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«L'une de mes forces, c'est de provenir d'un milieu différent avec des repères qui sont différents dans une région éloignée. (...) C'est là où il faut aller, QS, pour continuer de grandir», insiste-t-elle.
Émilise Lessard-Therrien invite les délégués de Québec solidaire (QS) qui choisiront en novembre la prochaine co-porte-parole du parti à «essayer autre chose».
«Là, on plafonne, donc il va falloir essayer autre chose, et je pense que la carte ruralité, c'est ce qu'elle va permettre», a plaidé en entrevue l'ex-députée abitibienne et candidate au poste de porte-parole.
«L'une de mes forces, c'est de provenir d'un milieu différent avec des repères qui sont différents dans une région éloignée. (...) C'est là où il faut aller, QS, pour continuer de grandir», insiste-t-elle.
La mère de famille et candidate déchue dans Rouyn-Noranda—Témiscamingue fait de la souveraineté alimentaire sa priorité à travers laquelle elle compte «redonner du rêve» aux Québécois, comme l'avait fait à l'époque le projet de nationalisation de l'hydro-électricité.
«C'était pour donner de la marge de manoeuvre au Québec, mais aussi pour sortir les gens qui habitaient dans les bouts de rangs de la noirceur. Moi, c'est ça que je veux, (...) ramener un peu de lumière là où c'est beaucoup plus difficile.»
Pour encourager «l'occupation dynamique du territoire» — et lutter contre les changements climatiques — elle investirait dans l'agriculture locale et garantirait un marché aux petits producteurs en leur assurant, par exemple, l'accès à des abattoirs publics.
Elle créerait également un programme national d'alimentation dans les écoles, tel que recommandé par l'Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Et elle protégerait les terres agricoles de la spéculation foncière.
Ne pas prendre ces enjeux à bras-le-corps équivaut à condamner les régions du Québec à demeurer des «lieux propices à l'extraction», selon l'ancienne porte-parole de QS en agriculture.
Elle critique le choix du gouvernement Legault de miser sur la filière batterie. «On va venir siphonner les ressources naturelles sans nécessairement qu'il y ait toutes les retombées dans les régions là où les ressources vont être extraites», selon elle.
«La Coalition avenir Québec, c'est ça le projet de société qu'elle a à proposer aux Québécois. Mais les Québécois, on ne s'y retrouve pas. Ce projet-là, il va bénéficier à qui? Encore aux multinationales qui vont venir s'enrichir sur notre dos.»
À l'inverse, l'agriculture est un secteur «structurant», plaide Mme Lessard-Therrien, car il ne peut se «délocaliser» et «nous nourrit trois fois par jour». «C'est bon pour les gens en ville, les gens dans la ruralité, c'est bon pour tout le monde», ajoute-t-elle.
Alors que la course au porte-parolat bat son plein, Émilise Lessard-Therrien constate toutefois ne pas avoir les mêmes avantages que les autres.
«Je ne suis pas dans la même position que Christine (Labrie) ou Ruba (Ghazal) qui continuent d'être à l'Assemblée nationale, qui ont accès aux médias beaucoup et qui sont quand même porteuses de dossiers», affirme-t-elle.
Mme Lessard-Therrien bénéficie tout de même de l'appui du député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal, alors que Mme Ghazal est appuyée par les députés de Jean-Lesage et de Laurier-Dorion, Sol Zanetti et Andrés Fontecilla.
À voir également : Christine Labrie fait le plein d'appuis dans la course pour devenir co-porte-parole de QS
Christine Labrie, quant à elle, a reçu l'appui de quatre députés, soit Alexandre Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), Haroun Bouazzi (Maurice-Richard), Étienne Grandmont (Taschereau) et Guillaume Cliche-Rivard (Saint-Henri-Sainte-Anne).
Gabriel Nadeau-Dubois, Manon Massé et la whip de QS, Alejandra Zaga Mendez, ont indiqué qu'ils resteraient neutres d'ici le vote, qui se tiendra à la fin-novembre, à Gatineau.
Il y aurait un gros avantage à élire une co-porte-parole extraparlementaire, fait valoir en entrevue Mme Lessard-Therrien, qui envisage de pouvoir consacrer plus de temps au «terrain».
«Être avec les gens, les membres de QS, les associations, les mouvements sociaux pour bien incarner ce parti des urnes, de la rue et des rangs, (...) de ne pas être dans la bulle parlementaire, moi je vois plusieurs avantages.
«Ça va ajouter cette belle complémentarité-là comme QS a déjà eue au temps d'Amir Khadir et de Françoise David», affirme-t-elle.
Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole masculin de QS depuis 2017, sollicite un nouveau mandat. La nouvelle porte-parole féminine remplacera Manon Massé, qui reste députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.