Début du contenu principal.
Quatre ans plus tard, est-ce toujours la star montante des démocrates ou un pétard mouillé?
Lorsqu’en 2020, Joe Biden a annoncé que Kamala Harris serait sa colistière, sa décision fut saluée par les électeurs démocrates, gonflés à bloc. Quatre ans plus tard, est-ce toujours la star montante des démocrates ou un pétard mouillé?
La sénatrice de Californie et ancienne procureure cochait toutes les cases d’une candidate idéale pour le parti : une femme, dans la cinquantaine, expérimentée, progressiste, de l’État bleu de la Californie et issue de la diversité. Même ChatGPT n’aurait su créer cette candidate de rêve (sur papier).
Toutefois, la campagne est une chose et la présidence en est une autre. C’est le président qui décide du rôle de sa vice-présidente. Comme Donald Trump l’a fait pour Mike Pence, Barack Obama pour Joe Biden et George W. Bush pour Dick Cheney. Dans chacun des cas, le rôle, et surtout l’influence du numéro deux, fut bien différent.
Même si Biden avait joui d’une visibilité non négligeable lorsqu’il était aux côtés d’Obama, il n’a pas voulu accorder un rôle de même nature à Harris. On ne lui a pas offert de dossiers qui auraient pu la faire briller. Il faut aussi dire qu’il y a eu énormément de rumeurs de conflits avec son équipe, mais également avec celle du président.
On lui a entre autres donné l’épineux dossier de l’immigration irrégulière. Toutefois, on n’a pas voulu lui donner la gestion du dossier à la frontière mexicano-américaine, mais un rôle d’émissaire du gouvernement américain dans les pays d’Amérique centrale où la situation sociopolitique pousse les citoyens à réaliser le périlleux voyage vers les États-Unis et vers le rêve américain que des passeurs leur ont vendu.
La situation et la visibilité de la vice-présidente risquent d’évoluer dans les prochains mois. On lui a, cette fois-ci, organisé une tournée sur la défense des droits reproductifs au pays. La question du droit à l’avortement et des droits des femmes est, en général, une carte gagnante pour les démocrates. À chaque fois que la question du droit à l’avortement a été sur un bulletin de vote, ce sont les pro-choix qui en sont ressortis gagnants. Alors que celui-ci est un terrain extrêmement glissant pour les républicains. En effet, il faut savoir que le renversement de la décision Roe contre Wade par la Cour suprême il y a deux ans, n’a pas plus à une majorité de la population, et ce, tous partis politiques confondus.
Elle a aussi envoyé un message très fort qui a fait le tour de la planète. Elle a visité une clinique qui pratique des avortements. C’était la première fois qu’une vice-présidente (ou même un président) visitait une clinique de ce type. Ceci démontre à quel point l’enjeu sera central dans l’actuelle campagne présidentielle.
Cela dit, on a beau tourner autour du pot sur la question de l’âge de Joe Biden, reste qu’il s’agit d’une source d’inquiétude pour environ les trois quarts des électeurs. C’est pourquoi Kamala Harris doit à tout prix démontrer qu’elle est solide et compétente.
L’idée qu’elle puisse gouverner dans un avenir relativement rapproché, si le duo est reconduit et que Biden ne peut plus le faire, trotte dans la tête de plus d’un américain.
Pour recevoir toutes les chroniques de Valérie Beaudoin, abonnez-vous à notre nouvelle infolettre, Les débatteurs du samedi.