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Cette année, aucun suspense: nous savions déjà qui allait gagner.
Le « super mardi », c’est normalement le Super Bowl des primaires. La journée qui peut changer l’issue de la course vers la nomination d’un candidat à la présidence d’un parti politique. Mais cette année, aucun suspense, nous savions déjà qui allait gagner le championnat.
Sans surprise, Donald Trump a gagné dans la très grande majorité des États à l’exception du Vermont. Cette défaite, aussi petite soit-elle dans l’absolu, n’a pas dû plaire à l’homme qui déteste perdre et qui espère obtenir son couronnement plus tôt que tard. L’autre mauvaise nouvelle pour l’ex-président est la marge de victoire plus faible dans certains États comme le Massachusetts, la Virginie ou encore le Colorado. Il a beau gagner presque tous les États, un fort pourcentage de républicains préfère l’ancienne gouverneur de la Caroline du Sud comme candidate pour battre Joe Biden.
Il a donc un défi de taille devant lui : lorsqu’il gagnera officiellement le nombre de délégués nécessaires pour s’assurer de la nomination, 1215 pour être exact, il devra unifier le parti républicain et ouvrir grand les bras aux électeurs conservateurs qu’il a aliénés, semaine après semaine, depuis le début de la course. Cela veut dire mettre son orgueil de côté et courtiser un électorat qui pourrait carrément le bouder en novembre prochain.
Le « super mardi » a aussi confirmé ce qui est maintenant une évidence : le parti républicain est le parti de Donald Trump. Il domine dans les primaires et ses adversaires sont tombés comme des mouches, à l’exception de Nikki Haley. Au-delà de l’électorat, son influence est claire au Congrès avec les républicains qui ne font pas partie de l’idéologie MAGA (Make America Great Again) et qui prennent bien souvent une retraite hâtive.
Nikki Haley annoncera mercredi qu'elle suspendra sa campagne présidentielle après avoir encaissé plusieurs défaites dans tout le pays. Sa victoire au Vermont est normalement une bonne nouvelle, mais dans le contexte actuel c’est plutôt un pansement sur l’hémorragie. Elle a également gagné dernièrement la primaire du District de Columbia, la capitale américaine. L’impact est minime. Washington D.C. est un microcosme et c’est comme si elle avait gagné Ottawa, tout simplement.
Pourquoi être restée dans la course aussi longtemps? La seule explication plausible est celle de la construction d’un bénéfice politique pour une autre tentative en 2028 ou le désir de se présenter comme indépendante. Si c’est le cas, elle se mettra à dos le parti républicain pour toujours comme elle pourrait nuire aux chances de Trump de battre Joe Biden.
Le président Joe Biden a lui aussi, sans surprise, remporté les primaires dans les États qui étaient en jeu, à l’expression du territoire des Samoa américaines. Cette victoire de Jason Palmer, inconnu du commun des mortels, relève toutefois de l’anecdote. Il n’a pas non plus eu une opposition symbolique sous la forme d’un vote blanc comme ce fut le cas au Michigan dernièrement.
En effet, une coalition de jeunes démocrates et d’Arabo-Américains avait voté « non engagé » sur leur bulletin de vote afin de protester contre les décisions pro-Israël de l’administration Biden et l’absence de pression pour un cessez-le-feu. Un peu comme Trump, Biden devra lui aussi séduire une partie des électeurs qui seraient tentés de rester à la maison lors de l’élection générale,
À moins d’une intervention divine, ce sera donc un match revanche entre Joe Biden et Donald Trump en novembre prochain. Sortez votre popcorn, les prochains mois seront chargés en rebondissements et la campagne sera longue, très longue.