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Les données du gouvernement canadien indiquent que les jeunes adultes accusent un retard par rapport aux autres groupes d'âge en ce qui a trait à la dose de rappel.
Banin Hassan dit qu'il n'y a qu'une seule raison pour laquelle elle envisagerait de recevoir une dose de rappel du vaccin contre la COVID-19.
«S'ils la rendent obligatoire et restreignent à nouveau les activités ou les voyages, je l'envisagerais parce que j'adore voyager», a déclaré la consultante de 27 ans, qui vit à Hamilton et qui a reçu ses deux premières doses du vaccin.
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«À part ça, rien ne pourrait me faire changer d'avis.»
Les données du gouvernement canadien indiquent que les jeunes adultes accusent un retard par rapport aux autres groupes d'âge en ce qui a trait à la dose de rappel. Environ 35% des personnes âgées de 18 à 29 ans ont reçu une troisième dose. Le nombre grimpe à 42% pour les 30 à 39 ans. En moyenne, 72% des Canadiens de 40 ans et plus ont reçu la leur.
Au Québec, le ministère de la Santé indique que 38 % des 18 à 39 ans ont reçu une troisième dose, contre 61% des 40 à 59 ans et 87% des 70 ans et plus.
Un médecin de Calgary qui a étudié la réticence à la vaccination dit qu'il n'est pas surpris que les jeunes adultes soient en retard.
«Même avant le rappel, avec la deuxième et la première dose, nous avons constaté une adhésion beaucoup plus faible dans le (groupe) des 25 ans par rapport à la communauté des plus de 65 ans», explique le Dr Jia Hu, qui dirige un groupe qui conseille sur la façon de augmenter l'adhésion.
Le Dr Hu est le PDG de la Coalition 19 à zéro, composée de médecins, d'infirmières, d'économistes et d'autres experts, qui visent à aider les gouvernements, les entreprises et les communautés à travers le Canada à renforcer la confiance envers les vaccins.
«Une des choses qui nous ont permis d'obtenir des taux de vaccination plus élevés dans la fourchette des 30 ans a été l'obligation vaccinale, car je ne pense pas qu'il y ait d'hésitation dans cette population (à propos des injections elles-mêmes)», a expliqué le Dr Hu. «Dans ce groupe d'âge, les gens sont moins préoccupés par le fait que la COVID puisse provoquer une maladie grave. L'obligation (vaccinale) leur permet de reprendre leur vie.»
Le partenaire de Mme Hassan, Humam Yahya, 28 ans, reconnaît les bienfaits des vaccins dans la réduction des maladies graves, mais remet en question la nécessité de continuer à se faire vacciner.
«Vous recevez un rappel tous les 8 ou 10 mois et il n'y a pas de date de fin», a-t-il observé. «Vous ne faites que prendre ces vaccins (...) et je suis sûr qu'ils ont de grands avantages, mais nous ne connaissons pas non plus les effets secondaires à long terme.
Il a raconté qu'il avait d'abord eu peur de contracter la COVID-19 parce qu'il souffre d'asthme.
«Je me suis beaucoup isolé. Mais ensuite, beaucoup d'amis ont contracté la COVID et leurs effets secondaires et ce qu'ils ont eu étaient loin de ce que je pensais que ce serait, alors j'ai perdu beaucoup de peur à ce moment.»
Mme Hassan ajoute que certains membres de sa famille éloignée sont décédés au début de la pandémie. Plus récemment, elle a observé des membres proches de sa famille et des amis qui ont contracté la COVID-19, mais avec des symptômes légers.
«Mon père souffre d'insuffisance rénale et il en est à sa quatrième dose. Je comprends parfaitement qu'il ait besoin de le faire, car sa santé est un peu plus compromise. Je l'encouragerais même à continuer à le prendre. Pour moi, je ne considère pas la COVID comme un grand risque à ce stade», a dit Mme Hassan.
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Elle et M. Yahya affirment que certains amis, en particulier des femmes, ont eu de mauvaises réactions au vaccin, donc le couple se méfie des trop nombreuses doses.
Liza Samadi, 25 ans, assistante en pharmacie à Hamilton, dit qu'elle n'a pas opté pour un rappel, car ce n'est pas obligatoire.
«J'ai été vraiment paresseuse», a-t-elle dit en riant.
«J'ai juste continué à retarder, mais j'ai fini par avoir la COVID (en janvier), alors je me suis dit: “OK, je suppose que je suis assez protégée pour l'instant, donc je n'ai pas besoin de l'obtenir.“» Mme Samadi dit que toute sa famille a eu la COVID-19 et qu'ils ne sont donc pas pressés d'aller chercher une dose de rappel. Ils iraient toutefois chercher une troisième dose si cela devenait obligatoire.
Le Dr Hu recommande «très très très fortement» à tous les Canadiens d'aller chercher la troisième dose, parce que la protection à deux doses diminue après environ six mois et que «le rappel vous ramène tout de suite (la protection)».
Il dit que même si la prise des doses de rappel chez les jeunes adultes est trop faible, il ne pense pas que les 18 à 29 ans atteints de COVID-19 submergeront les hôpitaux.
Mais il ajoute: «Est-ce que je pense que certains jeunes de 25 ans pourraient encore être hospitalisés et mourir?»
«Oui, je le pense.»