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Elle n’a pas voulu nous accorder une entrevue à la caméra, mais nous a invités à suivre le chemin qui est visible sur son terrain.
Elle explique que les migrants passent sur sa terre, par le nord, pour entrer aux États-Unis et que ça n’arrêtera pas. Les «passeurs ont des systèmes bien organisés», soutient-elle.
Nous avons parcouru le chemin sur quelques centaines de mètres en suivant les traces relativement fraîches de pas sur la neige. Arrivés à la limite de son terrain, on peut apercevoir que son voisin du Sud a une clôture que les gens peuvent enjamber visiblement assez aisément. Nous avons marché 15 minutes dans les boisés sans que personne ne nous interpelle, malgré la présence à quelques pas de là d'agents frontaliers.
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À notre retour devant le poste désormais fermé, c’était presque désertique. La seule personne sur place était un journaliste du réseau ABC qui arrivait de Plattsburgh.
«Nous n’avons vu personne jusqu’à présent», nous a-t-il dit après avoir fait le chemin Roxham du côté sud. «Les chauffeurs de taxis ne viennent plus, ils ont peur de se faire arrêter», a-t-il ajouté.
Pendant ce temps, devant les bureaux de Justin Trudeau à Montréal, une manifestation s’est tenue contre la fermeture du chemin Roxham. Frantz André, qui est membre du Comité d’action des personnes sans statut, explique que le groupe manifestera tous les midis jusqu’à nouvel ordre.
«Monsieur Trudeau, et malheureusement M. Joe Biden, l’ont fermé de manière arbitraire, sans préparer les gens à cette décision. Ç’a crée un autre problème. Les gens vont essayer d’entrer d’une autre manière.»
Il assure que des migrants illégaux sont entrés pendant le week-end.
«Je peux vous dire que depuis que c’est fermé, il y a déjà des gens qui sont rentrés de manière illégale. Qu’est-ce qui va arriver avec ces gens? Ils vont devoir attendre au moins 14 jours pour devoir se justifier. Ils vont dormir où ces 14 jours-là? Ceux qui vont réellement bénéficier de cette décision, ce sont les passeurs. Les passeurs vont augmenter leurs prix, ils vont les amener partout sur la frontière canadienne à des endroits qui ne sont pas toujours sécuritaires», rapporte M. André.
Selon l’Agence canadienne des Services frontaliers, depuis minuit vendredi, 16 demandes d’asile ont été traitées, neuf personnes ont été retournées aux États-Unis et sept autres ont été jugées admissibles à poursuivre leur demande de protection du Canada.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.