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Économie

Postes Canada: des entreprises locales croulent sous les colis

Dans les PME, on travaille fort pour s’assurer que les commandes soient livrées à temps pour Noël.

L'entrepôt montréalais de la compagnie de soins corporels BKIND, à l'approche des Fêtes.
L'entrepôt montréalais de la compagnie de soins corporels BKIND, à l'approche des Fêtes.
/ Noovo Info

La grève qui s’éternise chez Postes Canada inquiète des entrepreneurs à l’approche de la période des Fêtes. Dans de nombreuses PME, on travaille fort en coulisses pour s’assurer que les commandes des clients soient livrées à temps pour Noël.

«C’est le chaos», affirme d’entrée de jeu la propriétaire de BKIND, Marilyne Bouchard. L’entreprise montréalaise de produits naturels de soins corporels vit sa «pire» période des Fêtes en 10 ans d’existence, dit-elle.

 

«On travaille beaucoup pour envoyer peu de colis», explique l'entrepreneure.

Une partie du problème réside en les frais postaux exigés par les concurrents privés de Postes Canada qui atteignent des montants substantiels, surtout dans les régions plus éloignées.

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«Envoyer un colis à Val-d'Or, ça va coûter 20$ avec Postes Canada, mais avec Purolator, ça va coûter 130$. Donc, il y a beaucoup de régions où c'est un casse-tête de voir comment on va leur envoyer leurs colis», poursuit-elle.

En plus des tarifs élevés, plusieurs transporteurs privés ne prennent plus de nouveaux clients. Ils sont débordés par la demande provenant d’entreprises qui avaient recours aux services de Postes Canada et qui cherchent une alternative.

«Les compagnies de livraison tombent comme des mouches. Donc, on a des colis ici qui sont prêts à être ramassés depuis 12-13 jours, mais la compagnie de livraison ne vient pas chercher la palette», déplore Mme Bouchard.

La femme d’affaire enjoint les consommateurs à soutenir les entrepreneurs québécois en se rendant en boutique pour se procurer leurs produits locaux préférés.

«En plus, c'est là qu'on fait le plus de profits sur notre vente parce qu'en magasin, il n'y a pas de frais de livraison à absorber», ajoute-t-elle.

Certaines entreprises ont plus de chance

Chez l’entreprise Poches & Fils, qui se spécialise en t-shirts personnalisés, les effets du conflit de travail chez Postes Canada se font moins sentir qu'on le craignait.

«On avait déjà entamé un processus pour trouver d'autres livreurs avant la grève. On a été chanceux parce que quand la grève a été déclenchée, il y a certains livreurs qui ont arrêté de prendre des nouveaux clients. Présentement, on est principalement avec Nationex et honnêtement, ça va super bien», explique le copropriétaire de l’entreprise, Derek Morin. 

Même si certaines des commandes qu’il avait déjà expédiées dorment encore dans un entrepôt de Postes Canada, il estime que cette saison des Fêtes sera la meilleure en 10 ans d'existence pour son entreprise.

Des conséquences partout au pays

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) affirme que la grève de Postes Canada a coûté 1,5 milliard de dollars aux petites entreprises. 

Jasmin Guenette, de la FCEI, indique que 25 à 40 % des ventes sont habituellement réalisées pendant la période des Fêtes, mais que ce n'est probablement pas le cas cette année.

«La grève à Postes Canada coûte chaque jour 76 millions de dollars aux petites entreprises du Canada», estime-t-il.

- Avec des informations de Christine Long pour CTV News