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Un avocat représentant des organisateurs du «convoi de la liberté» a déclaré mercredi que des policiers divulguaient régulièrement des plans opérationnels et d'autres informations aux manifestants à Ottawa l'hiver dernier.
Un avocat représentant des organisateurs du «convoi de la liberté» a déclaré mercredi que des policiers divulguaient régulièrement des plans opérationnels et d'autres informations aux manifestants à Ottawa l'hiver dernier.
Keith Wilson a témoigné mercredi devant la commission Rouleau que des membres de la police d'Ottawa, de la Police provinciale de l'Ontario et de la Gendarmerie royale du Canada avaient divulgué des informations aux manifestants.
La Commission sur l'état d'urgence avait déjà appris qu'un agent de la police d'Ottawa qui avait été suspendu parce qu'il refusait le vaccin contre la COVID-19 détenait une radio de police cryptée et qu'il aurait partagé des informations avec des manifestants.
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La commission, présidée par le juge Paul Rouleau, est chargée d'enquêter sur la décision du gouvernement fédéral d'invoquer la loi d'exception, en février, pour mettre un terme à des semaines de manifestations dans la capitale fédérale.
Tout au long des manifestations, la police a été critiquée pour son apparente inertie alors que les manifestants allumaient des feux, lançaient des feux d'artifice et entreposaient de la nourriture et du carburant dans les rues du centre-ville d'Ottawa.
Me Wilson a expliqué mercredi à la commission qu'il avait été amené à Ottawa, début février, pour offrir des conseils juridiques aux manifestants. Il a déclaré qu'il n'aurait jamais cru que le gouvernement fédéral utiliserait la force contre des «Canadiens non violents et pacifiques» lorsqu'il a encouragé les manifestants à poursuivre la lutte après que les libéraux ont invoqué la Loi sur les mesures d'urgence, le 14 février.
Après que la loi a été invoquée, la police a prévenu les manifestants qu'ils devraient quitter le centre-ville d'Ottawa, où plusieurs centaines de véhicules bloquaient les rues depuis une vingtaine de jours.
Me Wilson et son équipe ont alors écrit au chef par intérim de la police d'Ottawa, Steve Bell, pour plaider que la police n'avait pas le pouvoir d'empêcher une manifestation pacifique au centre-ville.
L'avocat a soutenu mercredi que le message de la police et d'autres intervenants selon lequel un citoyen canadien ne pouvait plus marcher dans le centre-ville d'Ottawa ou tenir une pancarte devant son Parlement «n'était pas juridiquement exact et était contraire à la Charte» des droits et libertés.
À ce moment-là, a-t-il dit, «il était évident» que la police prévoyait une sorte d'opération. L'un des organisateurs du convoi, Chris Barber, a alors invité Me Wilson à publier une vidéo sur TikTok avec lui pour encourager les manifestants à rester sur place le 15 février.
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«Ce décret d'urgence du gouvernement fédéral ne restreint pas le droit de réunion pacifique des Canadiens», déclarait Me Wilson dans la vidéo diffusée à l'audience de la commission.
L'avocat soutenait que la police semblait «se préparer», mais qu'une façon d'empêcher cette intervention serait que les Canadiens viennent à Ottawa dès que possible pour soutenir les camionneurs.
Le 18 février, la police a lancé une opération majeure pour déloger les manifestants du centre-ville et procéder à des arrestations.
Au cours de son témoignage, on a demandé à Me Wilson s'il avait craint d'encourager les manifestants à mettre leur propre sécurité en danger lors de l'opération policière.
«Je suis un Canadien et je n'aurais jamais imaginé que notre gouvernement, notre gouvernement fédéral, utiliserait ce niveau de force contre des Canadiens non violents et pacifiques», a-t-il répondu mercredi.
La décision d'invoquer la Loi sur les mesures d'urgence est intervenue après des semaines de ce que le premier ministre Justin Trudeau a qualifié d'«occupation illégale» du centre-ville d'Ottawa. De nombreux résidants du secteur n'en pouvaient plus et dénonçaient l'inertie de la police.
Voyez le récapitulatif de Sabrina Rivet au bulletin Noovo Le Fil 17.