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Société

Des professionnels de la santé de l'Est de Montréal moins rémunérés pour les visites à domicile

«Avant, je pouvais voir trois ou quatre patients, maintenant, j'en vois un ou deux.»

Sylvain Savoie
Sylvain Savoie
Olivia O'Malley
Olivia O'Malley / CTV News

Depuis un mois, Sylvain Savoie, nutritionniste et diététicien au CLSC de Saint-Léonard, prend le bus pour se rendre chez ses patients au lieu d'utiliser sa voiture, car il est moins bien rémunéré qu'auparavant.

Il explique que son trajet est environ deux fois plus long et qu'il voit donc moins de patients chaque jour.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

«Avant, je pouvais voir trois ou quatre patients, maintenant, j'en vois un ou deux», explique M. Savoie.

Le CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal a envoyé une lettre à M. Savoie plus tôt cette année. Elle stipule qu'à compter du 31 mars, «l'utilisation d'un véhicule personnel n'est plus une exigence liée à votre poste».

Cette mesure touche environ 350 employés travaillant comme diététiciens, physiothérapeutes et ergothérapeutes qui effectuent des visites à domicile.

Le syndicat qui représente ces employés affirme que s'ils continuent à utiliser leur voiture pour le travail, ils seront moins bien rémunérés qu'auparavant. Désormais, le stationnement n'est plus pris en charge et ils ne seront pas remboursés pour leur prime d'assurance automobile.

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«Ils peuvent toujours décider de prendre leur propre véhicule. Donc, dans un sens, ils paieront pour travailler», a affirmé Sonia Bureau, vice-présidente du Syndicat des techniciens et professionnels du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal.

Mme Bureau affirme que la régie régionale de la santé lui a dit que cette mesure permettrait d'économiser 200 000 dollars par an. Cependant, si les employés prennent l'autobus, les articles plus lourds sont envoyés par taxi, ce qui coûte 50 dollars par trajet.

Paul Brunet, président du Conseil québécois pour les droits des patients, estime qu'il s'agit là d'une mesure d'économie au détriment des patients, au lieu de mesures réelles de réduction des coûts, comme la suppression de postes de cadres.

«Le gouvernement du Québec a embauché plus de 4 000 cadres dans le système de santé au cours des cinq dernières années», a indiqué M. Brunet.

Le CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal a refusé la demande d'entrevue de CTV News, mais a déclaré dans un communiqué : «Tout employé dont le titre de poste ne mentionne plus "véhicule requis" peut continuer à utiliser sa voiture personnelle et sera remboursé sur la base du kilométrage réel parcouru. » Il a ajouté : «Ces changements n'ont aucune incidence sur les soins et les services publics.»

M. Savoie soutient que cela a bel et bien un impact sur les soins aux patients, surtout s'il passe plus de temps dans les transports et moins de temps avec les personnes qui ont besoin de son aide.

Olivia O'Malley
Olivia O'Malley / CTV News