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Tout ce que vous devez savoir si vos paiements hypothécaires deviennent trop lourds.
Alors que l’endettement des ménages et le coût de la vie ne cessent d’augmenter, les craintes d’une récession imminente grandissent
La Banque du Canada a souligné le stress financier parmi les ménages canadiens comme un risque clé dans son examen du système financier publié le 18 mai dernier. Un rapport similaire de RBC publié le 3 mai mentionne des préoccupations économiques supplémentaires liées à l’endettement des ménages canadiens alors que les soutiens gouvernementaux de l’ère pandémique prennent fin et que les taux d’intérêt augmentent considérablement.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
La dette hypothécaire en particulier a été mise «sur une voie rapide», selon RBC.
«D’ici la fin de 2021, le ratio de la dette des ménages par rapport au revenu avait dépassé les niveaux d’avant la pandémie. Et il est resté élevé depuis», indique le rapport Proof Point de RBC.
Près de 30% des nouveaux prêts hypothécaires obligent les ménages à consacrer au moins 25% de leur revenu pour rembourser leurs mensualités, un tiers des prêts hypothécaires ont connu une augmentation des paiements depuis février de l’année dernière et tous les prêts hypothécaires auront des paiements accrus d’ici 2025-2026, lors des renouvèlements, selon la Banque du Canada.
RBC indique que bien que le nombre de prêts hypothécaires en souffrance (paiements hypothécaires manqués) soit resté stable à des niveaux historiquement bas, l’inflation, les taux d’intérêt élevés et le coût de la vie croissant ont poussé de nombreuses personnes à se tourner vers des services de dette tels que les prêts, les cartes de crédit et les marges de crédit.
La banque prévoit que les taux de défaut de paiement des prêts hypothécaires au Canada pourraient augmenter de plus d’un tiers par rapport aux niveaux actuels au cours de l’année à venir, et les insolvabilités des consommateurs pourraient augmenter de près de 30% au cours des trois prochaines années. Cependant, elle s’attend à ce que la plupart des problèmes financiers soient gérables, du moins à court et moyen terme.
Si vous prévoyez de ne pas être en mesure de payer votre prêt hypothécaire, vous pouvez envisager de vendre votre maison. Si vous vous trouvez dans cette situation, voici plusieurs éléments à prendre en compte, selon RATESDOTCA.
Victor Tran, expert en prêts hypothécaires et immobiliers chez RATESDOTCA, affirme que de nombreux Canadiens pourraient avoir du mal à rassembler les liquidités ou les ressources financières nécessaires pour continuer à payer leur prêt hypothécaire.
«Pour s’en sortir, ils n’ont vraiment d’autre choix que de vendre leur maison», a déclaré Tran à CTVNews.ca. «Sinon, c’est la banque qui le fera à leur place.»
Il affirme que les propriétaires peuvent prendre des mesures proactives pour se libérer d’une hypothèque avant qu’il ne soit trop tard.
Comprenez votre échéancier: si vous prévoyez ne pas être en mesure de faire vos paiements hypothécaires, examinez vos finances et déterminez combien de temps vous pouvez continuer à les faire. Cela vous permettra de savoir combien de temps il vous reste avant de devoir vendre votre maison et déménager.
«Faites vraiment les calculs pour dire : “voici combien je gagne chaque mois avec mon emploi. Voici ce que je dois payer chaque mois pour mes dépenses. Combien de mois supplémentaires puis-je vraiment garder cette maison ou rester dans ce logement ?”», a déclaré Tran. «Établissez un calendrier approximatif, puis vous pourrez en informer vos consultants professionnels pour vous aider à exécuter ce plan.»
Déterminez votre prix de vente minimum: calculez combien d’argent vous devez obtenir de la vente de votre maison pour couvrir les frais de vente, les frais de mise en vente et d’agent immobilier, les frais juridiques et les pénalités éventuelles liés au remboursement anticipé de votre prêt hypothécaire actuel. Tran explique que pour les prêts hypothécaires à taux fixe avec des pénalités de remboursement anticipé basées sur la différence de taux d’intérêt, cela peut souvent coûter des milliers de dollars. Dans certains cas, votre prêt hypothécaire peut vous coûter plus cher que votre maison.
«La plupart des gens ont eu la chance de voir une forte appréciation de la valeur de leur maison. Personnellement, il est encore assez rare pour moi de voir des clients, ou même d’entendre parler de personnes, dont le montant du prêt hypothécaire est supérieur à la valeur de la maison», explique Tran. «Mais cela s’est déjà produit par le passé, c’est certain.»
Renseignez-vous sur les prix des maisons dans votre région: si vous savez combien une maison se vendra dans votre quartier, vous pouvez avoir une meilleure idée du montant auquel vous pouvez vous attendre pour la vente de votre maison.
«Si vous disposez de ces données sur les ventes récentes dans la région, comparables à votre maison, alors oui, cela peut certainement vous donner une idée approximative de ce pour quoi votre maison pourrait potentiellement se vendre», a déclaré Tran. «Mais encore une fois, il y a d’autres facteurs, des facteurs externes que vous ne pouvez pas contrôler. Cela dépend vraiment de la période de l’année, de l’activité sur le marché immobilier, mais oui, c’est certainement un bon indicateur.»
Planifiez vos prochaines étapes: il est important que vous envisagiez les coûts liés à votre futur logement après la vente de votre maison. Dans certains cas, il peut être judicieux de trouver un autre endroit où vivre avant de vendre votre maison.
Ne révélez pas vos intentions: parfois, vous pouvez souhaiter vendre votre maison, mais continuer à y vivre en louant auprès des nouveaux propriétaires. RATESDOTCA recommande de parler à votre courtier avant de rendre publique cette information, car cela pourrait affaiblir votre position de négociation.
«Si une personne est désespérée et rencontre de réelles difficultés financières, cela affaiblit effectivement son pouvoir de négociation. Elle risque de ne pas pouvoir obtenir le meilleur prix de vente pour sa maison», a déclaré Tran.
Selon la plateforme de prêt hypothécaire numérique nesto, le processus de vente forcée d’un bien immobilier diffère selon les provinces. Généralement, cela se produit lorsque les emprunteurs ne parviennent pas à effectuer leurs paiements hypothécaires. La société de financement hypothécaire explique qu’il existe deux façons pour les prêteurs de procéder à la vente forcée d’une maison, selon l’endroit où ils se trouvent au Canada.
La première méthode est la vente sous contrôle de justice (uniquement en Ontario, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador), et la deuxième est la saisie hypothécaire (qui est la procédure utilisée dans le reste du Canada).
La vente sous contrôle de justice signifie que le prêteur est tenu de vendre la maison au meilleur prix possible. Tout l’argent provenant de cette vente doit être utilisé pour rembourser les dettes des emprunteurs, y compris le solde du prêt hypothécaire impayé, les arriérés d’intérêts ou les commissions. Une fois que toutes les dettes ont été réglées, tout montant restant de la vente forcée de la maison (s’il en reste) revient à l’emprunteur, tandis que le prêteur conserve le titre de propriété. Si l’argent de la vente forcée ne suffit pas à couvrir les dettes de l’emprunteur, celui-ci est responsable de la différence et peut être poursuivi en justice par le prêteur pour payer ce qui est dû.
La saisie hypothécaire signifie que le prêteur prend possession de la maison de manière définitive et n’est pas tenu de verser à l’emprunteur d’argent provenant d’une éventuelle revente. Cependant, l’emprunteur n’est pas non plus responsable des dettes impayées.
Les deux options signifient que l’emprunteur perd sa maison.
Avec des informations de Jordan Gowling, CTV News.