Cet homme, Serge Audette, est le meurtrier présumé de Patricia Ferguson, cette femme de 23 ans qui s’est volatilisée subitement il y a plus de 25 ans et dont la disparition fait l’objet du documentaire L’appartement 5 sur Crave. L’accusé aurait commis au moins trois agressions sexuelles dans le passé.
«Il demeure à côté de chez moi, et je ne le savais même pas», a lancé l’une des résidentes sous le couvert de l’anonymat.
Dans une coopérative d’habitation, les voisins ne sont pas seulement que des voisins. Ils partagent une vie communautaire et d’entraide. Les loyers sont généralement sous le prix du marché, mais en échange, les résidents doivent participer à des tâches communes pour le bon fonctionnement de la coopération.

Voyez le reportage de Marie-Christine Bergeron dans la vidéo.
Serge Audette s’est installé dans cette communauté lorsqu’il est sorti de prison, en 2018. Mais ce dernier a gardé son passé secret pour lui.
Il a agressé sexuellement au moins trois autres personnes, soit en 1984, 1987 et 1998. Il est déclaré comme étant un délinquant dangereux, et est donc une «personne qui a commis des sévices graves à autrui», autant physiques que psychologiques, explique l’agente de libération conditionnelle Anouk Marchand.
Seulement une minorité des délinquants canadiens se méritent une telle étiquette.
L’opposition à son retour
Plus d’une centaine des résidents de la coopérative ont signé une pétition demandant à la Commission des libérations conditionnelles du Canada de prendre en compte leurs inquiétudes.
«Si lui il sort, nous on va rentrer [...] Vivre dans la peur, ce n’est pas vivre. T’es libre, mais tu ne vis pas», a lancé un des résidents. Et il n’est pas le seul. Plusieurs membres de la coopérative estiment que le retour de Serge Audette représente la fin de leur liberté au sein de leur communauté.

Le 13 septembre, l’accusé demandera à la Commission des libérations conditionnelles de le remettre en liberté.