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Lors d'une conférence de presse en Nouvelle-Écosse, le premier ministre a précisé qu'il entend dévoiler le nom de ce rapporteur spécial «dans les prochains jours ou semaines» et a insisté qu'il juge important d'avoir «le bon expert indépendant».
Les bloquistes et les néo-démocrates ont décliné une demande du cabinet du premier ministre de suggérer des noms de personnes pour occuper le poste du «rapporteur spécial indépendant» qui aura pour tâche de recommander ou pas la tenue d'une enquête publique et indépendante sur l'ingérence étrangère dans les élections canadiennes.
Dans une lettre transmise mardi au premier ministre Justin Trudeau, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, propose plutôt de «soumettre les noms de candidats et de candidates pouvant être choisis par la Chambre pour occuper le poste de commissaire».
M. Blanchet estime que ce n'est pas à un rapporteur spécial de déterminer s’il y a lieu d’enquêter à présent qu'un comité parlementaire a réclamé formellement une telle enquête. Il s'agit selon le Bloc de «la seule manière de redonner à la population confiance en notre système électoral».
En annonçant la semaine dernière la création du poste de rapporteur spécial, M. Trudeau a précisé que la personne, qui sera un «éminent Canadien», sera nommée en consultation avec les partis d'opposition.
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Lors d'une conférence de presse en Nouvelle-Écosse, mardi, le premier ministre a précisé qu'il entend dévoiler le nom de ce rapporteur spécial «dans les prochains jours ou semaines» et a insisté qu'il juge important d'avoir «le bon expert indépendant».
Tout comme le Bloc, le Nouveau Parti démocratique a également balayé du revers de la main la proposition. «Pour ce qui est des noms, nous n’en avons pas partagé. Nous croyons que c'est au gouvernement de prendre cette décision», a écrit son porte-parole Éric Demers, dans une déclaration transmise mardi à La Presse Canadienne.
Le NPD, qui ne s'objecte pas à ce que le premier ministre nomme un rapporteur spécial, estime néanmoins qu'une enquête publique constitue «la seule façon d'aller au fond des choses».
«Ce que nous avons dit aux libéraux, c'est la même chose qu'on a dite publiquement: le rapporteur doit être indépendant et il ne doit pas être lié aux libéraux, a ajouté M. Demers. Nous voulons aussi qu'il soit nommé rapidement.»
Le Parti conservateur du Canada n'avait pas répondu à une demande de commentaire au moment de publier. Son chef, Pierre Poilievre, avait affirmé la semaine dernière que la nomination d'un rapporteur est ni plus ni moins qu'une tactique des libéraux pour camoufler une affaire d'ingérence. Il réclame lui aussi une enquête publique indépendante.
M. Poilievre avait ajouté ne pas avoir confiance que le rapporteur spécial sera réellement indépendant, étant choisi par le premier ministre. «On sait tous que ce sera quelqu'un lié à lui (ou) aux libéraux, choisi pour protéger l'establishment libéral», avait-il dit.
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