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International

Un raid israélien a libéré 4 otages et tué des centaines de Palestiniens

Quatre otages israéliens ont été ramenés vivants et au moins 274 Palestiniens, ainsi qu'un commando israélien, ont été tués.

Des Palestiniens observent les conséquences du bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans la bande de Gaza, le 8 juin 2024.
Des Palestiniens observent les conséquences du bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans la bande de Gaza, le 8 juin 2024.

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Associated Press
Associated Press

Le raid israélien est arrivé en milieu de journée, alors que les bâtiments en béton du camp de réfugiés de Nuseirat sont étouffants et que les rues étroites à l'extérieur sont pleines de monde. Personne ne se doutait de rien jusqu'à ce que les coups de feu retentissent.

Pour Israël, il s'agissait de l'opération la plus réussie de ces huit mois de guerre, qui a suscité l'exaltation de tout le pays et effacé une partie de la tache causée par l'effondrement sans précédent de l'armée le 7 octobre. Pour les Palestiniens, ce fut une journée d'horreur qui a vu des centaines de morts et de blessés affluer dans des hôpitaux déjà assiégés.

Voici comment les choses se sont déroulées, selon l'armée israélienne et des témoins palestiniens.

Ultime surprise

Noa Argamani, une jeune femme de 26 ans qui était devenue une icône de la crise des otages, était détenue dans un appartement, tandis que trois hommes — Almog Meir Jan, 22 ans, Andrey Kozlov, 27 ans, et Shlomi Ziv, 41 ans — se trouvaient dans un autre appartement, à environ 200 mètres de là. Tous avaient été enlevés dans une rave du désert devenue un lieu de massacre lors de l'attaque du 7 octobre qui a déclenché la guerre.

Ils ont été déplacés dans différents endroits, mais n'ont jamais été détenus dans les célèbres tunnels du Hamas. Au moment de leur sauvetage, ils se trouvaient dans des pièces fermées à clé, gardées par des hommes armés du Hamas. Les services de renseignement israéliens ont compris où ils se trouvaient et les commandos ont passé des semaines à s'entraîner au raid sur des modèles grandeur nature des bâtiments, explique le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne.

«Il faut que ce soit comme une opération chirurgicale, comme une opération du cerveau», a-t-il déclaré.

Il a expliqué qu'ils avaient décidé de frapper à midi pour créer "l'ultime surprise" et de viser les deux bâtiments simultanément. Les planificateurs craignaient que s'ils frappaient l'un des bâtiments en premier, les ravisseurs entendent le vacarme et tuent les otages dans l'autre bâtiment.

M. Hagari a refusé de préciser comment les forces israéliennes s'étaient frayé un chemin jusqu'au cœur de Nuseirat, un camp de réfugiés surpeuplé et construit au centre de la bande de Gaza, dont l'origine remonte à la guerre israélo-arabe de 1948. D'après les opérations précédentes, probablement que les membres des forces spéciales qui ont participé au raid étaient habillés comme des Palestiniens et parlaient couramment l'arabe.

Kamal Benaji, un Palestinien déplacé de la ville de Gaza qui vivait sous une tente dans le centre de Nuseirat, a déclaré avoir vu un petit camion avec une voiture devant et une autre derrière s'arrêter devant un bâtiment dans la rue où il avait planté sa tente.

Les commandos ont surgi du camion et l'un d'entre eux a lancé une grenade dans la maison. «Des affrontements et des explosions ont éclaté partout», a-t-il déclaré.

La fusillade éclate

Le sauvetage d'Argamani semble s'être déroulé sans encombre, tandis que l'équipe chargée d'extraire les trois autres otages a rencontré des difficultés.

L'inspecteur en chef Arnon Zamora, officier d'un commando d'élite de la police, a succombé à ses blessures lors de l'effraction, au cours de laquelle tous les gardes du Hamas ont été tués, a écrit Amos Harel, un correspondant de défense, dans le journal israélien Haaretz. Le véhicule de secours transportant les trois otages s'est ensuite retrouvé bloqué dans le camp.

Des militants palestiniens armés de mitrailleuses et de grenades propulsées par fusée ont ouvert le feu sur les sauveteurs, tandis qu'Israël lançait d'importantes frappes terrestres et aériennes pour couvrir leur évacuation vers la côte.

C'est ce bombardement qui semble avoir tué et blessé tant de Palestiniens.

Mohamed al-Habash, un autre Palestinien déplacé, se trouvait sur le marché de Nuseirat à la recherche d'aide humanitaire ou de nourriture bon marché lorsque les bombardements intensifs ont commencé. Il s'est réfugié avec une demi-douzaine d'autres personnes dans une maison endommagée. Selon lui, de nombreuses autres maisons ont été touchées.

Les sauveteurs israéliens ont fini par atteindre la côte. Des images diffusées par l'armée montrent des soldats accompagnant les otages le long de la plage en direction de l'eau et des hélicoptères soulevant des nuages de sable au moment de leur décollage.

Répercussions

À l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa, dans la ville voisine de Deir al-Balah, les morts et les blessés arrivent par vagues — hommes, femmes et enfants. Il s'agit de l'un des derniers établissements médicaux en état de fonctionner dans la région et il était déjà bondé de blessés lors des frappes intenses de ces derniers jours.

Samuel Johann, coordinateur de l'organisation caritative internationale Médecins sans frontières, qui opère dans l'hôpital, a déclaré qu'il s'agissait d'un «cauchemar».

«Les bombardements sur des zones densément peuplées se succèdent et font de nombreuses victimes. C'est bien au-delà de ce que l'on peut gérer dans un hôpital fonctionnel, et encore moins avec les maigres ressources dont nous disposons ici», a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l'organisation.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que 274 Palestiniens avaient été tués et environ 700 blessés. Le ministère ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants dans ses décomptes, mais il a indiqué que 64 enfants et 57 femmes figuraient parmi les morts.

Le Hamas a ensuite diffusé une vidéo affirmant que trois autres otages, dont un Américain, avaient été tués lors du bombardement, mais il n'a fourni aucune preuve. L'armée a déclaré qu'elle «ne répond pas aux déclarations des organisations terroristes».

Le Hamas et d'autres militants détiennent encore quelque 120 otages, dont un tiers environ seraient morts. M. Hagari a reconnu qu'un accord de cessez-le-feu permettrait de ramener plus d'otages que les opérations militaires, mais il a ajouté que les forces israéliennes devaient «créer les conditions» pour les ramener.

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Associated Press
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