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Société

Polytechnique Montréal reçoit un don de 50 M$ pour stimuler l'innovation

Grâce à l'homme d'affaires et philanthrope québécois Pierre Lassonde...

Pierre Lassonde prononce un discours lors d'une annonce, à Québec, le jeudi 2 décembre 2021. L'homme d'affaires et philanthrope québécois, qui fait un don de 50 millions $ à une université montréalaise pour la création d'un institut dédié à l'innovation de rupture, affirme qu'il n'a jamais été aussi important d'investir dans les talents locaux. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Pierre Lassonde prononce un discours lors d'une annonce, à Québec, le jeudi 2 décembre 2021. L'homme d'affaires et philanthrope québécois, qui fait un don de 50 millions $ à une université montréalaise pour la création d'un institut dédié à l'innovation de rupture, affirme qu'il n'a jamais été aussi important d'investir dans les talents locaux. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Sidhartha Banerjee
Sidhartha Banerjee / La Presse canadienne

L'homme d'affaires et philanthrope québécois Pierre Lassonde, qui fait un don de 50 millions $ à une université montréalaise pour la création d'un institut spécialisé dans les innovations de rupture, affirme qu'il n'a jamais été aussi important d'investir dans les talents locaux.

Le don de Pierre Lassonde à Polytechnique Montréal, qui a été officiellement annoncé lundi, intervient alors que le Canada se trouve au cœur d'une guerre tarifaire avec les États-Unis, son principal partenaire commercial et allié.

M. Lassonde estime que le Canada s'était habitué à sa dépendance envers les États-Unis, une relation que le président américain Donald Trump a complètement bouleversée depuis son arrivée au pouvoir en janvier.

Diplômé de Polytechnique et expert en mines et métaux précieux, M. Lassonde préside le conseil d'administration de l'école. Son nom de famille orne déjà plusieurs pavillons de l'établissement grâce à des dons antérieurs. L'école de génie, affiliée à l'Université de Montréal, a décrit ce don de 50 millions $ comme le plus important de son histoire. «L'argent comme tel ne signifie rien, c'est ce qu'on fait avec qui est important. Quand tu changes la vie de milliers de personnes pour le mieux, c'est un legs qui va durer pour l'éternité», a déclaré le philanthrope à La Presse Canadienne.

Pierre Lassonde a expliqué que l'idée lui est venue en parcourant les laboratoires et en discutant avec les professeurs et les étudiants. Il a décelé un potentiel inexploité, dû en partie au manque de fonds.

Il a indiqué que ce don doit servir à «faire de la recherche fondamentale» qui va être «capable de changer les données dans certains domaines».

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L'innovation de rupture est un processus par lequel un nouveau produit ou service, souvent de conception plus simple ou moins sophistiquée, cible initialement un marché spécifique, puis remplace progressivement, voire à terme, le produit existant.

M. Lassonde espère également inciter d'autres personnes à fournir les moyens financiers nécessaires pour contribuer à la création de projets d'avenir. Bien que les Québécois aient commencé, au cours des dernières décennies, à investir davantage dans l'enseignement supérieur, il estime qu'il est possible d'en faire davantage.

Selon lui, un problème récurrent dans les universités canadiennes est qu'elles ne possèdent pas le modèle philanthropique des universités américaines.

«Si on veut turbocharger les dix prochaines années, la meilleure façon de faire ça, c'est avec la philanthropie, a fait valoir M Lassonde. C'est d'aller chercher des montants d'argent qu'on peut, à ce moment-là, utiliser pour attirer les meilleures têtes du monde entier.»

Oussama Moutanabbir, professeur à Polytechnique, a indiqué que le nouvel institut se concentrera principalement sur le développement de technologies pour répondre aux problèmes immédiats.

M. Moutanabbir a cité l'exemple de l'imagerie médicale et du cancer: développer une technologie permettant de détecter les premiers petits amas de cellules tumorales apparaissant dans l'organisme et de tester le plus grand nombre de patients possible.

La technologie actuelle nécessite l'exposition aux rayons X à forte dose pour les personnes vulnérables. L'idée est donc de créer un nouvel outil plus petit et utilisable avec une exposition beaucoup plus faible. Cela implique de repartir de zéro.

Être tourné vers l'avenir signifie également investir dans les jeunes esprits, a soutenu M. Moutanabbir.

M. Lassonde s'est dit préoccupé par les récentes mesures limitant le nombre d'étudiants internationaux venant au Québec. Le mois dernier, la province a annoncé qu'elle délivrerait 20 % de certificats d'admission de moins aux étudiants étrangers cette année par rapport à l'année dernière.

Il a souligné que les deux tiers des candidats au doctorat à Polytechnique sont des étudiants internationaux et qu'il n'y a pas assez de Québécois pour répondre à la demande.

Sidhartha Banerjee
Sidhartha Banerjee / La Presse canadienne