Début du contenu principal.
Il s’est exprimé au sommet sur la paix en Ukraine, dimanche matin, qui réunit les représentants de 90 pays en Suisse.
Le premier ministre Justin Trudeau estime que la Russie doit être tenue responsable «de l’élément de génocide» qu’elle commet en enlevant des milliers d’enfants ukrainiens de leur maison et en essayant d'effacer leur identité ukrainienne.
Il s’est exprimé ainsi lors du sommet sur la paix en Ukraine, dimanche matin, qui réunit les représentants de 90 pays en Suisse, et qui vise à susciter des discussions sur la voie vers la fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Une déclaration commune signée par la majorité des participants a appelé à ce que «l'intégrité territoriale» de l'Ukraine soit la base de tout accord de paix, mais M. Trudeau a mis l'accent sur les enfants ukrainiens enlevés dans le conflit.
En conférence de presse par la suite, M. Trudeau a indiqué qu’ils ont discuté de la nécessité que la Russie «s’engage sur le fait» qu’elle a enlevé près de 20 000 enfants ukrainiens au cours de la guerre, précisant que cela équivaut à un élément de génocide et qu’il s’agit d’un «colonialisme pur».
M. Trudeau n’a pas utilisé ce terme lorsqu’on lui a posé des questions sur les allégations selon lesquelles Israël commettrait un génocide à Gaza.
Le premier ministre a participé à la conférence de presse de clôture aux côtés de la présidente suisse, Viola Amherd, du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, du président chilien, Gabriel Boric, et du président ghanéen, Nana Akufo-Addo.
«Dans les mois à venir, le Canada a l'intention d'accueillir une réunion des ministres des Affaires étrangères pour faire avancer les travaux sur le coût humain de cette guerre», a annoncé M. Trudeau lors de son allocution.
Plus tôt dans la journée, à la demande du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le premier ministre du Canada a coprésidé une séance avec la Norvège sur la dimension humaine de la guerre, qui touche les prisonniers de guerre, les détenus civils et les enfants déportés.
En l'absence de la Russie, l'évènement est largement considéré comme un effort symbolique de Kyiv pour rallier la communauté internationale à la cause de l’Ukraine.
Les participants ont dû faire face à un équilibre délicat, beaucoup critiquant la Russie pour avoir enfreint le droit international tout en couvrant leurs positions pour laisser la porte ouverte à Moscou pour participer à de futurs pourparlers de paix qui pourraient un jour mettre fin au conflit.
Plusieurs dirigeants présents au sommet ont également souligné l’importance du respect du droit international partout dans le monde.
Le président chilien Gabriel Boric a établi des parallèles entre les guerres en Ukraine et à Gaza lors de la plénière d’ouverture samedi.
«Nous croyons fermement que cette situation représente une grave violation du droit international et des droits de l’Homme, les mêmes principes que nous devons dire qui sont ignorés par le gouvernement israélien à Gaza», a-t-il déclaré.
Alors que la Cour internationale de justice entend l’allégation de génocide contre Irsaël portée par l’Afrique du Sud, le premier ministre Trudeau a hésité à utiliser le terme pour décrire la situation à Gaza.
«Nous continuons de suivre les institutions internationales que nous avons. Nous continuons de regarder le travail accompli avec la CPI (Cour pénale internationale) et la CIJ (Cour internationale de justice). Le Canada appuie le droit international et il le fera toujours», a-t-il dit.
Dans leur communiqué commun, les 84 participants au sommet affirment que «la Charte des Nations Unies, qui inclut les principes de respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de tous les États, peut et servira de base pour parvenir à une paix complète, juste et durable en Ukraine».
Plusieurs pays présents n'ont pas signé le communiqué, notamment l'Inde, l'Arabie saoudite et l'Afrique du Sud.
Le document déclare que toute menace d'armes nucléaires dans la guerre contre l'Ukraine est «inadmissible».
Les signataires ont également soutenu que la sécurité alimentaire ne devait pas être transformée en arme, que tous les prisonniers de guerre devaient être libérés dans un échange complet et que tous les enfants déportés devaient être renvoyés en Ukraine.
Ils ont également reconnu que «parvenir à la paix nécessite l'implication et le dialogue entre toutes les parties».
Le Canada a aussi annoncé une enveloppe de 52,4 millions $ pour aider l'Ukraine. L'argent sera destiné à une série d'initiatives, notamment le soutien aux personnes enlevées ainsi qu'aux survivants de crimes de guerre et de violences sexuelles.
En février dernier, un comité de l’ONU avait conclu qu’il existait des preuves de l’expulsion forcée d’enfants ukrainiens par la Russie.
Il cite les chiffres du gouvernement ukrainien selon lesquels quelque 20 000 enfants ont été transférés de leur foyer. Bragi Gudbrandsson, vice-président du comité, ajoute qu'il est difficile de déterminer des chiffres exacts.
Il a déclaré que la Russie avait nié ces accusations. Le comité a également fait part de ses inquiétudes quant à l'octroi de la citoyenneté russe à ces enfants ukrainiens expulsés.
Justin Trudeau revient à Ottawa dimanche après-midi, concluant un voyage international de cinq jours qui comprenait le sommet des dirigeants du G7 en Italie.
Avec des informations de The Associated Press