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Pour les manifestants, le compromis économique décidé par le gouvernement de Justin Trudeau est un pas en arrière et un geste de faiblesse face aux pressions russes.
Une centaine de manifestants se sont rassemblés dimanche dans le square Phillips, à Montréal, pour protester contre la décision d'Ottawa d'envoyer en Allemagne des pièces réparées d'un gazoduc russe, contrevenant ainsi à ses propres sanctions économiques.
Le pipeline Nord Stream 1, qui appartient à la société russe Gazprom, sert à acheminer du gaz naturel en Allemagne, qui est dépendante de la Russie pour son approvisionnement énergétique.
Pour les manifestants, le compromis économique décidé par le gouvernement de Justin Trudeau est un pas en arrière et un geste de faiblesse face aux pressions russes.
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«Notre communauté est profondément déçue par la décision du gouvernement du Canada de céder au chantage russe», a soutenu la présidente de l'Association étudiante ukrainienne de l'Université de Montréal, Zoya Shwec. Elle pense qu'il n'est toujours pas trop tard pour révoquer cette directive, qui selon elle va «permettre à la Russie de recevoir encore plus d'argent pour assassiner les Ukrainiens».
«Oui vous allez beaucoup entendre parler de l'économie, des turbines, du gaz naturel, mais n'oubliez jamais de mettre ça en contexte», a fait valoir le président de la branche québécoise du Congrès des Ukrainiens Canadiens, Michael Shwec, lors de l'événement. «L'histoire va juger chacun d'entre nous. L'histoire va demander ce que vous avez fait. Avez-vous soutenu une économie, ou avez-vous défendu des dizaines de milliers de vies?»
Le consul honoraire de l'Ukraine à Montréal, Eugene Czolij, a rappelé que la Chambre des Communes avait adopté à la fin avril une motion condamnant des «actes de génocide contre le peuple ukrainien». «On ne prévient pas et on ne punit pas des génocides en levant des sanctions, a-t-il dit. C'est le temps non pas de lever, mais d'ajouter des sanctions et de fournir les armes létales nécessaires à l'Ukraine pour qu'elle puisse assurer une zone d'exclusion aérienne et arrêter ainsi la tuerie de milliers de gens, y compris des bébés et des jeunes enfants.»
Les participants à la manifestation arboraient pour la plupart des drapeaux ukrainiens ou des pancartes critiquant la Russie.
C'est à Montréal qu'est située l'usine Siemens qui a réparé les turbines et obtenu la permission de les renvoyer, sans pénalité, en Allemagne, malgré les sanctions économiques imposées au régime de Vladimir Poutine pour son invasion de l'Ukraine.
Une seconde manifestation était aussi prévue dimanche à Ottawa.
Le président Volodymyr Zelensky a exprimé son mécontentement au premier ministre Justin Trudeau lors d'un entretien téléphonique dimanche.
À Ottawa, les députés conservateurs ont exigé vendredi que des ministres libéraux de premier plan expliquent la décision controversée lors d'une réunion spéciale du Comité des affaires étrangères la semaine prochaine.
Les libéraux ont accepté que la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, répondent aux questions.
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.
La vice-première ministre Chrystia Freeland a déclaré samedi, en marge d'une réunion des ministres des Finances du G20 à Bali, en Indonésie, que la décision du Canada de renvoyer les pièces réparées du gazoduc russe était difficile, mais nécessaire.
Le mois dernier, la Russie a réduit de 60 % les livraisons de gaz en Allemagne à partir de son gazoduc Nord Stream 1, invoquant des problèmes techniques liés aux turbines.
Le gouvernement canadien soutient avoir pris cette décision en attendant la transition pour limiter la dépendance énergétique de l'Europe envers la Russie.
"En l'absence d'un approvisionnement nécessaire en gaz naturel, l'économie allemande subira des difficultés très importantes, et les Allemands eux-mêmes risquent de ne pas pouvoir chauffer leurs maisons à l'approche de l'hiver", indiquait la semaine dernière le ministre Wilkinson.