», a fait savoir Nathalie Joannette, directrice générale du CSSMI, dans un communiqué.
Dès mercredi matin, la page web de l’équipe-école de l’école des Grands-Vents n’était plus accessible.
La décision du CSSMI a d'ailleurs été saluée par des parents.
«Mais je m'attends à beaucoup plus, a répliqué le père d'un élève de première année. J'espère que d'autres décisions seront prises, car ça fait trop longtemps que ça dure et j'aimerais qu'on puisse aller au fond de l'histoire.»
Un père d'une élève de cinquième année ajoute que sa fille entendait les cris de l'enseignante depuis sa classe. Le tout durerait depuis plusieurs mois.
«Pourquoi on n'a pas intervenu dès que nous avons entendu ces cris?» s'est demandé le père de famille. «Il y a des classes voisines et d'autres enseignants à proximité. Pourquoi ils n'ont pas avisé le directeur?»
En fin d’avant-midi, mercredi, le CSSMI a fait savoir qu’il n’accorderait aucune entrevue à propos de sa décision, communiquée par courriel aux parents des élèves qui fréquentent l’école des Grands-Vents.
«Les enquêtes suivent leur cours et tous les efforts nécessaires sont mis en oeuvre pour restaurer un climat sain et de confiance à l’école», a déclaré la conseillère en communication Mélanie Poirier.
Selon la spécialiste en éducation Claudine Potvin, des dizaines de responsables au sein de l'école se sont tues et ont décidé de ne pas dénoncer le comportement de l'enseignante.
«C'est une loi de l'Omerta qui a continué d'année en année», a-t-elle déploré.
Mme Potvin ajoute que, se faire crier dessus dès le plus jeune âge peut entraîner des «séquelles bien plus grandes» qu'avec d'autres groupes d'âge.
«Que ce soit au primaire, au secondaire ou au collégial, ce n'est pas du tout un modus oprerandi lorsqu'on enseigne», a-t-elle expliqué. La spécialiste en éducation conseille aux parents d'élèves de la classe en question de consulter un psychologue spécialisé.
De son côté, le Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides, qui représente l’enseignante suspendue depuis lundi, n’avait pas encore retourné l’appel de La Presse canadienne.
Interpellé par les journalistes à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui aussi resté muet sur la décision du CSSMI de remplacer la direction de l’école.
Le CSSMI rappelle qu’une équipe de soutien psychologique est présente à l’école depuis mardi pour accompagner les élèves et le personnel scolaire après que des enregistrements compromettants de l’enseignante, cumulant 25 années d’expérience, ont été diffusés dans les médias.
On pouvait clairement entendre la dame crier et hurler en classe en invectivant ses élèves de première année.
Une enquête a été déclenchée par le CSSMI, puis une autre est menée par le service de police municipal après que des allégations de violence physique eurent été portées à l’endroit de l’enseignante.
Mardi, le premier ministre du Québec, François Legault, a qualifié d’épouvantable d’entendre l’enseignante crier sur la bande sonore. À l’instar de son ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, il s’est réjoui de voir l’enseignante suspendue et que des enquêtes aient été déclenchées.
En période de questions à l’Assemblée nationale, mardi, la porte-parole libérale en matière d’éducation, Marwah Rizqy, a indiqué détenir des informations à savoir que «le centre de services scolaire, l’avocat ainsi que les ressources humaines savent minimalement depuis janvier pour les violences verbales et des voies de fait».
«Cette malheureuse situation démontre l’importance de dénoncer tout comportement de violence», notait mercredi le centre de services scolaire, qui rappelle l’existence d’un processus de plaintes sur son site internet.
«La sécurité et le bien-être des enfants sont notre priorité», réitérait l’organisation à la toute fin de son communiqué.