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Sanford s'est incliné par décision partagée (4-1) devant le Français Sofiane Oumiha.
S'il s'agissait de son dernier combat à vie, Wyatt Sanford peut quitter la boxe la tête haute.
Le Néo-Écossais a vu son parcours s'arrêter en demi-finales du tournoi des 63,5 kg aux Jeux de Paris, dimanche, ce qui confère tout de même au Canadien la médaille de bronze, première médaille olympique de boxe en 28 ans pour le pays.
Sanford s'est incliné par décision partagée (4-1) devant le Français Sofiane Oumiha.
Il n'y a pas de combat pour la médaille de bronze en boxe, qui distribue d'ailleurs deux breloques de troisième place. Oumiha poursuivra pour la médaille d'or, contre le vainqueur du duel opposant le Cubain Erislandy Alvares Borges au Géorgien classé septième Lasha Guruli. Ce combat sera disputé en soirée.
Le Canadien de 25 ans, favori du tournoi olympique, en a eu plein les bras face au Français classé quatrième sur le ring de l'aréna Paris-Nord, de Villepinte.
Oumiha est un pugiliste expérimenté et ç'a paru dès les premiers instants du combat. Le triple champion du monde (2017, 2021, 2023) et vice-champion olympique des Jeux de Rio de Janeiro, en 2016, a placé de nombreux jabs incisifs dans le round initial. Sanford a même reçu un compte de huit debout après l'un de ces puissants coups de la main avant d'Oumiha, qui a obtenu la faveur des cinq juges dans ce round.
«C’est sa vitesse qui a été un problème, a analysé Sanford. Ç'a pris plus de temps que je l’aurais souhaité à m’ajuster. Il a un très bon jab et le lance souvent.»
«On a manqué de concentration en suivant Sofiane dans ses déplacements latéraux, a pour sa part offert l'entraîneur-chef canadien Vincent Auclair comme explications. On le pourchassait, il changeait de direction et on se faisait frapper.»
Sanford, qui s'entraîne sous la gouverne d'Auclair et Samir El-Mais à Montréal, a su apporter les ajustements nécessaires pour le deuxième assaut. Moins «hypnotisé» par les déplacements du Français, Sanford a pu couper davantage le ring et placer plusieurs combinaisons en puissance. En quelques occasions, la tête d'Oumiha a violemment basculé vers l'arrière, ce qui entraîne habituellement un compte de huit debout en boxe amateure. L'arbitre sri-lankaise Nelka Thampu n'a toutefois pas bronché.
Cela n'a toutefois rien changé à l'issue du duel, puisque Sanford n'a été en mesure que d'obtenir la faveur de deux juges dans ce round. Oumiha a donc amorcé le troisième round avec une avance insurmontable aux points.
«J’aurais pensé que ce qu’on a vu dans le tournoi jusqu’à présent, quand on a un premier round puis un deuxième round serrés, si on est capable d’en donner un peu plus, c’est l’égalité après deux, a admis Auclair. Il y a trois juges qui ont vu que Sofiane en avait fait plus que nous dans ce round. C’est une question de perception. On pensait en avoir fait assez pour convaincre au moins trois juges.»
«C’était un bon round. Les deux, nous échangions constamment. Même si nous ne l’avons pas obtenu, c’est OK», a gracieusement concédé Sanford.
Se sachant battu aux points, Sanford a alors tenté de placer le plus de coups en puissance possible, une mission qu'il a réussie. Quatre des cinq juges lui ont accordé ce round, au cours duquel Oumiha en a fait juste assez pour ne pas trop se faire toucher.
«Je voulais tenter de placer de bons coups, mais quand le boxeur devant vous a autant d’habiletés, c’est difficile de placer un coup qui va l’envoyer au tapis», a indiqué Sanford.
Cette médaille met fin à une très longue disette de la boxe canadienne aux Jeux olympiques. David Defiagbon s'était incliné devant le Cubain Felix Savon en finale chez les lourds des Jeux d'Atlanta, en 1996, pour décrocher la médaille d'argent, dernière du pays, qui n'a gagné qu'une médaille d'or aux JO, celle de Lennox Lewis chez les super-lourds à Séoul, en 1988.
«Pour la boxe canadienne, ça nous donne un souffle, a laissé tomber Auclair. On va essayer de bâtir là-dessus. On a plein de boxeurs qui pointent, dans la catégorie de Wyatt et en dessous.»
Quant à Sanford, il a exprimé le désir de rentrer chez lui après huit années passées à Montréal. Sa conjointe, l'ex-plongeuse et olympienne Pamela Ware et lui, comptent passer quelques semaines, voire quelques mois à se la couler douce avec parents et amis. Il ne sait pas s'il poursuivra en boxe professionnelle.