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Le Cirque du Soleil se trouve dans une bien meilleure posture financière grâce à la relance de ses spectacles.
Le Cirque du Soleil se trouve dans une bien meilleure posture financière grâce à la relance de ses spectacles. L’entreprise québécoise est parvenue en mars à diminuer sa dette de 100 millions $ US et de la refinancer à des taux plus bas, malgré le resserrement monétaire des banques centrales.
La dette totale du Cirque du Soleil s’établit désormais à 550 millions $ US, l’équivalent d’un peu plus de 750 millions $ CAN. «C’est le plus bas niveau d’endettement des dernières années, souligne sa cheffe de la direction financière, Emmanuelle Leclerc-Granger, en entrevue. Ce refinancement va se traduire par des économies de frais d'intérêt qui sont quand même substantielles, mais ça va améliorer la situation financière du Groupe Cirque du Soleil.»
Avant la pandémie, le Cirque du Soleil avait accumulé une dette de près de 1 milliard $ US pour financer ses projets de croissance. La pandémie, qui a forcé l’industrie à baisser le rideau, avait poussé l’entreprise à la faillite.
En novembre 2020, Catalyst Capital Group a injecté 375 millions $ US pour renflouer les coffres de l’entreprise, mais il aura fallu attendre à l’été 2021 avant que l’assouplissement des mesures sanitaires permette la reprise des spectacles.
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Durement ébranlée par la pandémie, l’industrie du spectacle a finalement repris ses activités. Ce contexte plus favorable a permis au Cirque du Soleil d’obtenir un meilleur taux en refinançant sa dette. «Ça représente des économies de plus de 30 millions $ US annuellement», illustre Mme Leclerc-Granger.
Les conditions du refinancement incluent une facilité de crédit de 100 millions $ US. L’entreprise n’a pas l’intention d’utiliser ce crédit disponible, mais il lui procure une flexibilité, au besoin.
La cheffe des finances souligne que les agences de notation ont reconnu l’amélioration du bilan du Cirque du Soleil. Standard & Poor's a relevé la cote de l’entreprise à trois reprises.À B+, la dette du Cirque est toujours considérée comme spéculative, mais l’amélioration graduelle de sa cote démontre que sa situation financière suit la bonne trajectoire.
L’éclipse pandémique n’a pas fait ombrage à la popularité du Cirque du Soleil. Le retour des spectateurs sous le chapiteau lui a permis de renouer avec la rentabilité. L’entreprise engrange plus de liquidités qu’elle n’en dépense depuis les cinq derniers trimestres consécutifs, affirme Mme Leclerc-Granger.
Les taux d’occupation sont encore «un peu en deçà» des seuils d’avant la pandémie, car les mesures sanitaires ne sont pas encore complètement levées dans tous les marchés où le Cirque est présent, explique la dirigeante. La forte demande a toutefois permis au groupe d’augmenter le prix de ses billets de près de 15 %, en moyenne. «Le prix du billet est tellement fort que, pour nous, la profitabilité est accrue versus les niveaux prépandémiques.»
Même si la hausse des taux d’intérêt soulève des questions sur les comportements des ménages, la demande pour les représentations du Cirque du Soleil demeure résiliente pour le moment, estime Mme Leclerc-Granger. «On n'a pas encore vu les signes d’une récession se manifester dans nos ventes de billets», répond-elle.
La prévente de billets laisse croire que les intentions des amateurs du Cirque n’ont pas changé. «On continue de voir des préventes de billets qui demeurent fortes dans tous nos marchés. C'est sûr que dans une perspective de gouvernance financière, on demeure prudent dans ce contexte macro-économique.»
La reprise aura permis au Cirque du Soleil de regarnir ses effectifs à son siège social international, situé à Montréal. Le confinement avait forcé l’entreprise à mettre à pied la majorité de ses employés. Le siège social, qui accueillait 1558 travailleurs en décembre 2019, n’employait plus que 200 personnes au plus fort de la pandémie.
Avec la reprise des activités, ce nombre a augmenté graduellement. Il y a maintenant 945 travailleurs au siège social de l’entreprise à Montréal.