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L'hypertension pédiatrique primaire est un problème de santé qui passe trop souvent sous le radar, même s'il peut avoir des conséquences néfastes à long terme, a récemment prévenu l'American Heart Association.
L'hypertension pédiatrique primaire est un problème de santé qui passe trop souvent sous le radar, même s'il peut avoir des conséquences néfastes à long terme, a récemment prévenu l'American Heart Association.
Ce type d'hypertension est maintenant le plus prévalent chez les jeunes, a précisé l'AHA, notamment chez les adolescents et en lien avec l'explosion de l'épidémie d'obésité infantile.
Si le problème n'est pas nécessairement dangereux à court terme, les conséquences à long terme ne doivent pas être prises à la légère, a dit la pédiatre en chef de l'Hôpital de Montréal pour enfants, la docteure Bethany Foster.
«Un enfant de dix ans va vivre beaucoup plus longtemps avec une pression élevée, et ça, ça peut diminuer la longueur de sa vie à cause de toutes les complications qui peuvent venir avec la pression élevée», a-t-elle dit.
Une hypertension est dite «primaire» quand elle ne découle pas d'un autre problème de santé, comme des problèmes aux reins ou au coeur.
La détection du problème peut être compliquée, a dit la docteure Foster, et pas seulement parce que les médecins de première ligne n'auront pas nécessairement le réflexe de vérifier la pression d'un enfant.
«Plusieurs cliniques médicales n'ont pas l'équipement nécessaire pour prendre la pression des enfants, et surtout des petits enfants, a-t-elle expliqué. Ça nécessite de petits brassards, et ce ne sont pas toutes les cliniques qui sont équipées.»
Comme pour l'adulte, l'hypertension pédiatrique est très majoritairement asymptomatique et on ne pourra pas détecter qu'un enfant en souffre simplement en étant en sa présence. Une hypertension qui cause des maux de tête ou des saignements de nez, «je n'ai jamais vu ça, sauf dans des cas très, très rares», a dit la docteure Foster.
Et comme pour l'adulte, les facteurs de risque modifiables pour l'hypertension pédiatrique comprennent l'obésité, la sédentarité, une alimentation et un sommeil de mauvaise qualité et un stress environnemental.
«On recommande toujours des changements de diète, de diminuer la quantité de sel et de diminuer les calories, de faire plus d'exercice... ce sont toutes des choses qui peuvent aider beaucoup, mais ce sont des changements qui sont vraiment difficiles à faire, a dit la docteure Foster. Mais j'ai vu des familles qui ont réussi.»
La pression artérielle des enfants qui souffrent d'hypertension primaire ne sera fréquemment pas très élevée, a-t-elle ajouté, mais elle le sera suffisamment pour qu'on veuille s'y intéresser.
Le problème a le potentiel d'affecter négativement plusieurs organes, du coeur au cerveau en passant par les reins et les yeux.
«Quand je vois un enfant avec une pression élevée, je dis aux parents que ce n'est pas quelque chose qui va affecter la santé de l'enfant dans un mois ou l'année prochaine, a conclu la docteure Foster. Mais quand il va devenir adulte, il peut avoir des problèmes plus jeune que quelqu'un d'autre.»