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Pour relier les centres-villes de Québec et Lévis, le gouvernement Legault prévoit désormais construire deux tunnels, avec des voies réservées pour le transport en commun, mais seulement aux heures de pointe.
Pour relier les centres-villes de Québec et Lévis, le gouvernement Legault prévoit désormais construire deux tunnels, avec des voies réservées pour le transport en commun, mais seulement aux heures de pointe.
C'est ce qu'a confirmé jeudi le ministre des Transports, François Bonnardel, lors d'une conférence de presse pour présenter la nouvelle mouture du projet, à laquelle le premier ministre François Legault n'a pas participé.
Le ministre des Transports @fbonnardelCAQ présente la mise à jour du projet de tunnel Québec-Lévis. Coût réduit de 25%, tunnel bitube plus standard, gestion dynamique des voies. Le gouv. affirme que le débit journalier sur les ponts a augmenté de 23% 1996-2019 #noovoinfo pic.twitter.com/FnTbr4Snnu
— Simon Bourassa (@Simon_Bourassa) April 14, 2022
Exit, donc, le projet présenté en grande pompe par le gouvernement caquiste en mai 2021, qui prévoyait un immense tunnel à deux étages évalué à 10 milliards $.
Cette nouvelle idée de forer, sous le fleuve Saint-Laurent, deux tunnels plus modestes, représentera une économie pour les contribuables d'environ 3 milliards $, s'est félicité M. Bonnardel.
Le coût du projet est dorénavant estimé à 6,5 milliards $.
Contrairement à l'ancienne mouture, certaines voies seront réservées aux autobus, mais pas en tout temps. Il n'y aura donc pas de voie réservée exclusivement au transport en commun.
On misera plutôt sur la gestion dynamique des voies, pour qu'au moins une voie soit réservée aux autobus pendant les heures de pointe.
Le gouvernement Legault s'est toujours fait reprocher son incapacité à produire des études prouvant la nécessité d'un troisième lien à Québec, dont la facture sera refilée à tous les contribuables du Québec.
Jeudi, il a avancé que d'ici 2036, 36 800 déplacements interrives additionnels viendront empirer le trafic, qui a augmenté de plus de 20 % en près de 20 ans sur les deux ponts vieillissants actuels.
Québec estime que dans une dizaine d'années, 143 000 véhicules par jour traverseront le pont Pierre-Laporte, alors qu'il a été conçu pour un débit quotidien de 90 000 véhicules et qu'on en enregistre 126 000 par jour.
Le maire de Québec, Bruno Marchand, estime que plusieurs questions restent sans réponses.
«On nous présente aujourd’hui une vision. On va avoir besoin de preuve. On va avoir besoin de faits. On va avoir besoin de données», a soutenu M. Marchand.
Le maire est notamment inquiet sur l’enjeu de l’étalement urbain. Il note que ce projet augmentera la population de Lévis, ce qui pourrait poser un défi quant aux objectifs environnementaux.
«Comment fait-on pour diminuer nos gaz à effet de serre si l’on augmente la population dans l’est de Lévis?», s’est interrogé M. Marchand.
De l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, est d’avis que les communautés doivent pouvoir se développer.
Voyez les réactions des maires de Québec et de Lévis dans la vidéo:
En matinée, le député de Québec solidaire dans Jean-Lesage, Sol Zanetti, a déclaré que la Coalition avenir Québec «s'obstinait» à présenter un projet «d'élargissement d'autoroutes».
En point de presse à l'Assemblée nationale, M. Zanetti a qualifié le projet révisé de troisième lien de «ridicule, néfaste, absurde». «C'est un projet d'étalement urbain, d'augmentation du bilan de GES.»
Il déplore notamment l'abandon de la «seule affaire qui pouvait avoir le quart du millième d'une fraction de bon sens, c'est-à-dire le transport collectif».
Pour la porte-parole libérale en environnement, Isabelle Melançon, il est évident que François Legault était absent «parce qu'il doit savoir lui-même que ça n'a aucun bon sens».
Avec ce projet «électoraliste», le gouvernement tente essentiellement de «sauver le siège d'Éric Caire», a pour sa part dénoncé le péquiste Pascal Bérubé.
En 2018, M. Caire, qui est l'actuel ministre de la Cybersécurité et du Numérique, avait promis de démissionner si la CAQ reculait dans le dossier du troisième lien.
«Il n'y a aucun député qui va voir sa réélection valoir autant que lui», a ironisé M. Bérubé.