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«Ce ne sont pas les Américains qui doivent protéger nos frontières, mais nous-mêmes.»
Éric Duhaime parviendra-t-il à rallier la classe politique et amener tout le monde avec lui à Ottawa pour faire fermer le chemin Roxham? Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) a envoyé une lettre à ce sujet au premier ministre François Legault, jeudi.
M. Duhaime souhaite que M. Legault, le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) Gabriel Nadeau-Dubois, le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, ainsi que le chef du Parti québécois (PQ), Paul Saint-Pierre Plamondon se présentent conjointement à la Chambre des Communes à Ottawa pour exiger la fermeture du passage de prédilection pour les demandeurs d'asile au Québec.
«Il faut envoyer le message fort que le Québec parle d’une seule voie et exiger la fermeture définitive du chemin Roxham maintenant», a-t-il mentionné dans sa lettre au chef du gouvernement et de la Coalition avenir Québec (PCQ).
Le chef du parti conservateur du Québec, Éric Duhaime propose d’organiser une délégation formée par tous les chefs de parti, incluant le premier ministre, pour se rendre à Ottawa afin de dénouer l’impasse concernant le chemin Roxham. #polqc #AssNat pic.twitter.com/nBJy4thWaE
— Simon Bourassa (@Simon_Bourassa) March 2, 2023
M. Duhaime rappelle que le Québec est «en voie d’accueillir plus d’immigrants qui traversent illégalement nos frontières que ceux qui entrent en respectant le processus normal», et estime que François Legault «prenne une journée» pour aller faire entendre leurs positions aux élus fédéraux.
«Le climat est plus favorable que jamais pour (...) qu'une délégation québécoise des cinq chefs s'en aille à Ottawa. Les Québécois aiment ça quand on travaille ensemble», a-t-il déclaré en point de presse.
«C'est de voir ce qui nous unit. Je pense que tous les partis politiques considèrent que ce n'est pas normal qu'on ait une immigration qui provient majoritairement du chemin Roxham», a ajouté M. Duhaime.
L'an dernier, près de 40 000 demandeurs d'asile ont été interceptés au chemin Roxham, un point d'entrée non officiel situé à Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie.
Le premier ministre Legault s'est adressé à son homologue fédéral Justin Trudeau il y a deux semaines pour lui demander d'adopter urgemment et de manière permanente des mesures qui redirigeront les demandeurs d'asile qui franchissent de manière irrégulière la frontière vers d'autres provinces au Canada.
Lors d'une courte mêlée de presse jeudi après-midi, M. Legault a balayé la proposition de M. Duhaime d'organiser une visite des chefs des cinq principaux partis politiques québécois à Ottawa.
«Bien, écoutez, je pense qu'il n'y a pas personne à Ottawa qui n'est pas au courant qu'il y a un consensus au Québec. On a une motion de l'Assemblée nationale; je pense que c'est suffisant», a-t-il déclaré.
Le message est semblable du côté des conservateurs fédéraux de Pierre Poilievre. Ce dernier demandait au gouvernement Trudeau le 21 février dernier la fermeture du chemin Roxham en 30 jours – ce qui peut être fait, à son avis, sans avoir à toucher à l'Entente sur les tiers pays sûrs.
L'accord qui lie le Canada aux États-Unis fait en sorte qu'un réfugié potentiel se présentant à un poste frontalier officiel canadien et ayant d'abord foulé le sol américain est refoulé puisqu'il doit poursuivre sa demande d'asile dans le premier «lieu sûr» où il est arrivé.
Ainsi, des personnes souhaitant tout de même demander l'asile au Canada traversent la frontière canado-américaine par des passages de fortune, et ce, dans de très nombreux cas par le chemin Roxham, situé en Montérégie. Une fois qu'ils sont au Canada et ont été interceptés par les autorités canadiennes après qu'ils eurent officiellement mis les pieds au Canada, leur demande d'asile peut être traitée.
En 2022, un nombre record de 39 171 personnes ont ainsi traversé irrégulièrement la frontière, selon le nombre d'interceptions rapportées par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Avec de l'information de La Presse canadienne.