QS accuse la CAQ de mettre en péril le milieu de vie des plus vulnérables

Le ministre responsable, Lionel Carmant, a pour sa part fait état jeudi de la complexité des négociations à venir.

Le réseau des RI est «chancelant», selon l'association qui les représente, en raison de l'augmentation constante des coûts depuis la pandémie, et près de la moitié (43 %) des RI songent à fermer d'ici trois ans s'il n'y a pas une bonification substantielle du financement.

Mercredi, la porte-parole libérale dans le dossier des RI, la députée Linda Caron, soutenait qu'un «scénario catastrophe» risque de se produire si des RI ferment, puisque cette clientèle n'a nulle part où aller.

En attendant le renouvellement de l'entente avec le gouvernement qui vient à terme le 31 mars, «le monde sur le terrain souffre», a déploré le député Guillaume Cliche-Rivard, de QS, à la période de questions jeudi.

«Ça s'arrête où, l'austérité caquiste? (...) Il faut vraiment mettre en péril le milieu de vie de 20 000 Québécois et Québécoises vulnérables, vraiment?» a-t-il demandé.

«Il faut toujours attendre à la dernière minute, épuiser le réseau, pour, finalement, accorder à peine le nécessaire pour gagner du temps jusqu'à la prochaine crise.»

Lionel Carmant a fait savoir qu'une rencontre devait avoir lieu la semaine prochaine et que les négociations reprendront avec le Conseil du trésor à la fin du contrat, le 31 mars. 

Il y a «plusieurs propositions» sur la table, a-t-il expliqué, et autant les aspects cliniques que le financement sont abordés. 

«On met tout en place pour que les choses avancent correctement pour la suite des choses», a-t-il conclu.

Les RI reçoivent près de 1,2 milliard $ en financement par an, a précisé le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Plus tôt cette semaine, le président du conseil d'administration de l’Association des ressources intermédiaires d'hébergement du Québec (ARIHQ), Carl Veilleux, avait affirmé, dans une entrevue avec La Presse Canadienne, que les propriétaires de RI vivaient une «détresse financière» et qu'il y avait «beaucoup d'insécurité et d'impatience».

Les coûts d'exploitation, que ce soit l'alimentation, les salaires, les assurances, ont progressé beaucoup plus vite que les indemnités quotidiennes offertes dans l'entente 2020-2025 conclue avec le gouvernement, en raison de l'inflation durant la pandémie.

L'indexation cumulative de la rétribution des RI depuis 2021 pour leurs coûts d'exploitation a été de 15,3 % dans l'Entente nationale, soutient l'ARIHQ. Dans un sondage mené par l'association auprès de ses membres en novembre 2024, ils ont indiqué que leurs coûts d'exploitation ont plutôt augmenté de 36 % pendant cette période. 

Le réseau des RI avait formulé une demande d'aide urgente l'an dernier en raison de l'inflation, mais elle n'a pas été entendue par le gouvernement. 

En outre, l'indemnité immobilière versée par le gouvernement n'a pas augmenté non plus, donc elle ne suit plus les coûts de construction de nouvelles unités en RI.

À partir de 2021-2022, le nombre d'appels d'offres annulés pour de nouvelles RI a dépassé le nombre de contrats conclus. 

Le nombre de places annulées surpasse aussi le nombre de places créées. Exemple: 40 places ont été créées en 2023-2024, contre 434 annulées. 

On accorde donc des contrats de gré à gré à des RPA pour héberger des personnes qui devraient être en RI et cela coûte beaucoup plus cher, s'inquiète M. Veilleux.  

M. Veilleux a fait valoir que la RI est le «mode d'hébergement le moins cher qui offre le plus haut niveau de qualité».

À titre d'exemple, le coût estimé d'une Maison des aînés est autour de 1 million $ par porte, tandis qu'il est de 300 000 $ la porte en RI.

Selon l'ARIHQ, il y a 1136 RI au Québec qui offrent un total de 19 639 places. Presque 12 000 d’entre elles sont offertes aux personnes âgées, 3667 aux personnes en déficience intellectuelle, 3757 aux personnes qui ont des troubles de santé mentale.