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Art et culture
Chronique |

Yara El Soueidi | Notre culture en 2022: un retour passionnant dans une industrie difficile

On se souhaite quoi en culture pour 2023?
On se souhaite quoi en culture pour 2023?

2022 a été une année mouvementée en culture. Il y a eu des fermetures d’endroits précieux à Montréal, des débats sur la fermeture prolongée des salles de spectacles et des bars, des billets de spectacles trop chers, des controverses, des annulations de shows, des artistes qui ne font plus de tournées, d’autres qui disent des niaiseries, d’autres qui remercient des artistes qui se retrouvent sous les projecteurs à cause d’allégations d’inconduite sexuelles…

Bref, 2022 n’a pas été une cuvée fantastique. Et pourtant.

Je parle beaucoup de la scène locale, de notre culture qui vibre encore et toujours, malgré les embûches et les défis. Ce n’est pas facile de continuer de faire de la culture en 2022. Ça le sera encore moins en 2023, mais certains irréductibles sont prêts à tout pour nous faire rayonner et pour essayer. Y a des gens qui font la culture d’ici, et je veux le souligner.

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Il y a la boîte Bonbonbon, gérée par Alexandre Archambault, Tommy Bélisle et Cynthia Rouselle-Blanchette. Ce sont de véritables passionnés qui se démènent pour leurs artistes depuis 2020. Et en 2023, il va falloir les suivre de plus près ; leur artiste Vanille fait partie de la sélection officielle du volet musique de SXSW. Leurs artistes attirent l’attention des médias étrangers et font rayonner le français en musique de façon différente.

Il y a Mothland, boîte de production de spectacle et maison de disque, gérée d’une main de maître par Philippe Larocque, Marilyne Lacombe et Maxime Hébert. 5 ans à faire de la musique alternative leur passion. Après avoir organisé le Taverne Tour — qui revient en 2023 ! – et le festival Distorsion, les cofondateurs. trices ne s’arrêtent pas. Et ils n’ont pas l’intention. Leur réputation dépasse le Québec et leurs artistes attirent les critiques favorables.

Il y a Pop Montréal, qui est toujours debout et qui a continué à organiser des festivals et des activités pour faire la promotion de la scène culturelle montréalaise. Parce que, plus grand que seulement la musique, Pop Montréal rassemble les artistes et artisans locaux lors des Puces Pop, organise des événements et des happenings. Pop Montréal inclut les Montréalais dans la préparation de leur festival et défendent, bec et ongle, la culture d’ici.

Il y a les acteurs de l’industrie, plusieurs personnes que j’ai rencontré cette année, qui se démènent à faire vivre la culture, malgré les monopoles, malgré Ticketmaster, malgré les cliques, malgré les SiriusXM qui ne diffusent plus rien. Ils redoublent d’efforts pour montrer le meilleur de ce qui se fait ici, même quand l’attention est ailleurs, même quand les radios commerciales diffusent les mêmes artistes au quart de tour.

Puis il y a ceux et celles qui se battent pour une industrie moins toxique, plus à l’écoute. Ils montent aux barricades, prêts à faire entendre leur voix et celles de leurs pairs. Ceux qui veulent une industrie saine où les chances sont égales, où les silences ne sont pas tolérés. Ceux qui veulent ne pas tomber ou se faire abuser par d’autres, plus puissants, qui ont plus de pouvoir.

Finalement, on ne peut pas oublier les artistes. Ils sont tellement nombreux à persévérer ici, à aimer la culture d’ici, à chanter en français et en anglais, à se battre contre les défis et les obstacles sur leur route et à essayer de faire rayonner notre petit coin du monde particulier à sa manière. En 2022, il y en a eu plein de ces artistes qui ont continué de se dépasser de rayonner.

Puis il y a vous. Vous qui écoutez, qui lisez, qui consommez la culture. Être journaliste culturelle est un métier souvent… solitaire. On écrit, on passe des gens en entrevue, mais on ne sait pas s’il y a quelqu’un à l’autre bout qui lit ce que l’on couvre avec passion. Cette année, j’ai eu la chance d’échanger avec plusieurs d’entre vous, de vous écouter me parler de vos passions et de vos coups de cœur.

Ça m’a permis de mieux écrire, de mieux vous connaître, mais surtout de retomber en amour avec la culture.