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Économie

Trump souffre «d'intoxication tarifaire», estime Jean Charest

L'ex-premier ministre du Québec s'offre en appui à l'UPA et ses partenaires.

Jean Charest à Calgary, en Alberta, le jeudi 10 mars 2022.
Jean Charest à Calgary, en Alberta, le jeudi 10 mars 2022.
/ Noovo Info

«Nous avons un voisin américain qui a une politique qui est clairement déréglée sur le plan économique et un président américain qui souffre d’intoxication tarifaire.»

C'est en ces mots que s'est exprimé lundi l'ex-premier ministre du Québec et membre du Conseil du premier ministre canadien sur les relations canado-américaines, Jean Charest. Il encourage les acteurs québécois du milieu agroalimentaire à prendre la parole dans le conflit tarifaire qui oppose le Canada et les États-Unis.

M. Charest a été invité à prendre la parole lors d'une conférence de presse de l'Union des producteurs agricoles du Québec et de ses différents partenaires, dont Sollio Groupe Coopératif (SGC), le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), l'Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ), le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) et Aliments du Québec (AQ).

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Les organisations s'unissent et demandent aux gouvernements du Canada et du Québec de prioriser la sécurité alimentaire et la vitalité des régions «dans toutes leurs réflexions, discussions et décisions portant sur les tensions commerciales avec les États-Unis».

Les organisations impliquées dans ce front commun ont insisté sur l’importance économique de l’agriculture et de la transformation alimentaire du Québec alors que le tout représente plus de 127 000 emplois.

«La protection de nos intérêts agroalimentaires est une priorité nationale, surtout dans un contexte d’instabilité extrême. Rien n’est plus important que la sécurité alimentaire de nos concitoyens et le développement de nos régions», a souligné Martin Caron, président général de l’UPA et membre du Conseil du premier ministre canadien sur les relations canado-américaines.

 

Le front commun répète que l’imposition de tarifs douaniers américains sur les marchandises en provenance du Canada «affecterait très négativement» différents secteurs du bioalimentaire au Québec dont les fruits et légumes, les produits céréaliers, les boissons, la viande porcine et bovine, les produits de l’érable et les pommes de terre.

«Nos productrices et producteurs forestiers québécois, dont le bois est aussi exporté chez nos voisins du Sud, seraient également lourdement touchés», ajoute-t-on lundi dans un communiqué.

La réponse du Canada – par l’introduction de contre-tarifs canadiens sur les produits en provenance des États-Unis – préoccupe également les organisations.

«L’agriculture et la transformation alimentaire importent des États-Unis une multitude d’intrants (engrais, fertilisants, emballages, équipements, tracteurs, ingrédients, etc.) essentiels aux activités de production et de transformation. Il est impératif d’exclure ces catégories de produits afin d’éviter un double impact tarifaire», explique-t-on.

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Les groupes demandent aussi aux gouvernements du Québec et du Canada de garantir l’arrivée «sans encombre» des travailleurs étrangers temporaires, de prévoir des allègements administratifs et réglementaires permettant d’atténuer les contrecoups négatifs d’un retour des tarifs et d'entreprendre une promotion «exceptionnellement soutenue de l’achat local».

Les organisations souhaitent également que Québec et Ottawa se positionnent rapidement sur les mécanismes qui seront mis en place pour soutenir financièrement les entreprises pénalisées par le conflit tarifaire opposant le Canada et les États-Unis.

«Afin de traverser la crise, la main-d’œuvre nécessaire devra être assurée et les outils financiers devront être adaptés pour favoriser les investissements locaux et soutenir la diversification de nos marchés», a dit Jean Bissonnette, producteur laitier et céréalier, vice-président du conseil d'administration de SGC.