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Alors que le parti se trouve dans la tourmente, c'est le Comité de coordination national qui est à l'origine de cette nomination.
Après la démission surprise de la co-porte-parole féminine de Québec solidaire (QS) Émilise Lessard-Therrien lundi, ce sera la députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, qui prendra la relève sur une base intérimaire, a annoncé le parti, jeudi.
Alors que le parti se trouve dans la tourmente, c'est le Comité de coordination national (CCN) qui est à l'origine de cette nomination. L'entrée en fonction de Mme Labrie est effective dès maintenant et celle-ci occupera ce poste jusqu'à l'élection d'une nouvelle co-porte-parole.
«Je sens que Québec solidaire est à un moment décisif de son histoire et que notre capacité à passer à travers cette période critique sera déterminante pour la suite. Je veux participer à ce qu’on arrive à réaliser le projet solidaire. C’est la raison pour laquelle j’ai accepté de prendre cet intérim», a déclaré Christine Labrie en marge de sa nomination.
Voyez le compte-rendu de Laurence Royer dans la vidéo liée à l'article.
La présidente de QS, Roxane Milot a salué la nouvelle, affirmant que Mme Labrie «incarne déjà un leadership positif et rassembleur à Québec solidaire».
Le porte-parole masculin de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, a de son côté indiqué être «ravi» de cette nomination et qu'il s'agissait d'une «excellente nouvelle pour [le parti] et pour le Québec».
Il est à noter que Mme Labrie ne pourra pas se présenter comme candidate à la prochaine course pour le porte-parolat féminin de QS. «Cette décision vise à garantir un processus équitable et ouvert à toutes nos membres aspirant à cette responsabilité. Les modalités et l’échéancier de la course au poste de porte-parole féminine seront déterminés prochainement», a indiqué le parti par voie de communiqué.
«J'ai mesuré les différentes options qu'il y avait devant moi. Je ne souhaitais pas me lancer dans cette course et j'ai senti que l'équipe pouvait avoir besoin de mon support pour la transition très, très importante, qu'on doit vivre dans les prochains mois»
Mme Labrie a avoué que la dernière course au porte-parolat féminin avait été difficile pour elle. «Ça faisait deux années de suite que je vivais une campagne et je n'avais pas envie de me lancer là-dedans à ce moment.»
La députée a précisé que sa nomination avait fait l'unanimité auprès du CCN. Questionnée à savoir si le poste n'aurait pas plutôt dû revenir à Ruba Ghazal, qui avait terminé au deuxième rang derrière Émilise Lessard-Therrien dans la course au porte-parolat, Mme Labrie a rappelé que d'assumer le poste par intérim signifiait ne pas pouvoir participer à la prochaine course.
«Si Ruba souhaite se lancer, c'était préférable pour elle de ne pas faire l'intérim», a soutenu Mme Labrie.
L'élection pour la prochaine porte-parole féminine devrait se dérouler d'ici l'automne prochain, a d'ailleurs fait savoir Mme Labrie.
Émilise Lessard-Therrien s’était retirée de ses fonctions lundi, se disant complètement épuisée, quelques mois seulement après son entrée en poste.
Mme Lessard-Therrien, qui avait été battue aux élections de 2022, a été élue pour être co-porte-parole de Québec solidaire aux côtés de Gabriel Nadeau-Dubois à la fin novembre, au terme d'une course lors de laquelle elle a devancé les députées Ruba Ghazal et Christine Labrie.
Dans un long message publié lundi matin sur les réseaux sociaux, Mme Lessard-Therrien a expliqué qu'à la suite de son élection, elle a tenté d’insuffler un nouveau souffle au parti, en y apportant de nouvelles idées.
«Mais je me suis vite aperçue que le train était déjà bien en marche. J’ai voulu y monter, tenter d’influencer le cadre de réflexion et de décision mené ou nourri par une petite équipe de professionnel.le.s tissée serrée autour du porte-parole masculin. J’y suis parfois arrivée, mais je m’y suis sentie bien seule et j’ai eu du mal à y trouver mon espace», a-t-elle écrit.
Mme Lessard-Therrien a ajouté qu'elle s'est fait «gronder ou culpabiliser» pour des prises de paroles, pour avoir donné des opinions ou suivi son intuition.
Elle a avoué que son «enthousiasme naturel s’est vite flétri», de sorte qu'elle est tombée en mode «survie» au sein de son parti.
Dans la foulée de cette démission, Gabriel Nadeau-Dubois avait pris une journée de réflexion, mardi, avant de lancer le lendemain qu’il songeait à une refonte complète du programme du parti.
Face à ce qu'il qualifie «d'échec collectif», M. Nadeau-Dubois a expliqué que le programme des solidaires, qui date de 2006, se doit d’être réécrit.
«Souhaitons-nous que QS devienne un parti de gouvernement ou non?», demandait alors M. Nadeau-Dubois.
C’est la question que le député de Gouin compte poser à ses membres lors du Conseil national de QS au Cégep de Jonquière.
Avec de l'information d'Émeric Montminy pour Noovo Info et de la Presse canadienne