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Ottoniel Lares Batzibal était un employé de la ferme Les cultures Fortin, à Saint-Patrice-de-Beaurivage. Il a perdu la vie en juillet 2021 lorsqu'il changeait le pneu d'une fourgonnette appartenant à son employeur.
Étant donné que l'évènement s'est produit en dehors des heures de travail et que le travailleur agricole guatémaltèque se rendait à un match de soccer, le Tribunal administratif du travail n'a pas considéré le tout comme un accident de travail.
«On demande que [l'évènenement] soit reconnu et que ce n'était pas le bon critère qui a été utilisé», une des représentants de la famille, Me Laurence Martin.
Selon Véronique Tessier, directrice adjointe du Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ), cette cause pourrait créée un précédent. «Le tribunal s'intéresse à la connexité entre le travail et une action faite en dehors du travail», a-t-elle expliqué. «Ce qui n'est pas beaucoup ressorti lors de l'audience du jour, c'est la notion de séparation entre vie privée et travail qui est très floue pour les cas des travailleurs étrangers temporaires. C'est une manière de pensée différente qui doit être appliquée.»
«Il est temps que les tribunaux reconnaissent la vulnérabilité de ces personnes, causée par le permis de travail fermé et renforcée par leur hébergement chez l'employeur. Cette cause peut s'avérer décisive pour un meilleur encadrement de leur réalité complexe.»
La fille de la victime était également présente à l'audience du jour. Maria Teresa Lares Macario a fait savoir qu'il était encore très difficile pour la famille de faire le deuil.
«Ma famille et moi ne sommes pas encore remis du décès de mon père. C'était un homme humble, un bon travailleur qui aimait sa famille. Pendant plus de 10 ans, il s'est séparé de nous plusieurs mois par année pour subvenir à nos besoins et il est mort loin de nous», a dit la fille de la victime par communiqué.
D'ailleurs, cette audience a eu lieu au même moment du 175e anniversaire de la première cause qui a été entendue par la Cour d'appel à Québec.
La famille est représentée pro bono par Me Laurence Martin et Me Julien Thibault du Cabinet Melançon Marceau Grenier Cohen S.E.N.C.
Le dossier a été pris en délibéré et une décision sera rendue ultérieurement.
Voyez le reportage de Caroline Dumont dans la vidéo ci-contre.