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L'Organisation mondiale de la santé a décidé lundi de ne pas abaisser son niveau d'alerte maximal mondial sur la COVID-19.
L'Organisation mondiale de la santé a décidé lundi de ne pas abaisser son niveau d'alerte maximal mondial sur la COVID-19.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'organisme des Nations unies, a admis lundi «qu'il ne faisait aucun doute que nous sommes dans une bien meilleure situation maintenant» qu'il y a un an, lorsque le variant hautement contagieux d'Omicron était à son apogée.
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Mais le docteur Tedros a ajouté qu'au cours des huit dernières semaines, au moins 170 000 personnes étaient mortes dans le monde en relation avec le coronavirus SRAS-CoV-2.
Il a appelé à la vaccination complète des groupes à risque, à une augmentation des tests de dépistage et de l'utilisation précoce des antiviraux, à une expansion des réseaux de laboratoires et à une lutte contre la «désinformation» sur la pandémie.
«Nous gardons espoir qu'au cours de l'année à venir, le monde passera à une nouvelle phase, dans laquelle nous réduirons les hospitalisations et les décès au niveau le plus bas possible», a-t-il déclaré.
En déclarant une «urgence sanitaire mondiale», fin janvier 2020, l'OMS a essentiellement tiré la sonnette d'alarme sur un grave risque, qui nécessitait une coopération internationale.
Cette alerte maximale a déclenché une réponse juridiquement contraignante parmi les pays membres de l'OMS, y compris le Canada, et a permis à l'organisation de faire des recommandations temporaires à ces pays pour prévenir ou faire face à la menace.
Au cours des dernières années, l'OMS a ainsi recommandé notamment la mise en quarantaine des personnes infectées et de leurs contacts étroits, ainsi que le dépistage et des fermetures aux frontières.
La désignation officielle a été annoncée le 30 janvier 2020, alors que 99 % des cas confirmés de COVID-19 étaient toujours limités à la Chine.
Même si cette désignation était levée, cela ne voudrait pas dire que la pandémie serait terminée ou que la menace aurait pris fin.
Cela fait maintenant trois ans lundi, jour pour jour, que le docteur Tedros a déclaré pour la première fois que le coronavirus alors peu compris constituait une urgence sanitaire mondiale, qui nécessitait un niveau d'alerte maximal.
Depuis lors, un comité d'experts mondiaux s'est réuni tous les trois mois pour donner ses avis sur la question.
«Alors que nous entrons dans la quatrième année de la pandémie, nous sommes certainement dans une bien meilleure position maintenant qu'il y a un an, lorsque la vague Omicron était à son apogée et que plus de 70 000 décès étaient signalés à l'OMS chaque semaine», déclarait M. Tedros vendredi au comité d'experts.
Lors de la précédente réunion trimestrielle, en octobre, il avait déclaré que les bilans hebdomadaires des morts par la COVID-19 avaient presque atteint leurs niveaux les plus bas depuis le début de la pandémie.
Mais vendredi dernier, M. Tedros a semblé mettre en garde le comité contre un trop grand optimisme. Il a déclaré que le bilan hebdomadaire des morts augmentait depuis début décembre, en particulier depuis la levée des restrictions de santé publique en Chine.
«Au total, au cours des huit dernières semaines, plus de 170 000 décès ont été signalés. Le nombre réel est certainement beaucoup plus élevé», a-t-il déclaré.
Il a également rappelé aux experts que la réponse à la pandémie demeurait «entravée» dans les pays dépourvus de vaccins et de traitements contre la maladie.
Même dans les pays disposant de tels outils, la confiance du public dans ces médicaments vitaux a été sapée par des campagnes de désinformation, sans compter que les systèmes de santé restent débordés en raison du manque de personnel et que les efforts de surveillance des cas ont été massivement réduits.
Pas grand-chose. Lors d'une conférence de presse, vendredi dernier, l'administratrice en chef de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam, a déclaré que peu importe ce que l'OMS décidera, le Canada continuera de dresser les bilans réguliers des cas, des maladies graves et des décès, ainsi que de déployer des campagnes de vaccination.
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Les cas, les hospitalisations et les décès associés au virus ont sensiblement augmenté à Noël et au début de janvier, a rappelé la docteure Tam, mais tous ces indicateurs semblent maintenant adopter une tendance à la baisse.
«Nous ne devons pas, je pense, abandonner les gains que nous avons réalisés au cours des dernières années, a-t-elle déclaré. Je pense que, quelle que soit la décision prise par le directeur général de l'OMS, nous devons simplement maintenir le cap.»
La décision finale revenait finalement au docteur Tedros, sur les avis du comité d'experts de l'OMS.
Ce groupe, formé pour la première fois en 2020 lorsque la menace de la COVID-19 est apparue pour la première fois, a voté vendredi sur le maintien ou non de la désignation officielle d'urgence.
C'est encore difficile à dire, car la COVID-19 continue de se propager de manière effrénée dans le monde. L'OMS a déclaré officiellement l'état de «pandémie» un mois et demi après avoir désigné la COVID-19 comme une urgence sanitaire mondiale. À l'époque, le docteur Tedros avait pris soin d'expliquer que les deux classifications ne sont pas identiques.
«Décrire la situation comme une pandémie ne change pas l'évaluation par l'OMS de la menace posée par ce virus. Cela ne change pas ce que fait l'OMS, et cela ne change pas ce que les pays devraient faire», précisait-il le 11 mars 2020.
L'automne dernier, il a déclaré que la fin de la pandémie était «en vue», mais il est difficile de prédire à quel moment on l'aura atteinte.