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Quelque 2000 poteaux doivent être plantés sur une distance d’environ 70 km entre le poste d’Hydro-Québec de Louvicourt et la communauté autochtone, où il n’y a pas non plus d’eau courante. La Société d’État soutient qu’à ce jour, 10 à 15% des poteaux ont été plantés et que les travailleurs installeront les câbles électriques au fur et à mesure.
Or, Noovo Info a constaté qu’à peine quatre poteaux ont rejoint la route 117. Le déboisement pour la future ligne électrique est visible, mais aucun câble n’a été installé jusqu’à maintenant.
«J'ai hâte de peser sur le petit piton! Pour la lumière, mais surtout le chauffage! J'ai hâte d'arrêter de mettre du bois dans la cheminée pour que ça réchauffe jusque dans ma chambre! Ma maison est mal isolée», confie Billie-Ann Papatie, une jeune maman de Kitcisakik.
«J’espère que ma maison ne va pas passer au feu!», ajoute Mme Papatie en précisant que sa maison n’a pas encore été rénovée.
L’agent d’habitation, Jean-Marc Penosway, explique que la mise aux normes de la centaine de petites maisons du village est presque complétée. «Il reste la troisième phase à faire qui sera de se préparer au branchement des édifices publics», poursuit-il.
«Chaque maison a maintenant un panneau électrique et un autre pour la génératrice, au cas où il y aurait une panne», a-t-il ajouté.
Dans le village de Kitcisakik, on entend le bourdonnement des génératrices.
«On s'organise avec le bois de chauffage, les génératrices, certains en ont, d'autres pas... Certains s’arrangent avec des chandelles!», rapporte l’agent d’habitation.
Une crise de gouvernance sévit dans la communauté de Kitcisakik. Le conseil a suspendu 14 employés et directeurs il y a cinq mois, dont des employés de secteurs névralgiques, dont l’éducation, la santé et les travaux publics.
Certains commencent à craindre de ne plus avoir accès aux services essentiels.
«Les gens ont de la difficulté à payer. Nous ici les gens n'ont pas d'ouvrage. Comment qu'ils vont payer l’électricité», critique Adrienne Anichinapéo, coordonnatrice culturelle qui a été suspendue.
Le groupe de travailleurs déplore l’inaction de Services aux autochtones Canada, qui a également décliné notre demande d’entrevue.
«J’ai peur que ça ralentisse les travaux», commente une citoyenne.