Début du contenu principal.
Les employés de Postes Canada en grève n’ont plus accès à leurs avantages sociaux, notamment leur assurance médicament.
Les employés de Postes Canada qui sont en grève depuis maintenant trois semaines ne sont pas que privés de leur salaire. Ils n’ont également plus accès à leurs avantages sociaux, notamment leur assurance médicament. Une situation lourde de conséquences pour des employés atteints de maladie à qui Noovo Info a parlé.
Karine* vit dans l’angoisse depuis le déclenchement de la grève. La syndiquée de Postes Canada est atteinte d’un cancer de stade 4 avec métastases au cerveau. Pour le traitement de celui-ci, elle doit prendre quotidiennement une forme de chimiothérapie orale. Or, sans assurance, elle est prise dans un cauchemar administratif pour se procurer ce traitement qui coûte près de 10 000$ par mois.
«J’ai honte pour Postes Canada.Qui prend des décisions comme ça? Jouer avec la vie des gens, c’est inhumain», tonne la femme au bout du fil.«J’espère que les gens vont se tenir et qu’on va gagner quelque chose, au moins nos médicaments.»
Karine est présentement en démarche auprès de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) pour voir s’il est possible de basculer sur le régime public d’assurance médicaments pour la durée de la grève, mais la complexité des démarches administratives l’épuise. Qui plus est, les médicaments qu’elle a en sa possession en ce moment seront épuisés durant le temps des Fêtes alors que plusieurs services administratifs seront fermés.
Elle explique que toutes ces démarches demandent beaucoup de temps et d’énergie et lui causent beaucoup de stress, alors qu’elle devrait pouvoir mettre toutes ses énergies sur sa santé.
Patricia est guichetière chez Postes Canada. Bien qu’elle soit en arrêt de travail, ses prestations de maladie, tout comme ses assurances, lui ont été coupées pendant la durée de la grève. Elle doit elle aussi prendre un médicament qui lui est vital.
«Je trouve ça inhumain, immoral, complètement de m'empêcher de me guérir. Comment voulez-vous que je retourne au travail si je ne suis pas capable d'aller chercher mes médicaments?»
Alors que le seul revenu qu’elle touche en ce moment est son fonds de grève de 56,20$ par jour, elle se demande comment elle va y arriver. Sa prescription arrive bientôt à échéance.
«Ce n'est pas à 56 $ par jour que je vais réussir à faire quelque chose, mais je vais continuer de lutter», affirme-t-elle.
Maxime, un autre employé de Postes Canada en arrêt de travail, a une tumeur au cerveau qui lui cause des crises d’épilepsie. Pour y remédier, il doit prendre des anticonvulsivants.
C’est en se rendant à l’épicerie pour aller chercher son médicament qu’il a appris que son assurance médicament n’était plus valide.Une situation qu’il qualifie d’anxiogène. Il déplore de ne même pas avoir été mis au courant de cette situation avant de se rendre à la pharmacie.
«J’ai de la misère à exprimer à quel point je suis déçu de cette façon de faire», nous confie-t-il.
Par courriel, Postes Canada indique avoir offert au syndicat la possibilité de couvrir les frais des assurances de ses membres durant la grève, ce qui aurait été refusé par la partie syndicale.
«Une fois la grève déclenchée, nous avons avisé le [syndicat] que les conventions collectives expirées ne s’appliqueraient plus et que les conditions d’emploi des membres du personnel allaient changer, y compris les avantages sociaux. Le centre d’appels sur les avantages sociaux est toujours ouvert pour répondre aux questions des employés», explique une porte-parole de la société d’État.
*L’employée a demandé à ne pas être identifiée par crainte de représailles de la part de son employeur.