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Jusqu’où le prix de litre d’essence pourrait justement augmenter?
Le nouvel éconcé économique du Canada présenté jeudi après-midi est survenu alors que le prix de l'essence pourrait augmenter dans les prochaines semaines.
Jusqu’où le prix de litre d’essence pourrait justement augmenter?
Le chercheur en énergie au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal, Yvan Cliche, est venu présenter son analyse de la situation au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Marie-Christine Bergeron.
«Il faut surveiller le prix du pétrole. C’est la première composante qui aboutit au prix de l’essence, relève M. Cliche. Les tendances indiquent qu’il devrait y avoir une hausse, parce que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui est responsable d’environ 50 % de la production mondiale, a récemment baissé sa production.»
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Le chercheur ajoute que si la demande demeure constante, cela pourrait engendrer une hausse des prix. Selon lui, l’OPEP tient toutefois à éviter une situation similaire à celle de 2020, alors qu’une chute rapide des prix avait mené à une surproduction.
«Ils sont très dépendants pour leurs revenus des prix du pétrole pour leurs revenus d’États. Ils font tout pour les maintenir assez élevés. Ils se disent que s’ils baissent un peu la production, d’une part, il y a une récession qui s’en vient, donc moins de consommation, et en même temps, si la demande reste constante, ils vont faire des profits plus élevés avec moins de pétrole sur le marché», souligne M. Cliche.
Yvan Cliche précise que le prix du pétrole est présentement influencé par des intérêts économiques et par la situation géopolitique.
«Il y a la volonté des pays producteurs de pétrole de pas trop mettre de pétrole sur le marché pour ne pas se retrouver avec de trop gros inventaires. Du côté de la géopolitique, le 5 décembre, l’Europe va appliquer des sanctions contre le pétrole russe et les pays riches parlent d’installer un plafond au prix du pétrole russe. C’est sûr que ça n’intéresse pas l’OPEP. C’est une forme de réplique de leur part.»
M. Cliche ajoute que l’Arabie saoudite et la Russie, deux grands producteurs de pétrole, n’apprécient que très peu l’administration démocrate du président américain Joe Biden. Hausser les prix du pétrole pourrait donc être une façon de mettre de la pression sur le gouvernement américain.
«C’est clair que du côté saoudien et du côté russe, on s’entend plus avec l’administration républicaine. La décision aurait pu être prise un peu avant ou un peu après les élections de mi-mandat, mais [je pense qu’ils ont décidé] de ne pas aider le président Biden», estime M. Cliche.
Selon M. Cliche, les États-Unis pourraient en quelque sorte adoucir la hausse du prix de l’essence en utilisant leurs réserves de pétrole, bien qu’ils les aient utilisées de façon historique cette année.
«Les États-Unis ont des réserves situées dans des caves en Louisiane et au Texas, explique-t-il. Ils ont déjà bougé, justement, pour mettre du pétrole sur le marché et atténuer la hausse du prix de l’essence et on pense qu’ils vont continuer à le faire pour atténuer l’impact.»
Pour l’entrevue intégrale, visionnez la vidéo ci-haut.